LAVISITEDE
BENOÎTXVIALA
SYNAGOGUEDEROME
Source : jminforme.ca via
l'Associated Press en ligne le 17 janvier
Benoît XVI applaudi
à la grande synagogue de Rome
Par
Ariel David,
ASSOCIATED PRESS
ROME
Le pape Benoît XVI a été accueilli par des applaudissements dimanche à son entrée dans la grande synagogue de Rome. Puis il a défendu l'attitude du Vatican pendant la Seconde Guerre mondiale, sur fond de polémique dans la communauté juive à cause de sa décision d'avancer le processus de béatification du pape Pie XII, critiqué pour son silence face à l'Holocauste.
Avant d'entrer dans le lieu de culte, en un geste symbolique fort, le pape allemand a fait déposer des roses rouges et s'est incliné devant la plaque rappelant la rafle du 16 octobre 1943, au cours de laquelle plus d'un millier de juifs romains furent arrêtés et déportés.
Le pape s'est ensuite recueilli devant une autre plaque commémorant l'attentat palestinien commis en 1982 contre la synagogue, qui avait coûté la vie à un petit garçon de deux ans.
Dans la synagogue, prenant la parole en présence du pape, le président de la communauté juive Riccardo Pacifici a rendu hommage aux catholiques d'Italie ayant caché ou protégé des juifs, tout en jugeant que "le silence" de Pie XII "fait encore mal comme un échec". Il a raconté que ses grands-parents étaient morts à Auschwitz, mais que son père fut sauvé par des religieuses dans un couvent de Florence.
Lui répondant, le pape a rendu également hommage aux actions courageuses des catholiques. Avant d'estimer que le Vatican "lui-même a fourni assistance, souvent d'une manière cachée et discrète". S'il n'a pas prononcé le nom de Pie XII.
Quelques heures avant cette visite controversée, lors de sa bénédiction hebdomadaire sur la place Saint-Pierre, le pape avait insisté sur le "grand respect" entre les deux religions, estimant que ce déplacement serait "un pas de plus sur le chemin de l'harmonie et de l'amitié" entre catholiques et juifs.
"Malgré les problèmes et les difficultés, on peut respirer un climat de grand respect et dialogue entre les fidèles des deux religions, témoignage de relations mûres et de l'engagement commun à reconnaître ce qui nous unit", a-t-il dit.
Ces facteurs unificateurs étant selon lui "la foi dans le Dieu unique, avant tout, mais aussi la protection de la vie et de la famille, l'aspiration à la justice sociale et à la paix".
En prévision de la venue du pape, des centaines de policiers ainsi que des chiens renifleurs d'explosifs étaient déployés pour assurer la sécurité dans le quartier de l'ancien Ghetto juif, encore aujourd'hui centre sentimental de la communauté juive romaine, qui compte 12.000 personnes.
Le pape a serré la main de l'ancien rabbin de la synagogue, aujourd'hui à la retraite, Elio Toaff, qui avait accueilli son prédécesseur Jean Paul II lors de l'historique visite de ce dernier en 1986: c'était alors la première fois qu'un chef de l'église catholique se rendait dans le lieu de culte juif.
Outre la récente signature du décret reconnaissant les vertus héroïques de Pie XII, le malaise actuel dans la communauté juive est aussi motivé par le rapprochement de Benoît XVI avec les traditionalistes. Et les faux-pas qu'il a provoqué, de l'affaire de la prière pour la conversion des juifs à celle de l'annulation de l'excommunication d'un évêque négationiste.
Un vieil homme, Natan Orvieto, s'est dit content de la venue du pape, malgré tout. "Le dialogue est toujours important, et cela donne un bon exemple. Mais il faut un respect réciproque et ça, ça n'a pas beaucoup eu lieu ces derniers temps".
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