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Source : challenges.fr
via l'Agence Reuters
en ligne le 12 septembre
Benjamin Netanyahu pourrait limiter
l'ampleur des constructions
par Jeffrey Heller
JERUSALEM
Benjamin Netanyahu a déclaré dimanche qu'Israël ne pouvait pas prolonger le moratoire sur les constructions de nouveaux logements dans les colonies juives de Cisjordanie, mais il a laissé entendre qu'il limiterait l'ampleur des futurs chantiers, ont indiqué des responsables israéliens.
Le président palestinien Mahmoud Abbas a menacé de se retirer des négociations de paix directes qui viennent de s'ouvrir avec Israël si les constructions reprennent dans les implantations juives.
Le moratoire de dix mois sur les mises en chantier imposé par Netanyahu en Cisjordanie sous la pression de Washington afin de ramener les Palestiniens aux pourparlers de paix, expire le 30 septembre aux termes d'un décret militaire.
Le Premier ministre israélien, dont la coalition est dominée par des formations favorables à la cause des colons, a déclaré dimanche à Tony Blair, émissaire du quartet des médiateurs internationaux pour le Proche-Orient, qu'Israël ne pouvait pas prolonger le moratoire, ont rapporté des responsables au fait des discussions.
Toutefois, selon l'un de ces responsables, il a dit ceci à Blair: "Nous ne construirons pas la totalité des dizaines de milliers de logements prévus."
"D'un autre côté, nous ne suspendrons pas la vie des habitants de Judée et de Samarie (Cisjordanie) ni ne gèlerons les constructions", a-t-il ajouté.
Certains membres du cabinet ont évoqué la possibilité d'un gel officieux dans le cadre duquel le ministre de la Défense Ehud Barak pourrait suspendre l'approbation de certains projets dans les secteurs occupés de Cisjordanie.
On ignore si pareille possibilité pourrait être acceptée par Abbas, qui n'a accepté des négociations directes que sous de fortes pressions des Etats-Unis.
SOMMET MARDI EN EGYPTE
Netanyahu, que les organisations de colons pressent de ne pas imposer de limitations aux constructions de logements juifs en Cisjordanie, a laissé entendre à plusieurs reprises qu'il n'était pas habilité à proroger officiellement le moratoire.
Dimanche, il a ainsi évité toute allusion à un conseil du président Barack Obama visant à lui faire prolonger le moratoire en question.
"J'espère que le gouvernement israélien, placé devant le choix entre colonies et paix, optera pour la paix. Ils (les Israéliens) ne peuvent pas avoir les deux", a déclaré dimanche à Reuters le chef des négociateurs palestiniens, Saëb Erekat.
S'adressant à des journalistes, le Premier ministre israélien n'a pas évoqué dimanche les prop os tenus vendredi par le chef de la Maison blanche et a insisté pour obtenir la reconnaissance d'Israël comme Etat du peuple juif dans tout accord de paix.
Lors d'une conférence de presse à la Maison blanche où il a fait état "d'énormes obstacles" sur la voie de la paix, Obama avait jugé souhaitable vendredi "de prolonger ce moratoire tant que les discussions évoluent de façon constructive".
Netanyahu doit rencontrer à nouveau Abbas mardi à Charm el-Cheikh en Egypte pour de nouveaux pourparlers de paix en présence de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton.
Dans ses déclarations à la presse, le dirigeant israélien s'est dit déçu par la position palestinienne sur la demande de reconnaissance d'Israël en tant qu'Etat du peuple juif, élément central dans sa vision d'un accord de paix global et définitif.
"Je n'entends malheureusement pas encore dans la bouche des Palestiniens la phrase 'deux Etats pour deux peuples'", a dit Netanyahu.
Les Palestiniens font valoir qu'ils ont déjà reconnu l'Etat israélien dans le cadre de déclarations passées et des accords intérimaires de paix servant de base à la création de leur propre Etat en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.
"Cette reconnaissance est chose faite", a fait remarquer Erekat.
Des responsables palestiniens notent cependant qu'une reconnaissance explicite d'Israël en tant qu'Etat juif risque de compromettre le "droit au retour" des réfugiés palestiniens qui ont dû déserter leurs foyers sous la pression des combats israélo-arabes.
Avec
Ali Saouafta à Ramallah,
Philippe Bas-Rabérin
et Eric Faye pour le service français
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