FAUT-IL
INTERDIRE
MELANCHON
DEMEDIAS
Source : lepost.fr en ligne le 2 octobre
Le buzz politique du jour se trouve dans le numéro 1288 de Télé loisirs. Après Chabot, Pujadas, Ferrari, le député européen fondateur du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon s'en prend maintenant à Marc-Olivier Fogiel.
"En 2005, après la victoire du "non" au referendum sur la constitution, Marc-Olivier Fogiel m'avait invité dans "On ne peut pas plaire à tout le monde". Au moment de m'assoir, j'aperçois dans le public un type portant un t-shirt pour le "oui". J'ai senti le piège.
De fait, Fogiel a été d'une vulgarité sans nom avec moi, ne me laissant pas finir mes phrases alors que le public me conspuait. A tel point que Jeanne Moreau également invitée, m'a glissé en coulisses: "Monsieur, je suis désolé, je ne pensais pas qu'on allait vous traiter comme ça !"
Je n'ai pas pardonné à Fogiel et ne veux plus me retrouver face à lui! Jamais..."
De prime abord, on peut être tenté de se dire "Encore !" et d'ajouter : "ça commence à devenir un peu gonflant le sketch de Mélenchon contre les puissances médiatiques".
Comme nous avons été les premiers, sur ce blog, à mettre en garde Jean-Luc Mélenchon contre le risque de "Georgesmarchaistisation", nous sommes d'autant plus à l'aise pour venir nuancer aujourd'hui notre jugement.
Certes, Mélenchon se retrouve dans le colimateur des journalistes ou animateurs les plus puissants du moment. Mais on remarquera qu'il ne choisit pas ses cibles au hasard. Ce sont toutes les têtes de gondole (à tort ou à raison, que ce soit vrai ou pas importe peu aux yeux de Mékenchon) du sytème mediatico-sarkozyste. Depuis 1965, dénoncer la télé et la radio aux ordres de la droite est un grand classique pour tout candidat de la gauche et du centre. Mitterrand 65-74-81-88, Chirac 81-95, Bayrou 2007, Royal 2007... En général, ça ne marche pas mal, surtout lorsque le rejet qui frappe le pouvoir en place affecte également ceux qui sont perçus comme ses "laquais" comme le disait Mitterrand en parlant d'un journaliste qui continue de croire au Père Noël s'agissant de la considération que lui portait l'ancien président. Souvenez-vous, en 1981, en 1995, les journalistes les plus identifiés au pouvoir (et à l'époque, certains l'avaient bien cherché) furent priés de se faire oublier quelques temps. Le peuple avait (aussi) voté contre eux.
Voilà pourquoi aujourd'hui, nous nuancerons ici notre jugement initial. Mélenchon n'est pas en voie de "Georgesmarchaistisation". Marchais faisait peur avec lui même dans le but de faire perdre la gauche. Jusqu'à présent, cela n'est pas l'objectif de Mélenchon.
Conclusion, provisoire, de ce qui précède : de la même façon qu'il a soulagé le PS en empêchant le NPA de Besancenot de devenir l'idiot utile du sarkozysme, Mélenchon tape sur les médias en lieu et place du PS, dont nombre de dirigeants partagent en privé (en "off" comme on dit) la même analyse sur l'état des forces médiatiques en France. Est-ce fondé ? Oui, non peut-être... Nous touchons là au subjectif, à l'émotion, à l'affect... Mais il est vrai que la perception d'une bonne partie de l'opinion d'aujourd'hui ressemble à celle de 1981. Et ça, Mélenchon le sait, le sent. Alors il tape. Comme le disait Horst Frank dans les Tontons flingueurs : "je te dis pas que c'est pas injuste, je te dis juste que ça soulage".
PS : Mélenchon sera l'invité de Michel Drucker dans le cadre de Vivement dimanche, ce 7 novembre.
L’auteur
Bruno Roger-Petit
Chroniqueur invité
Journaliste. Disponible sur le Post mais aussi sur son blog sport "BRP HD" et à l'occasion sur
I télé et sur twitter (B_Roger_Petit)
Revue de presse, panorama du monde, blog de lutte contre l'antisémitisme et le racisme, ouvert au dialogue, l'autre image d'Israël, la culture juive à la rencontre de toutes les cultures, le monde juif tel qu'il est.
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