SOIREE EXCETIONNELLE

ANNE FRANK

SUR FRANCE 2

MARDI 7 OCTOBRE
à 20h 50


QUAND UNE CHAÎNE PUBLIQUE
SE MET AU SERVICE
DE LA MEMOIRE JUIVE


Quand une chaîne publique, en l'occurence France 2, revient à sa vocation première, la connaissance, le savoir, elle retrouve tout naturellement sa noblesse, son étincelle, son crédit. La soirée rare et unique qu'offre, ce mardi, la chaîne de Patrick de Carolis, restera, à n'en point douter, graver dans toutes les mémoires tant le sujet est dense et laisse, derrière soi, des tas d'interrogations sur la nature des hommes, sur les combats de leurs valeurs, sur leur individualisme. L'impression qui se dégage de cette soirée, c'est que l'histoire d'Anne Frank appartient non seulement à la mémoire juive, mais aussi à l'humanité tout entière où chacun de nous pourrait se reconnaître.

La soirée est composée de deux films :

1ère partie

"Le Journal d'Anne Frank"
Une docu-fiction de Jon Jones sur un scénario de Déborah Moggach, produit par la BBC, avec une inoubliable Anne Frank incarnée par la jeune comédienne Ellie Kendrick à la troublante ressemblance. Décor conforme à la réalité, présence de tous les acteurs du drame, scènes reprises à l'identique tiré du "journal", dialogues et respect du texte d'origine.
Jamais une oeuvre télévisuelle ne s'est autant identifiée à l'oeuvre originale. Ce parti pris de la mise en scène rend au récit d'Anne Frank, à l'écran, toute sa crédibilité.. A cela s'ajoute une attention particulière du réalisateur tant à la psychologie qu'au personnage d'Anne Frank, qui, cette fois, sort des clichés cent fois battus et re-battus.
C'est une Anne Frank adolecente révoltée qui refuse les faux-semblants et les non-dits de son entourage, incomprise, par sa mère, sa soeur Margot, une marginale dans un huis-clos forçonné et halletant, entourée, elle qui s'interroge sur sa condition, d'un monde inquiet, angoissé et perdu dans la nuit, qui est décrite dans cette prodigieuse production de la chaîne anglaise à laquelle France 2, qui avait pris connaissance de ce projet, a tenu à contribuer à sa réalisation. Cette focalisation sur cette jeune fille qui a brûlé toutes les étapes de son enfance permet aux seconds rôles de se dévoiler et de mettre en évidence les confrontations auquels ils se livrent et leurs contradictions, ultimes luttes pour leur survie. L'interprétation aidant, chacun d'entre eux a sa part égale dans l'action, et donne ainsi de l'épaisseur au déroulement de l'histoire. Pas un ne domine l'autre puisque tous sont logés à la même enseigne. Le lien qui les relie : l'espace qui les a réunis et où ils espèrent échapper au pire, aux camps d'extermination.

Cette version du "Journal d'Anne Frank" est une authentique prouesse artistique. Une fois n'est pas coûtume, l'art de l'image filmée se met au service d'une histoire vécue, avec justesse et l'amour du détail grâce à un soin minutieux de l'adaptation.
Pour le spectateur, Anne Frank n'est pas réinventée au gré de l'imagination du cinéste, mais revit.
Passionnant de bout en bout.

Berard Koch

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2è partie

"ANNE FRANK,
L'APRES- JOURNAL"
Documentaire
écrit et réalisé par
Christophe Weber et Laurent Portès

Ce film, qui complète bien, le film diffusé en premioère partie de soirée, suit les traces sinueuses de la publication du JOURNAL D'ANNE FRANK ("L'ANNEXE", titre originale).
Parcours du combattant, si on peut dire, puisqu'il aura fallu près dix ans après la déportation d'Anne Frank, pour qu'enfin ces écrits, retrouvés par son père Otto, seul, de la famille a avoir pu être rescapé de la déportation, soit publiés et être lu par des millions de lecteurs à travers le monde. Il devient alors un livre de témoignage de référence.
Comme l'ensemble de l'Histoire de la Destruction des Juifs d'Europe durant la seconde guerre mondiale perpétrée par l'Allemagne nazie, LE JOURNAL D'ANNE FRANK aura ses détracteurs, ses révisionnistes, ses "assassins" de la vérité. Il sera mise en doute, considéré comme faux.
Il faudra toute la détermination d'Otto et tout un attirail policier et d'experts en faux pour qu'il soit enfin réhabilité une bonne fois pour doute.

Les auteurs de cet excellent documentaire ont mené avec sérieux et minutie leur enquète sur ces extravagante péripéties d'un ouvrage promu pourtant à devenir un lieu de référence pour les générations à venir. Ils rappellent combien la vigilance doit rester de mise chaque fois que l'Histoire est malmenée et qu'on cherche à la réécrire pour des raisons nébuleuses.


Bernard Koch