LECHOCDE
LARECONCILIATION
Source : ouestfrance.fr en ligne
le 29 avril 2011
Les Palestiniens se réconcilient
et inquiètent Israël
Israël estime que la réconciliation entre le Hamas et le Fatah met en danger les perspectives de paixdans la région. Washington reste prudent face au Hamas.
Jérusalem.De l'un de nos correspondants
Entre les frères ennemis palestiniens, la poignée de main fut aussi chaleureuse que la haine fut féroce. Lorsque les représentants du Fatah et du Hamas se sont réconciliés au Caire mercredi, les Palestiniens ont dû refouler bien des haines. Depuis 2007, islamistes et laïques ne se sont pas seulement détestés, ils se sont mutuellement entretués, torturés et emprisonnés. Mais aujourd'hui « tous les points de divergences sont aplanis », assure Fawzi Barhoum, un porte-parole du Hamas.
« Accord de circonstance »
« C'est un jour magnifique. Unis, nous allons être plus forts pour résister à l'occupation israélienne », se réjouit Abdel Nasser, un adolescent de Kalandya, dans la banlieue de Ramallah. « Moi je suis plus pessimiste, tempère son père Khader. Les deux partis ont des plateformes politiques très différentes. Je vois mal comment ils vont pouvoir gouverner ensemble. Cela durera quelques mois tout au plus ».
Si les signataires de l'accord se sont engagés à élaborer une politique commune, à organiser des élections dans un délai d'un an, chacun restera maître de son territoire, le Hamas à Gaza, le Fatah en Cisjordanie. En outre, le Hamas a indiqué qu'il ne participerait pas aux négociations avec Israël sans toutefois s'y opposer. « Les Palestiniens n'avaient d'autre choix que de s'unir s'ils veulent être crédibles sur la scène internationale. C'est un accord de circonstance », analyse Nuha Musleih, une journaliste palestinienne.
Si l'accord été salué par le monde arabe et une partie des pays occidentaux, les États-Unis ont rappelé qu'ils tenaient le Hamas pour « une organisation terroriste » et ajouté que tout gouvernement palestinien devrait renoncer à la violence. En Israël, l'accord a scandalisé l'ensemble de la classe politique.
Même le président Shimon Pères, pourtant fervent partisan d'un État palestinien, a qualifié cet accord d' « erreur fatale ». L'État hébreu s'inquiète particulièrement de la libération annoncée de centaines d'islamistes détenus dans les prisons de l'Autorité palestinienne. « C'est une déclaration de guerre », affirme Emmanuel Navon, professeur de relations internationales à l'Université de Tel-Aviv. « De la même manière qu'Arafat avait relâché des terroristes avant de déclencher l'Intifada, Mahmoud Abbas se prépare à un affrontement avec Israël ».
Stéphane AMAR.
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