"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

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de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

mardi, mai 19, 2009

LESRELIGIONS
DANSLACITE
Source : lalsace.fr en ligne le 19 mai


Florence Taubmann :
« Rendre Dieu à la cité »



Florence Taubmann, pasteure à Limoges et présidente nationale de l’Amitié judéo-chrétienne depuis 2008, était la semaine dernière, en Alsace, pour rencontrer les groupes engagés dans le dialogue interreligieux.


Vous êtes la première femme à occuper le poste de présidente de l’association judéo-chrétienne. Quel est votre parcours ?
Je suis pasteure dans l’Église réformée depuis 27 ans. J’ai exercé notamment en région parisienne et j’ai eu l’occasion, dès le début de mon ministère, de m’intéresser au dialogue judéo-chrétien. Je suis membre de l’association depuis de nombreuses années, je suis entrée au comité directeur en 2001, j’ai été vice-présidente… Et élue présidente à la dernière AG en 2008.


Quel est le sens de votre engagement ?
À l’adolescence, j’ai lu beaucoup de livres sur la Shoah, j’ai été fortement sensibilisée à l’histoire du peuple juif. Puis au cours de mes études de théologie, j’ai eu un professeur qui nous a initiés à l’exégèse rabbinique, les textes juifs de la bible. J’ai pris conscience de ce trésor. J’ai lu Armand Abécassis… Ça m’a passionné. Sur le plan spirituel, c’est un bouleversement, forcément. Reconnaître que l’alliance de Dieu et Israël est toujours vivante, c’est ne plus se dire que le christianisme est le seul salut.


La mission de l’association a-t-elle évolué
depuis 60 ans ?
On se retrouve toujours dans l’article 2 des statuts, la lutte contre l’antisémitisme, une meilleure connaissance de nos religions respectives, une amitié fraternelle… Sans aucune intention prosélyte. Aujourd’hui, on assiste à une résurgence de l’antisémitisme. L’association n’a pas de vocation politique, mais tout est politique ! Nous ne sommes pas non plus dans la neutralité. Nous sommes dans la vilgilance. Par rapport au conflit israélo-palestinien par exemple, l’Amitié judéo-chrétienne a un rôle d’explication. Il faut rendre à ce conflit toute sa complexité. Et, au moment de la crise de Gaza, nous avons pris position. Pour appeler à la paix, dire notre solidarité et notre compassion envers toutes les victimes, quel que soit leur camp. Et pour condamner le Hamas.


Ne pensez-vous pas qu’aujourd’hui, il serait utile d’élargir l’amitié judéo-chrétienne aux musulmans ?
Bien sûr, cette ouverture est importante et nous avons parfois des actions concrètes. Par exemple, nous avons participé dans la synagogue libérale du XV e arrondissement de Paris à une collecte de sang symbolique « interreligieuse » réunissant des juifs, des chrétiens et des musulmans. Au moment de l’investiture du nouveau grand rabbin de France Gilles Bernheim, nous avons eu un moment de prière avec l’association d’Amitié judéo-musulmane (AJMF) créée par Michel Serfaty… Il y a des initiatives locales, des rencontres.


Un commentaire sur le voyage du pape en terre sainte ?
Pas spécialement. Nous nous sommes exprimés, en revanche, au moment de l’annonce du projet de réintégration de prêtres intégristes, notamment de celle de l’évêque négationniste Richard Williamson. Nos amis catholiques nous l’ont un peu reproché… Nous leur avons demandé à eux de réagir, ça avait plus de poids.


L’Amitié judéo-chrétienne s’intéresse essentiellement à des questions théologiques. Quelle peut être votre place dans l’espace public ?
Les religions ont un rôle à jouer dans l’espace public par rapport aux questions de société. Non pas pour prescrire des comportements ou pour juger, mais pour enrichir le débat. Les religions sont des outils pour réfléchir sur le monde… Dans un contexte de baisse générale de la pratique religieuse, nous nous devons de rendre Dieu à la cité. Nous avons un rôle culturel à jouer, pour faire connaître le patrimoine biblique. Il y a aussi au sein de l’association des membres laïcs, non-pratiquants.


Propos recueillis par
Frédérique Meichler

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