ISRAËL/EGYPTE
VERSUNEDESESCALADE
Source : lepoint.fr en ligne le 21 août 2011
L'Égypte et Israël tentent
de calmer le jeu
La mort de cinq policiers égyptiens à la frontière a fait monter la tension entre les deux pays.
L'Égypte et Israël tentaient, dimanche, de désamorcer la crise diplomatique après la mort de cinq policiers égyptiens lors d'une opération israélienne, mais de nombreux Cairotes s'en sont pris à l'ambassade d'Israël dans la nuit. Le manifestant qui a escaladé le bâtiment pour enlever le drapeau blanc et bleu frappé de l'étoile de David et le remplacer par le drapeau égyptien est rapidement devenu un héros. Hamdi Sabahi, candidat à l'élection présidentielle égyptienne, l'a félicité dans un communiqué: "Hamdi Sabahi [...] salue avec fierté Ahmed al-Chahat, le héros qui a brûlé le drapeau sioniste qui polluait l'air égyptien depuis 30 ans."
L'Égypte est, avec la Jordanie, l'un des deux pays de la région à respecter un traité de paix avec Israël, depuis 1979. Mais Le Caire estime que la mort des cinq Égyptiens jeudi constitue une atteinte au traité de paix bilatéral de 1979. Les cinq policiers ont été tués alors que l'armée israélienne pourchassait des hommes armés soupçonnés d'avoir perpétré les attentats d'Eilat, qui ont fait huit victimes côté israélien jeudi. L'État hébreu a imputé ces attentats aux Comités de résistance populaire (CRP), un groupe armé de la bande de Gaza, et affirmé que les activistes avaient traversé le désert égyptien du Sinaï.
La chute d'Hosni Moubarak a renforcé le poids des adversaires d'Israël en Égypte, mais il semble que les deux pays souhaitent néanmoins résoudre cette crise. Tout en jugeant insuffisants les regrets exprimés par Israël samedi, l'Égypte a salué l'ouverture d'une enquête conjointe sur cet incident. Une délégation emmenée par un diplomate israélien de haut rang, qui n'a pas été identifié, est arrivée dimanche au Caire, selon des sources aéroportuaires. Quatre voitures ont récupéré la délégation sur le tarmac lors d'une réception discrète.
Ambassadeur rappelé ?
Pour protester contre la mort de ses cinq policiers, Le Caire a annoncé samedi son intention de rappeler son ambassadeur en Israël, mais le flou autour de cet acte fort demeurait dimanche. Le communiqué annonçant son retrait a été retiré du site internet du gouvernement, alimentant les rumeurs d'une rétractation du Caire. Un porte-parole a dit que le gouvernement s'en tenait aux communiqués du ministre de l'Information, mais n'a pas souhaité commenter la situation de l'ambassadeur. Le communiqué publié samedi soir après une seconde réunion de crise du gouvernement était franc, de façon inhabituelle.
"Le gouvernement égyptien estime que l'accord sur une enquête conjointe sur les circonstances de l'incident est une étape fondamentale pour empêcher que de tels incidents ne se reproduisent à l'avenir, alors que le sang égyptien est cher et le gouvernement n'acceptera pas que le sang égyptien soit versé pour rien", a dit le gouvernement, cité par l'agence de presse officielle Mena. La coopération israélienne "est positive en surface, mais elle n'est pas à la mesure de l'importance de l'incident et de la colère des Égyptiens face aux actions israéliennes", poursuit le gouvernement. "L'Égypte tient à la paix avec Israël, Tel-Aviv devrait également assumer ses responsabilités pour protéger cette paix."
Le Conseil suprême des forces armées (CSFA), au pouvoir en Égypte depuis la chute du président Hosni Moubarak le 11 février, tient une réunion de crise quotidienne depuis vendredi. Ces réunions continueront jusqu'à l'annonce des conclusions de l'enquête, a dit le gouvernement.
Revue de presse, panorama du monde, blog de lutte contre l'antisémitisme et le racisme, ouvert au dialogue, l'autre image d'Israël, la culture juive à la rencontre de toutes les cultures, le monde juif tel qu'il est.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire