ISRAËL
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Source : le site du JPOST en version française
en ligne le samedi 8 décembre 2012
Construira, construira pas...
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HERB KEINON
En réponse à la reconnaissance palestinienne devant l’ONU, de nouvelles unités de logements dans la zone E1. Mais attention : il s’agit de projets, non de constructions.
Après la pluie de condamnations occidentales suscitées par l’annonce de 3000 unités de logements, Binyamin Netanyahou clarifiait sa décision, devant les membres du Likoud, dimanche 2 décembre. Il parlait de 3 000 planifications, et non de constructions réelles.
Si le gouvernement avait déclaré, dans le sillage de l’obtention palestinienne d’un statut d’Etat non-membre, qu’il donnait son feu vert au zonage et aux plans d’urbanisation dans la zone E1, celle située entre Jérusalem et Maalé Adoumim, il a rectifié le tir. Et tenté de bien se faire comprendre : son but consiste à signaler la reprise des constructions, si jamais la Palestine poussait plus loin ses actions unilatérales du type de la demande devant l’ONU, formulée jeudi 29 novembre.
Les Palestiniens affirment que la construction en zone E1 couperait Jérusalem du reste de la Judée-Samarie, en brisant la continuité territoriale d’un futur Etat palestinien.
Et sonnerait donc le glas d’une solution à deux Etats. Autre précision de Netanyahou à ses ministres :
les 3 000 logements autorisés vendredi seraient construits dans les grands blocs d’implantations, à l’image des quartiers d’après 1967.
Selon un porte-parole du ministère de la Construction et du Logement, ces unités pourraient fleurir à Ariel, Elkana, Efrat, Karnei Shomron et dans les quartiers de Jérusalem : Pisgat Zeev et Gilo.
L’annonce du gouvernement des unités de construction supplémentaires est la réponse subite au succès palestinien d’acquérir leur statut d’Etat observateur non membre à l’Assemblée générale des Nations unies.
Dimanche, le ministre des Finances Youval Steinitz passait la deuxième couche : refuser les quelque 450 millions de recettes fiscales qu’Israël envoie chaque mois à l’Autorité palestinienne. A la place, ces fonds récoltés chez les Israéliens iront tout droit au remboursement des 800 millions de dette de l’AP à la Compagnie d’électricité israélienne.
La démarche de l’AP à l’ONU ne sera pas sans conséquence, a prévenu Steinitz, peu avant la réunion du cabinet dimanche.
En particulier, en ce qui concerne le transfert de taxes.
Israël, isolé ?
A Ramallah, les responsables palestiniens ont qualifié la décision d’acte de piraterie et de chantage. Ils espèrent maintenant que les pays arabes respecteront leurs engagements en fournissant à l’Autorité palestinienne 100 millions de dollars par mois, pour compenser la perte des recettes fiscales israéliennes.
Hana Amireh, membre du comité exécutif de l’OLP, annonçait ainsi une réunion des pays de la ligue arabe, le 9 décembre prochain, pour discuter des moyens d’aider l’Autorité palestinienne dans le sillage de la décision israélienne. Selon Amireh, Israël est maintenant en conflit, non seulement avec les Palestiniens, mais avec tous les pays qui ont voté en faveur de la candidature de l’AP à l’ONU.
Pendant ce temps, les ambassadeurs de plusieurs pays clés de l’UE - la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et les Pays-Bas – ont demandé des éclaircissements en exhortant Israël à reconsidérer ses plans. La question devrait figurer en tête de liste des pourparlers entre Netanyahu et la chancelière allemande, Angela Merkel, à Berlin cette semaine.
Et un diplomate d’ajouter que l’intention de poursuivre les constructions en zone E1 pose problème aux Européens, car elle sape la crédibilité d’Israël face à une solution à deux Etats.
Bibi, quant à lui, a ouvert la réunion hebdomadaire du cabinet en défendant les constructions en Judée-Samarie.
Pour ce faire, il citait la réponse de son prédécesseur Itzhak Rabin, suite au vote de l’ONU en 1975 qui assimilait le sionisme au racisme. « La riposte aux attaques sur le sionisme et l’Etat d’Israël consiste à renforcer et souligner la mise en oeuvre du plan de constructions dans tous les secteurs que jugera nécessaire le gouvernement ». Puis de continuer par les paroles de Rabin : « Aujourd’hui, nous construisons et nous continuerons à construire, à Jérusalem et dans toutes les zones stratégiques pour l’Etat d’Israël. » Pour Netanyahu, l’action de l’AP à l’ONU constitue comme une « violation flagrante des accords signés avec Israël ».
« Il n’y aura pas d’Etat palestinien sans un arrangement dans lequel la sécurité des citoyens israéliens sera assurée », a-til martelé. « Il n’y aura pas d’Etat palestinien jusqu’à ce que l’Etat d’Israël soit reconnu comme l’Etat du peuple juif. Il n’y aura pas d’Etat palestinien tant que les Palestiniens ne voudront pas déclarer la fin du conflit. Israël n’acceptera pas que la Judée-Samarie serve de base au terrorisme iranien, comme cela s’est produit dans les régions que nous avons évacuées dans la bande de Gaza et au Liban. » Le gouvernement a officiellement rejeté la résolution de l’ONU, à l’unanimité.
Khaled Abu Toameh
et Tovah Lazaroff ont contribué
à la rédaction de cet article.
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