PASSERELLE
Source : courrierinternational.com
via le Yediot Aharonot en ligne le 18 janvier
"Mais enfin, quel est l'objectif recherché à Gaza ? "
Les raids israéliens dans la bande de Gaza en représailles aux tirs de roquettes palestiniens n'ont abouti qu'à une escalade de la violence. Yediot Aharonot met sévèrement en cause la ligne politique du gouvernement Olmert, ainsi que la confusion de ses décisions militaires.
Les Israéliens sont en droit d'obtenir du gouvernement une réponse précise à une question fondamentale : quel est l'objectif recherché par Israël à Gaza ? Ce n'est que lorsque nous aurons obtenu la réponse à cette question que nous pourrons élaborer une stratégie, débattre de la tactique à adopter et en discuter au Conseil des ministres. Nous avons besoin de connaître le pourquoi et le comment de nos tirs et, surtout, nous avons besoin de savoir sur qui nous tirons. Ces derniers jours, le Premier ministre Ehoud Olmert vantait sa gestion "prudente" et "mesurée" du conflit à Gaza. Selon ses collègues, il s'agit d'une preuve incontestable que les leçons de la deuxième guerre du Liban ont été intégrées. Pourtant, à certains égards, la gestion de la guerre à l'été 2006, aussi pitoyable qu'elle fût, reste toujours meilleure que celle de la crise actuelle. Avant que le gouvernement Olmert ne s'embarque dans la guerre au Liban, il avait présenté ses cibles – peut-être étaient-elles imaginaires, injustifiées et absurdes – mais, au moins, nous avions des cibles. Aujourd'hui, quelle est notre cible ? Tandis que les Israéliens sont pris dans un débat virtuel pour savoir s'il faut ou non lancer une vaste offensive terrestre dans la bande de Gaza, les forces armées manœuvrent déjà sur le terrain.
Tout se passe exactement comme lors des premières semaines de la guerre au Liban – les troupes ne sont engagées, nous dit-on, qu'"à quelques kilomètres à l'intérieur" ; il s'agit "d'opérations limitées" dans le but d'"empêcher les tirs de roquettes"… Cette présence crée des tensions et ces tensions entraînent une escalade de la violence, chacun ripostant aux ripostes de l'autre. Une fois de plus, la politique étrangère et de défense d'Israël se retrouve dans les mains de quelques commandants de divisions et de brigades. Pourtant, même les chefs militaires sont priés de "s'en tenir à leur mission et à leur objectif". Mais alors, quel est leur objectif ? Alors que le Hamas était pratiquement à genoux le mois dernier et réclamait un cessez-le-feu, les responsables de la défense nous ont convaincus qu'il fallait continuer à frapper et, comme d'habitude, ils nous ont expliqué qu'une accalmie donnerait justement au Hamas le temps nécessaire pour se préparer et s'armer en vue du conflit – on connaît cet argument imparable. Pourtant, le moment est venu de poser une question qui vient mettre à mal cet argument : quel est l'objectif de cette guerre et que faudra-t-il considérer comme une victoire ? S'il s'agit de mettre un terme aux tirs de roquettes Qassam, alors l'actuelle escalade s'avère contre-productive puisque les tirs ont augmenté de manière exponentielle. Et une fois admis qu'Israël ne fantasme pas sur une quelconque autre étape destinée à "marquer les consciences", ce qui permettrait à Mahmoud Al-Zahar [dirigeant et membre fondateur de Hamas ; son fils a été tué le mardi 15 janvier par les raids israéliens] et à ses camarades de se convertir au judaïsme et de se mettre à mâcher des rameaux d'olivier, il est peut-être temps de mettre en route le processus de maturation collective, même s'il s'agit d'un processus douloureux. On ne peut pas tuer impunément 18 habitants de la bande de Gaza lors de frappes aériennes et ensuite se lamenter quand le Hamas démontre une fois de plus ses impressionnantes capacités de tir. On ne peut pas déployer des soldats et se lancer dans des opérations militaires le matin et, dans la soirée, exprimer de "sérieuses inquiétudes sur les négociations concernant Gilad Shalit [soldat
Gaza]". Un gouvernement souverain doit être capable d'identifier le lien de cause à effet, le lien entre les moyens et les objectifs.
Uri Misgav
Yediot Aharonot
VERSION ANGLAISE
Clueless in Gaza
PM boasts of ‘cautious’ management
of Gaza fighting, but what is our objective?
Uri Misgav
The Israeli public deserves a clear answer from its leaders to one fundamental question: What’s the objective Israel aspires to achieve in the current Gaza Strip confrontation? Only after we have an answer we can create a strategy, argue over tactics, and hold discussions in the cabinet and with other bodies.
We need to understand why we are shooting, how much we are shooting, and who are we shooting at.
In recent days, Prime Minister Ehud Olmert has been boasting of his “cautious” and “calculated” management of the conflict in Gaza. His
His associates say this is the ultimate proof that the lessons of the Second Lebanon war have been internalized. However, in some respects, the management of the war in the summer of 2006, as failed as it was, was still better than the current escalation.
Before the Olmert government embarked on the war in Lebanon it presented targets – perhaps they were pretensions, unfounded, and unwise – but still, we had targets. What is our current target?
Not that there aren’t some similarities to the fresh trauma of the Lebanon war. While the public is engaged in a virtual discussion on whether to embark on a ground incursion into the Strip, the forces are already operating there on the ground. They do it in the same way it was done in the first weeks of the war in Lebanon – only “a few kilometers deep” or through “local operations” for the purpose of “preventing rocket attacks,” but it doesn’t matter.
The presence creates friction, friction leads to escalation, the response of one side necessitates a response by the other side, and again we have Israel’s foreign and defense policy entrusted in the hands of a few division and brigade commanders. However, even military leaders are taught to “cling to the mission in light of the target.” Well, what’s the target?
Collective maturation needed?
When Hamas was almost down to its knees last month, pleading for a ceasefire, defense officials convinced us this was precisely the time to continue hitting it, and as usual they explained that calm would provide the group with precious time to prepare and arm itself for conflict.
This is of course a perpetual winning argument, yet the time has come to present a question to counter it: What is the objective of the war, and what will be considered victory?
If we are talking about putting an end to Qassam rocket attacks, then the current escalation only boosted the launching rate exponentially. Assuming that Israel is not fantasizing about yet another round of “etching their consciousness,” whereby Mahmoud al-Zahar and his comrades will convert to Judaism and proceed to chew olive branches, perhaps the time has come for collective maturation, even if this is a painful process.
One cannot kill 18 Gazans in air strikes and then express stunned lamentations after Hamas renews its impressive launching capability. One cannot move troops and embark on operations in the morning, and then express “serious concerns over the Gilad Shalit deal” at night. A sovereign government must be able to identify connection between reasons and causes, means and targets - unless it was officially decided to hand over the management of the country to talkback writers.
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