LEPORTRAIT
DEFOFANALECAÏD
DUGANGDESBARBARES
Source : lhumanite.fr en ligne le 29 avril
Y. Fofana :
« Ils m’obéissaient tous »
Pour les experts, le principal accusé a trouvé le « plein-emploi » de ses capacités intellectuelles dans son projet criminel.
À la cité de la Pierre-Plate, on le surnommait « Django », « Oussama », « Mohamed » ou tout bonnement « le Boss ». Youssouf Fofana, aujourd’hui vingt-huit ans, dit de lui : « Je suis un barbare, enfant des cités. » Né en France dans une fratrie de sept, il a été élevé jusqu’à quatorze ans dans un quartier populaire du 12e arrondissement à Paris. A grandi auprès d’un père aujourd’hui retraité après trente ans de manutention et d’une mère femme de ménage, qui avaient émigré en France, depuis la Côte d’Ivoire, « pour avoir une meilleure vie ». Leur cinquième enfant n’a visiblement pas le même regard : « Ça fout la haine de voir ses parents comme ça, nettoyer des chiottes… Je savais depuis petit que je serai délinquant. » Les psychiatres chargés de son expertise ne relèvent rien d’« atypique » dans son histoire, si ce n’est que le jeune homme est « enfermé dans la fatalité de son appartenance ethnosociologique ».
« Vers dix ans jusqu’à quatorze ans, je voulais devenir avocat, défendre les gens. Mais à l’âge de dix ans, les larcins… » raconte encore l’écolier « agitateur » que l’on envoie bientôt dans un lycée professionnel, section « installation sanitaire ». Puis, ce sont les petits boulots : technicien de surface quatre mois, téléopérateur deux mois. La prison aussi, notamment entre dix-huit et vingt et un ans, pour vols. « L’argent et le pouvoir », voilà, selon l’intéressé, les moyens indissociables qui lui permettront de sortir de sa condition. Youssouf Fofana veut tout et tout de suite. Aussi fomente-t-il des « enlèvements de juifs » afin de gagner de l’argent.
Plusieurs fois, « le Boss » aura des propos antisémites en parlant d’Ilan Halimi à ses comparses : « Il n’est pas comme nous, c’est un juif, ce n’est pas un pote. » Et les psychiatres de souligner que, sur le groupe, « l’effet de contagion et d’adhésion à une telle formule s’est montré efficace ».
Pas de doute, pour ceux qui l’ont examiné, Youssouf Fofana a trouvé le « plein-emploi » de ses capacités affectives, relationnelles et intellectuelles dans ce projet criminel. « J’ai été le chef, oui, ils m’obéissaient tous », s’enorgueillit-il volontiers. La culpabilité ne l’atteint guère. Facilement provoquant, dans le défi permanent, Fofana a écrit plusieurs lettres d’insultes à ses parents et ses juges. En prison, il refuse désormais tout contact avec des détenus non musulmans, une religion qu’il a commencé à pratiquer après son premier passage en prison. C’est avec des « je vous emmerde tous » et des « j’ai la haine », qu’il a congédié plus de trente avocats. Nul doute que lors de son procès, comme celui où il a récemment comparu pour « outrage », Fofana jouera d’une attitude méprisante et outrancière.
S. B.
Revue de presse, panorama du monde, blog de lutte contre l'antisémitisme et le racisme, ouvert au dialogue, l'autre image d'Israël, la culture juive à la rencontre de toutes les cultures, le monde juif tel qu'il est.
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