"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

jeudi, novembre 09, 2006

DANS
LALUCARNE

PASSERELLE
Source : la newsletter de France3
datée du 9 novembre

Samedi 11 novembre 2006
à 22h55


DOCUMENTAIRE
"MA MERE, MA SOEUR ET MOI..."


Ce documentaire est un portrait de Simone Veil, qui révèle la vérité profonde d'une femme hantée par les souvenirs douloureux de nombreux mois passés en déportation et par l'absence de sa mère. Au fil des images de ce documentaire, de ses propres confidences ou de ses proches, Simone Veil accepte de lever le voile sur ce qu'elle est au plus profond d'elle-même: une femme à qui il manquera, en permanence, la présence de sa mère, une femme qui se sent coupable de s'être fait arrêter par la Gestapo, une femme qui a connu les pires humiliations et qui ne peut se défaire du souvenir de l'enfer.


"Ma mère, ma soeur et moi..."



« Quand on est arrivées à Birkenau — ma mère, ma sœur Milou et moi —,on était comme du bétail. On vous tâtait, on vous regardait, on vous tripotait avec des commentaires sur les unes et les autres —depuis, je ne supporte plus une certaine promiscuité physique —, on avait faim, on avait soif et, pour ma part, j’ai terriblement souffert du manque de sommeil... Le tatouage arrive tout au début du processus. On coupait les cheveux et ensuite on tatouait. Ça donnait le sentiment de quelque chose de définitif, c’était une condamnation à perpétuité... Le camp, c’était une odeur atroce en permanence, du fait des crématoires, des corps qui brûlaient sans arrêt, une fumée qui faisait que le ciel n’était jamais clair. Il y avait de la boue partout et il faisait très très froid — j’ai le souvenir de ces arbres pris dans la glace, le seul souvenir d’un peu de beauté. J’ai plutôt été privilégiée, protégée. Sans doute parce que j’avais seize ans et qu’on ne voyait pas beaucoup de jeunes visages. Il y avait aussi le fait que, dans le convoi où j’étais, les femmes n’avaient pas été rasées, nous avions gardé figure humaine. La chef du camp, qui était polonaise et parlait un peu le français, m’a sortie du lot. Elle me disait : « Tu es trop jolie pour mourir ici. Je vais te trouver quelque chose pour que tu puisses survivre. » J’ai dit que je ne partirais qu’avec ma mère et ma sœur, car il n’était pas question que nous nous séparions. Elle nous a envoyées quelques jours plus tard travailler à Bobrek, dans une petite usine Siemens à la discipline assez relâchée : j’y suis restée de juillet 44 à janvier 45. Elle m’a ensuite fait affecter à la cuisine des SS où je pouvais voler un peu de nourriture pour ma mère et ma sœur...On avait de grandes râpes et nous devions remplir des tonneaux de pommes de terre râpées pour la soupe des SS. Il fallait aller très vite et je me souviens d’avoir mis autant de sang et de peau de ma main que de pommes de terre... Maman est morte du typhus à Bergenbelsen. Elle était dans un état physique et moral lamentable. La mort était une sortie souhaitée pour elle ; c’est comme cela que je l’ai senti, car tout était épuisé en elle. On me demande souvent ce qui m’a animée, ce qui m’a donné cette volonté : je crois profondément que c’est elle. Maman n’a jamais cessé d’être présente auprès de moi. Quand j’ai été élue présidente du Parlement européen, l’aspect symbolique — une ancienne déportée présidant cette assemblée — a été très important. Je ne sais pas ce que mon père en aurait pensé, car il était resté très anti-allemand, ou même s’il aurait été favorable à l’Europe. Mais je suis sûre que maman aurait souhaité cette réconciliation, et que j’y participe l’aurait rendue très heureuse ! »

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Biographie de Simone Veil


Simone Jacob naît le 13 juillet 1927 à Nice

Elle est déportée à l'âge de 17 ans à Auschwitz,
Elle épouse en 1946 Antoine Veil, futur collaborateur de Michel Debré et membre fondateur du Centre démocrate.
Après des études de droit et de sciences politiques à l'IEP de Paris, Simone Veil devient magistrate.
en 1957, elle rejoint le ministère de la Justice et est affectée à l'Administration pénitentiaire. Elle y restera sept ans, pendant lesquels elle se battra contre les prisons moyenâgeuses qui sont une atteinte à la dignité humaine.
En 1969, elle entre en politique en rejoignant le cabinet de René Pleven, Garde des Sceaux. Mais sa véritable carrière politique démarre au début du septennat de Valéry Giscard d'Estaing ; ayant décidé de féminiser son gouvernement, il l'appelle au ministère de la Santé. Elle libéralise l'accès à la contraception et s'illustre faisant voter en 1975, la loi portant son nom sur l'interruption volontaire de grossesse.
Ardente militante européenne, elle conduit la liste UDF aux premières élections européennes de 1979. Elue député, elle devient la première femme présidente du Parlement européen (1979-1982).
En 1993, elle quitte ses mandats européens et prend le porte-feuille du ministère des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville, sous le gouvernement Balladur et devient la première femme ministre d'Etat. Depuis 1998, elle est membre du Conseil constitutionnel. Parallèlement, Simone Veil soutient de nombreuses associations à vocation européenne, telle que le Fonds européen pour la liberté d'expression, ou encore la Fondation de l'Europe des sciences et de la culture, dont elle est présidente d'honneur.

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