FLOTTILLE
GAZA
MISEAUPOINT
DUDIRECTEURDUC. R. I. F
Source : newsletter du C. R. I. F. diffusée
le 1er juin


Ce que je n’ai pas dit


Hier lundi 31 mai 2010, je reçois tôt dans la matinée un coup de fil de l’AFP. La journaliste me demande non pas un communiqué, mais ce que je pense de ce qui s’est passé au large de Gaza. Je reste vague. Je dis que je déplore qu’il y ait des victimes et rappelle qu’Israël avait annoncé qu’il ne laisserait pas le débarquement se faire.

Stupeur, en lisant la dépêche de l’AFP qui réinterprète mes propos et me fait dire des choses que je n’ai jamais dites sous le titre «LE CRIF déplore profondément l’opération israélienne».Autrement dit la déploration devant les victimes est transformée en une dénonciation de l’opération israélienne.

Coup de fil à l’AFP pour protester, suivi d’un autre de Richard Prasquier.

L’AFP publie une nouvelle dépêche, dans laquelle le président du CRIF « déplore(lui aussi) profondément qu’il y ait eu des victimes » et doute du caractère humanitaire du convoi d’aide à Gaza, une analyse qui sera par la suite diffusée sous la forme d’un communiqué officiel du CRIF approuvé par le bureau exécutif. Ce même communiqué envisage même la possibilité d’une embuscade.

Dans l’après-midi, l’AFP reprend la dépêche du matin. Mais le titre est devenu « Le CRIF déplore qu’il y ait eu des victimes, ce qui reflète évidemment mieux mes propos du matin .De fait, lors de sa discussion avec le président du CRIF, la journaliste a reconnu le « décalage » entre mes propos et la recension qui en a été faite.

On a beau être expérimenté et vigilant, une fois que le coup de la distorsion d’information a été mis en route, on ne rattrape pas forcement la désinformation et le mal qui a été fait.

Haim Musicant