"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

mercredi, janvier 04, 2012

LASOCIETEISRAELIENNE
AUBORDDELIMPLOSION

Source :lexpress.fr en ligne le 4 janvier 2011



Le fondamentalisme traduit

la crise politique israélienne



Par
Christian Makarian,



Plusieurs centaines de manifestants juifs ultra-orthodoxes s'étaient réunis samedi, à Jérusalem pour protester contre le gouvernement. Une manifestation qui place Israël en état d'alerte. La chronique de Christian Makarian

Depuis de longues décennies, la cause palestinienne s'est plus ou moins consciemment inspirée de l'exemple israélien. C'est une thèse qui a de nombreux défenseurs et que l'observation des faits conforte sur plusieurs points. Les Palestiniens auraient ainsi adopté tant le modèle de l'Etat-nation, emprunté aux Occidentaux et dupliqué par Israël, que le schéma d'un noyau central servant de pôle d'attraction à une vaste diaspora (à laquelle, par extension des guerres, tous les peuples arabes sont venus se joindre).

Même si la Palestine ne constitue pas le creuset du monde arabe, contrairement à l'Israël biblique, qui est le berceau du peuple juif, il existe bel et bien un effet d'attraction qui se polarise, de part et d'autre, sur la revendication de la même terre, dite "sacrée", et la ville de Jérusalem, proclamée "sainte". De quoi démontrer la justesse des théories de René Girard sur la rivalité mimétique. Le fil des événements récents correspond étrangement à cet enchaînement, jusqu'à la démarche de Mahmoud Abbas visant à faire reconnaître l'Etat de Palestine par l'ONU.

L'historien Elie Barnavi, ancien ambassadeur d'Israël en France, résume fort bien l'équation: "Nous sommes comme des frères siamois. Quand l'un bouge, l'autre suit. Il y a une espèce de mimétisme et de parallélisme imposés par la situation elle-même." C'est pourquoi Israéliens et Palestiniens ne communiquent presque plus que dans la violence: "Ils ont les mêmes nerfs, et c'est aussi ce qui alimente le conflit", renchérit Jean-Luc Allouche dans un livre très éclairant (Les Jours redoutables. Israël-Palestine: la paix dans mille ans, Denoël).

Dans cette logique de tragique réciprocité, est-ce maintenant au tour d'Israël de se laisser gagner par un intégrisme religieux qui s'en prend aux fondements mêmes de l'Etat? L'idée vient spontanément à l'esprit en voyant ces juifs ultraorthodoxes dénoncer l'oppression qu'ils disent subir de la part "de l'Etat sioniste, des laïques et des médias". La démocratie israélienne ne saurait en rien être comparée aux sinistres dictatures arabes, qu'elles soient déchues ou encore en position de faire couler le sang de leur propre peuple. De même, le caractère éminemment minoritaire et l'inclination aux études des haredim ("craignant Dieu") les éloignent naturellement de la violence organisée. Le point de rapprochement se situe ailleurs, dans les mécanismes rétrogrades du fondamentalisme.

Les ultraorthodoxes veulent imposer
leur norme

Comme dans les pays musulmans, il existe en Israël des groupes, rendus de plus en plus actifs et remuants par leur enfermement doctrinal, pour lesquels religion et tradition se confondent; ils manifestent une crispation archaïque sur le statut infériorisant de la femme, qu'ils obligent à monter et à s'asseoir à l'arrière des autobus publics; ils n'hésitent pas, pour parvenir à leurs fins, à recourir à la disproportion la plus choquante, comme en témoignent ces haredim qui ont osé se victimiser en arborant l'étoile jaune frappée du mot "Jude".

Par-dessus tout, les ultraorthodoxes envisagent le politique comme le prolongement du religieux, si bien que leur revendication n'a rien d'idéologique, ni de proprement spirituel, mais vise au mélange des deux en faisant des zélateurs de la tradition les détenteurs des Tables de la Loi qui doivent s'imposer à toute la société. Disposant de relais et de subventions, ils se sont emparés de la bureaucratie religieuse et imposent les interprétations les plus conservatrices.

Les causes de cette dérive résident sans aucun doute dans l'absence de véritable offre politique en Israël, la défaillance criante des leaders des partis, la crise sociale et l'accroissement des inégalités, la perception confuse d'un avenir sans vision. Les débordements des ultraorthodoxes s'appuient sur la montée du vote d'extrême droite, lequel relève en grande partie du rejet de la classe dirigeante. Face au printemps arabe, Israël doit redéfinir sa différence.

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