LETTRE OUVERTE A…

ROBERT MENARD,
et à
Pierre VEILLETET
« PATRONS »
de REPORTERS SANS FRONTIERES


Il y a des limites à l’indécence ! Dans un article publié dans les pages DEBATS du quotidien LE MONDE daté du 5 septembre, les « PATRONS » de Reporter Sans Frontières, s’en prennnent avec une rare mauvaise fois et une malhonnêteté outrancière à l’attitude d’Israël à l’égard des journalistes, correspondants de guerre, envoyés dans les conflits du Proche-Orient, par conséquent terrain "miné" et hasardeux. « TSAHAL TRAITE LES MEDIAS EN ENNEMIS ». Tel est le constat que font Robert Ménard et de Pierre Veilletet.

Peut-être n’ont-il pas remarqué que ce conflit attire, comparativement à d’autres conflits à travers la planète, le plus de journalistes au km2 ? De leurs bureaux parisiens, assis dans leurs fauteuils, peut-être ne se rendent-il pas compte qu’être, ici ou ailleurs, correspondant de guerre, n’est pas de tout repos et que si un journaliste décide s’y trouver, c’est non seulement par ce qu’il a du courage, mais qu’il connaît et calcule parfaitement ses risques?

Peut-être n’ont-ils pas lu, ni entendu, ni vu, le moindre reportage sur Tsahal –le dernier en date qui vient d’être diffusé sur M6 n’était pas spécialement en sa faveur- ? Il y a, pourtant, des journalistes qui ont réussi à passer à travers les obus. Ils ont pu, sans restriction, se poser des questions, par exemple, sur de l’échec de Tsahal dans cette guerre contre le Hezbollah. On pourrait, aussi, sans hésiter, questionner ces censeurs d’Israël, sur ce qu’ils pensent, de la manière de se comporter, de certains pays européens, à l’égard de la presse (la Russie lors de leur confratation avec les Tchétchènes). Où ont-ils diffusé, avec une si grande rapidité, leur point de vue sur ce point ?

Les « PATRONS » de RSF n’ont-ils jamais déposé leurs guêtre au Soudan, en Mauritanie, en Corée du Nord, en Iran, en Algérie, en Afganistan, au Liban même ?

Messieurs Ménard et Vieilletet, où sont passées vos indignations, vos effrois, sur ces pays. Je ne les ai lus nulle part. Qu’est-ce qui vous pousse alors à jeter Israël en pâture ? Le fait qu’il s’agisse d’un Etat juif, peut-être ? Et qu’il vous dérange ? Que ne protégez-vous pas les journalistes des Etats Arabo-Musulmans (Arabie Saoudite, Syrie, Tunisie et quelques autres) qui sont maltraités, emprisonnés, torturés ?

Vous écrivez : «preuve que les autorités israéliennes ont désormais une conviction : elles peuvent, au nom de la sécurité faire taire ceux qui partagent et diffusent les points de vue de leur « ennemi ». Si je vous comprends bien, vous préféreriez une presse qui déverse, à longueur de journée, des torrents de haines envers le voisin israélien, des excitations au Djihad, plutôt qu’une presse démocratique, plurielle, critique. Là-dessus, pas un mot. Vous êtes sans doute, c’est ce que laisse entrevoir, si on vous lit de près, des inconditionnels des PROTOCOLES DES SAGES DE SION version égyptienne, tournée pour la TV de vos AMIS du Hezbollah. Cela ne vous cause aucun cas de conscience. C’est normal, en somme ! Cette négation de la présence juive au cœur du peuple arabe depuis la création de l’Etat d’Israël ne vous cause pas même le moindre malaise. Je dirai qu’elle va tout à fait dans votre bon sens. Et puis, la sécurité d’Israël, est bien le cadet de vos soucis. Je vous comprends. Non ! La seule chose qui compte et qui vous empêche de dormir, c’est qu’Israël bombarde les studios de la radio palestinienne et détruise ceux de la TV Hezbollah, haut lieu de VOTRE vision de la liberté d'espression.

Votre démarche, voyez-vous, Messieurs, n’est pas sans rappelée, ceux qui, il y a plus de 60 ans, choisissaient le camp de la mort plutôt que celui de la résistance. Non pas qu’il faille, pour un juif, à chaque fois faire la comparaison avec les faits d’autrefois, mais puisque votre indignation inclut la notion d’ennemis, cette comparaison ne me paraît pas dans ce contexte mal à propos.

Et puis, pour finir, vous ne manquez pas d’un sacré culot, Messieurs ! Comment pouvez-vous dénigrer à ce point l’un des pays au monde où la presse est la plus libre ? Un pays qui a déjà, auprès d’une partie de vos confrères, et j’ajouterai, si vous me le permettez, de mes confrères, une si mauvaise…comment dirai-je ?…Une si mauvaise presse ! Et puis, il est plus facile de taper sur Israël où tout journaliste, d'où qu'il vienne, a liberté de circuler que de taper sur le Hezbollah. Zone interdite.

Agir comme vous le faites, c’est tirer sur une ambulance ! Pas très téméraire, tout cela !

On vous avait oublié depuis la libération de Florence Aubenas à la fin de l’année dernière ! Il vous paraissait nécessaire, indispensable de revenir au devant de la scène. Vous vouliez en remettre un couche sur un sujet battu et rebattu. C’est d’une manière bien terne et triste que vous remontez à la surface.

Journaliste, je n’aimerai, pour rien au monde, que vous soyez mes « protecteurs ». De peur d’être lâché par partie pris de votre part. De plus, je n'ai pas le look RSF.



Bernard Koch