PASSERELLE
Source : lemonde.fr avec l'AFP
et L'Associated Press
en ligne le 20 juillet



Israël libère 256 Palestiniens
proches du Fatah

Israël a commencé à libérer, vendredi 20 juillet, 256 Palestiniens, pour la plupart des militants du Fatah, détenus dans la prison de Ketziot, dans le sud d'Israël. Il s'agit du plus grand nombre de détenus palestiniens libérés par Israël ces dernières années, un geste destiné à renforcer le président Mahmoud Abbas face au Hamas, qui a pris le pouvoir à la mi-juin à Gaza.

Les 256 prisonniers, dont six femmes, vont être transférés dans la matinée à Beitounya, près de Ramallah, en Cisjordanie, a indiqué Ian Domnitz, porte-parole de l'administration pénitentiaire. Sous bonne garde, les autobus blindés dont les fenêtres ont été remplacées par des plaques de fonte ont pris la route en direction du point de passage avec la Cisjordanie de Beitounya, avec un premier contingent de 88 détenus. Une fois arrivés en Cisjordanie, les prisonniers libérés doivent être conduits à la Mouqata'a, le quartier général de l'Autorité palestinienne à Ramallah, où ils seront accueillis par M. Abbas. Les détenus doivent également se recueillir sur la tombe du chef historique des Palestiniens, Yasser Arafat, dans la cour de la Mouqata'a.



"ENGAGEMENT À NE PAS MENER
D'ACTIVITÉS TERRORISTES"


En montant dans les bus, certains ont fait le "V" de la victoire, d'autres ont brandi des keffiehs à damiers noir et blanc. Peu avant, menottés, ils avaient été extraits des cellules de la prison, mis en rang, et leur identité avait été vérifiée par le directeur de l'établissement. "Les détenus ont subi un examen médical et ont reçu la visite de la Croix-Rouge. Ils ont tous signé un engagement à ne pas mener d'activités terroristes", a précisé le porte-parole de l'administration pénitentiaire. Cet engagement écrit stipule que le détenu libéré "s'oppose à toute action terroriste ou violente" et qu'il ne participera à "aucune action contre la sécurité de l'Etat d'Israël".
Jeudi soir, la Cour suprême israélienne, saisie par une organisation d'extrême droite, avait rejeté un appel déposé pour s'opposer à ces libérations, affirmant que cette mesure relevait de l'autorité du gouvernement. Un des prisonniers les plus connus est Abdel Rahim Malouh, 61 ans, numéro 2 d'une petite faction de l'OLP, le Front populaire de libération de la Palestine, condamné pour l'assassinat en 2001 d'un ministre israélien, Rehavam Zeevi. Israël détient quelque 9 200 prisonniers palestiniens, dont la plupart ont été incarcérés au cours des sept dernières années de la seconde Intifada.