EMPÊCHERMARINELEPEN
DES'EXPRIMER
EST-CEUNCRIME
DELESE-DEMOCRATIE
Source :lenouvelobs.com en ligne
le 7 décembre 2011 à 20h 11
sur Diasporablog à 20h 26
Laissez parler Marine Le Pen !
La censure physique exercée par des organisations étudiantes est tout à fait maladroite car elle confère à la candidate du Front National un statut de victime.
Les organisations qui ont empêché Marine Le Pen de s’exprimer à l’université Paris-Dauphine, en usant de moyens plutôt musclés, ont commis, à tous égards, une faute politique. On peut – on doit, dans un sens – tenir les idées du Front national pour détestables. On doit décrypter sans cesse ce que son idéologie peut avoir de contraire aux valeurs républicaines. On peut, le cas échéant, user à son endroit d’une virulence de plume ou de verbe particulière. Mais c’est précisément parce qu’on le fait au nom des valeurs républicaines qu’on doit garantir au FN, comme à toute formation politique légale, le droit de s’exprimer. Le Front national défend souvent des positions inadmissibles. Mais en démocratie, on les combat par la réfutation, par la contradiction, par la polémique. En aucun cas par la contrainte physique. C’est en défendant les principes de liberté qu’on peut contrer le plus efficacement l’intolérance, dès lors que son expression reste dans le cadre légal. Or le Front national, c’est une de ses rares qualités, s’est la plupart du temps maintenu dans le cadre légal. Et si son expression tombe sous le coup de la loi – c’est arrivé plusieurs fois et cela peut se reproduire – il existe pour l’empêcher des tribunaux réguliers qui ne font pas forcément preuve à son égard d’une coupable indulgence.
La censure physique exercée à Dauphine est d’autant plus maladroite qu’elle confère ipso facto à Marine Le Pen le statut de victime, ce qui revient à lui rendre un service signalé. La candidate du FN ne manque pas, évidemment, de s’en servir pour alimenter sa propagande et pour renforcer chez ses électeurs le sentiment de relégation et d’injustice qui renforce continûment leur détermination. La liberté ne se partage pas ; elle consiste, pour les démocrates, à laisser s’exprimer des idées qu’ils réprouvent par ailleurs avec vigueur. La chose exige parfois de l’abnégation. Mais sans elle, il n’y a pas de pluralisme dans la vie politique.
Laurent Joffrin
Le Nouvel Observateur
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