CRISE
POLITIQUE
ENISRAËL
Source : lefigaro.fr en ligne le 1er août
Israël :
Olmert veut continuer le processus de paix
Les rivaux d'Ehoud Olmert lui reprochent de vouloir parvenir à la va-vite à un accord en vue de « renforcer son prestige personnel », mais qui mettra son successeur devant un fait accompli.
Le premier ministre disposera d'un délai de six à neuf mois, malgré l'annonce de sa démission.
EHOUD OLMERT rêve de quitter le pouvoir en beauté et non sur un parfum de scandale. Contraint d'annoncer sa prochaine démission à la suite d'une série d'affaires de corruption pour lesquelles il a subi hier un nouvel interrogatoire de plus de trois heures, le premier ministre veut profiter du temps qui lui reste pour tenter de conclure in extremis un accord avec les Palestiniens ou la Syrie. Olmert va en effet se retrouver à la mi-septembre dans une curieuse situation.
Dès que son successeur à la tête de son parti centriste Kadima aura été élu lors de primaires, il démissionnera. Mais il ne s'agira que d'une fausse sortie. Durant toute la période où le vainqueur mènera ses consultations pour rassembler une majorité, Olmert restera aux commandes d'un gouvernement de transition qui disposera des mêmes pouvoirs qu'un cabinet normal tout en ayant l'immense avantage de ne pouvoir être renversé par un vote à la Knesset. Résultat : Ehoud Olmert devrait disposer de six à neuf mois pour prendre d'éventuelles initiatives.
Accord possible avec la Syrie
Lui-même a d'ailleurs annoncé la couleur. Lors d'une allocution télévisée mercredi, il a proclamé son intention de « poursuivre les efforts » pour parvenir à la paix aussi bien sur le front palestinien que syrien. Ses proches ont fait savoir que ses ennuis avec la justice ne l'avaient pas découragé. « Maintenant que le premier ministre a annoncé son départ, personne ne peut l'accuser de mener des pourparlers uniquement pour séduire l'opinion publique. Ehoud Olmert veut éviter un gel total des négociations, car un tel vide politique pourrait déclencher des explosions de violence » , souligne un proche. Autrement dit, les discussions avec Mahmoud Abbas, le président palestinien, vont se poursuivre pour parvenir à la signature d'un document qui coucherait par écrit les points d'accords auxquels sont parvenues les deux parties avant la fin de l'année, comme le souhaite ardemment George Bush. Et qui permettrait ainsi de jeter, au moins sur le papier, les bases d'un futur accord de paix.
Avec la Syrie, Ehoud Olmert paraît encore plus déterminé à battre le fer tant qu'il est chaud. Ses conseillers affirment en privé qu'un accord « historique » est possible entre les deux pays en état de guerre depuis soixante ans. Les négociations indirectes menées depuis mai via la Turquie sont qualifiées de « positives » alors qu'Israël et la Syrie étaient à deux doigts d'un conflit armé l'an dernier. Ehoud Olmert a fait savoir que tout accord serait soumis au Parlement et à référendum. Signe des temps, cette volonté de mettre le prochain gouvernement devant un fait accompli commence à irriter. Tzipi Livni, la ministre des Affaires étrangères, favorite selon les sondages pour lui succéder, a d'ores et déjà mis en garde contre toute tentative d'Ehoud Olmert de parvenir à la va-vite à un accord en vue de « renforcer son prestige personnel ». Les proches de Livni ne manquent pas de souligner qu'un gouvernement en fin de course ne dispose pas de la légitimité nécessaire pour prendre des décisions cruciales. Ehoud Olmert, qui n'a plus rien à perdre, semble déterminé à passer outre.
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