"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

jeudi, juin 24, 2010

ESPACE
FRANCE
GREVES
ETMANIFESTATIONS
CONTRELAREFORME
DELARETRAÎTE
Source : liberation.fr en ligne
le 24 juin


«En dessous de deux millions
de manifestants, le gouvernement
ne se sentira pas en danger»



Luc Peillon, rédacteur en chef des pages sociales de LIBERATION répond au questions des internautes

M.: Quelle peut être l’impact de cette manifestation, même si elle est réussie?

Tout dépend ce que l’on entend par «réussie». En dessous de deux millions de manifestants, le gouvernement ne se sentira pas vraiment en danger. Au-delà, il devra sûrement lâcher quelque chose. L’exécutif a lui même ouvert la porte sur la pénibilité et les carrières longues, deux dispositifs qui pourraient évoluer de manière à toucher plus de personnes. Ces modifications pourraient intervenir sous forme d’amendements lors du débat parlementaire à la rentrée.


Malle: On a un peu l’impression, malgré les sondages, que les Français se sont résignés à cette réforme des retraites. Qu’en pensez-vous?

Tous les sondages jusqu’ici, à l’exception de celui du Figaro de ce matin, montrent que les Français trouvent majoritairement «injuste» la réforme. Ils sont aussi opposés au recul de l’âge légal. Mais il est vrai que l’on note une certaine résignation, les Français ont du mal à se mobiliser. Reste que la météo sociale est une science de plus en plus inexacte. D’autant que depuis la dernière manif, le projet s’est précisé et les fonctionnaires sont mis à contribution de façon importante. Deux éléments qui pourraient renforcer la mobilisation.


jf49: Il y a un tas de retraités qui perçoivent une pension nettement supérieure au salaire minimum. Pourquoi, dans le cadre de la solidarité générationnelle, ne pas les mettre à contribution, d’autant que leurs prélèvements CSG et maladie sont inférieurs à ceux des actifs.

Heureusement que de nombreux retraités touchent une pension supérieure au Smic. Les retraités ont même aujourd’hui, en moyenne, un niveau de vie équivalent à celui des actifs, ce qui n’a pas toujours été le cas.

Reste que les écarts de revenus entre retraités sont aussi importants qu’entre les actifs, notamment parce qu’ils détiennent une grande partie du patrimoine. Et surtout, comme vous l’indiquez, les retraités imposables paient une CSG inférieure à celle des actifs. Selon les dernières informations, l’alignement de leur CSG pourrait avoir lieu, mais pour financer la dépendance, et non pas le système des retraites.


fugos: pensez-vous que depuis le scandale Bettencourt, Eric Woerth soit en position de force pour soutenir cette réforme des retraites?

Eric Woerth a remplacé Xavier Darcos, en mars dernier, précisément pour mener cette réforme. Il est clair que sa déstabilisation liée à l’affaire de sa femme n’est pas une bonne nouvelle pour le gouvernement et la conduite de la réforme des retraites.

Les syndicats, pour autant, ne l’attaquent pas là-dessus. Si l’affaire en reste là, elle n’aura pas d’impact sur la réforme des retraites. Par contre, si Woerth doit démissionner, c’est une autre histoire. Et cela conduirait à nommer le cinquième ministre du Travail en trois ans...


Mehdi: Pourquoi ne pas payer plus cher pour quelque chose qui nous est cher? Pourquoi ne pas fiscaliser le système de retraite et taxer les transactions spéculatives?

Le système de retraites français est un système dit «contributif», où l’on touche en fonction de ce que l’on a cotisé. Il est donc difficile de le remplacer par un système fiscal, notamment progressif, où les droits à pension ne seraient pas complètement proportionnels à l’impôt.

Par contre, il est une piste que le gouvernement a totalement évacuée, sous prétexte qu’elle nuierait à la compétitivité, c’est l’augmentation des cotisations. Deux points et demi de cotisation employeurs et deux points et demi de cotisations salarié en plus permettraient de combler plus des deux tiers du déficit.


Polo: C’est désagréable à faire, mais n’est-il pas plus raisonnable de s’adapter (comme les autres) plutôt que de se figer dans l’immobilisme et attendre un miracle?

Il y a un vrai problème de déficit, aujourd’hui comme à long terme. Reste que le déficit actuel (32 milliards), et même dans les prochaines années, est dû pour moitié à la crise financière. Or, dans le projet du gouvernement, en 2020, le trou de 45 milliards est comblé à hauteur de 25 milliards par les salariés et fonctionnaires, et seulement 5 milliards par les revenus du capital et les hauts revenus.

Ce qui représente un vrai déséquilibre, alors que les «responsabilités» sont partagées. Vous noterez par ailleurs, qu’il manque 15 milliards, que le gouvernement cache sous l’appellation «effort net de l’Etat», et qui n’est autre qu’un déficit. En bref, le projet du gouvernement ne résout que deux tiers du problème, et à près de 80% à la charge des salariés et fonctionnaires.


Seb: Bonjour, ne pensez-vous pas qu’allonger la durée de travail ou de cotisation n’induira que plus de chômage des seniors? Les entreprises préférant payer les amendes, plutôt que d’embaucher des seniors, malgré des salaires à demi-défiscalisés.

C’est un risque réel, même si le gouvernement envisage des réductions de cotisations sociales pour l’embauche de seniors. D’ores et déjà, un retraité sur deux qui liquide sa retraite n’est déjà plus en activité (maladie, chômage, invalidité…). Le risque alors, pour les finances publiques, en repoussant l’âge légal de départ, pourrait se résumer à un jeu de bonneteau entre la «caisse» retraite et la «caisse» chômage. Cette dernière payant ce que l’autre a économisé.


Karinebeare: L’âge moyen du premier emploi a aussi augmenté avec la génération des 18-25 ans: comment tenir compte de ces changements qui affectent la cotisation cumulée de chacun? Merci de rester concret et le moins réthorique possible.

Effectivement, l’entrée dans la vie active est plus tardive aujourd’hui qu’il y a vingt ou trente ans. Mais les ouvriers continuent d’entrer plus tôt sur le marché du travail que les cadres, même s’il l’écart s’est resserré ces dernières années. Ils continueront donc à être plus touchés que les cadres par le recul de l’âge légal, nombre d’entre eux ayant déjà leur nombre d’annuités avant même d’atteindre les 60, et demain les 62 ans.

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