ISRAËL
PALESTINE
KHIRZIGSTAN
DEUXPOIDS
DEUXMESURES
Source : la newletter du CRIF diffusée
le 23 juin


Ah, si seulement
ils étaient palestiniens !


par
Marc Knobel


Très intéressant éditorial du Monde (23 juin 2010) : « Au Kirghizistan, un crime de masse à huis clos. » Du 10 au 15 juin, un nettoyage ethnique inouïe et d’une ampleur singulière a eu lieu dans le sud du Kirghizistan, pays de l’Asie centrale ex-soviétique jouxtant la Chine. Pendant cinq jours des hommes en uniforme et des blindés, des hordes de jeunes kirghizes armés ont attaqué la minorité ouzbèke dans deux villes du sud du pays. Ils ont tué 2000 kirghizes d’origine ouzbèke. Des centaines d’autres ont été blessés, tabassés, humiliés et quelques 400000 personnes ont été poussées à fuir vers l’Ouzbékistan voisin, sur un total de 5,2 millions de personnes, rappelle Le Monde. « C’est un crime immense qui a été perpétré, sans soulever grande émotion : pas de mobilisation spéciale à l’ONU, pas d’attention médiatique particulière. Le Kirghizistan c’est loin -le genre de pays pour couverture de belles revues de voyage en papier glacé. Il n’a pas de sous-sol riche en hydrocarbures comme certains de ses voisins... »

Il est vrai que la minorité ouzbèke n’a vraiment pas de chance. Finalement, on peut massacrer femmes et enfants le plus tranquillement du monde, sans que le monde ne lève le petit doigt et ne se soucie de cette désespérance. Faut-il penser que la solidarité internationale -et médiatique- est à géographie variable ? Regardez, par exemple, le matraquage auquel nous avons quotidiennement droit, lorsque l’on parle de la cause palestinienne. Là, les articles ne manquent pas.

Prenons l’exemple du Monde : une page trois (entière) pour parler du contentieux entre juifs et arabes, qui aurait commencé après l’exode de 1948, et un quart de page pour parler de la comédie israélienne qui a été censurée par l’infâme réseau des cinémas Utopia (page 22), dans l’édition du même jour.

Prenons l’exemple de Libération. Dans son édition du 23 juin, Libération publie une page entière (dite de publicité) ou des citoyens israéliens et des cinéastes, comme le gauchiste Eyal Sivan, appellent au… boycott du cinéma israélien ! Ils affirment aussi leur détestation d’Israël. Faut-il rappeler à Libération (qui publie cet encart propagandiste) que le boycott est une discrimination visée aux articles 225-1 et 225-2 du code pénal ?

Et, comme si cela ne suffisait pas, il faut y ajouter les articles (publiés dans la page Rebonds) de Christophe Ayad, journaliste au service étranger de Libération et de Pascal Boniface, directeur de l’IRIS, sur Israël, en réponse à un article qui avait été publié précédemment par Bernard-Henry Lévy qui déplorait la « désinformation » à l’encontre d’Israël autour de l’événement de la flottille de Gaza.

Bref, le matraquage habituel. En voulez-vous ? Eh bien, vous en aurez, encore et encore !

Et, pendant ce temps, nos amis du Kirghizstan pleurent en silence et dans l’indifférence. Ah, si seulement, ils étaient palestiniens…