G20
SARKOZY
GAGNANT
Source : www.leschos.fr en ligne le 3 avril
Nicolas Sarkozy a obtenu
les symboles qu'il demandait
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Fort des avancées obtenues sur ses priorités (paradis fiscaux notamment), le président français a présenté le sommet d'hier comme une réussite collective et... personnelle. Il s'est félicité de sa bonne entente avec Barack Obama.
L'histoire ne dit pas dans quelle mesure sa menace de quitter le sommet du G20, proférée en début de semaine, a pu jouer sur le consensus trouvé hier à Londres. Ce qui est sûr, c'est que le résultat final permet à Nicolas Sarkozy de sortir la tête haute de cette rencontre qu'il a lui-même initiée et même de faire oublier les agacements suscités, jusque dans les rangs allemands, par la perspective d'une politique « de la chaise vide ».
La France a obtenu du G20 des avancées sur toutes les priorités qu'il avait fixées : rémunération des traders, réglementation des « hedge funds » et des agences de notation, élargissement du rôle et des moyens du FMI et lutte contre les paradis fiscaux. Et tant pis si le Premier ministre britannique a, lui, surtout mis l'accent sur les efforts de relance des pays réunis à Londres ou si, dans le détail, les annonces d'hier demandent encore traduction dans les faits. Sur les paradis fiscaux, notamment, la France souhaitait que le G20 publie une liste noire des pays non coopératifs : les réticences de la Chine l'ont conduite à accepter qu'il soit juste fait référence à la liste publiée par l'OCDE. Mais pour Nicolas Sarkozy l'important est d'avoir obtenu des Vingt qu'ils affirment noir sur blanc que « le temps du secret bancaire est révolu ».
Une meilleure régulation
Surtout, le communiqué d'hier est suffisamment dense pour permettre à Nicolas Sarkozy de faire la démonstration qu'il existe toujours sur la scène internationale, malgré l'élection de Barack Obama et la fin de la présidence française de l'Union. Il a, d'ailleurs, longuement insisté hier, lors de sa conférence de presse, sur sa paternité dans le lancement d'un processus qui se poursuivra tout au long de la crise : « Après Washington et Londres, j'ai obtenu la tenue d'un troisième sommet en septembre, à New York, juste après l'Assemblée générale des Nations unies », a-t-il assuré.
Cette lecture flatteuse du G20 l'a amené à ne pas surinterpréter le rôle que les Etats-Unis ont pu y jouer - il a cité à égalité Angela Merkel, Gordon Brown et Barack Obama et rappelé le rôle de la Chine et de l'Inde. Mais cela ne l'a pas empêché d'insister sur sa bonne entente avec le président américain. Par deux fois, il a raconté qu'ils s'étaient mis à deux pour obtenir de la Chine qu'elle fasse un geste sur les paradis fiscaux. « Le président Obama a aidé à trouver le consensus, persuadé autant que nous qu'il fallait une meilleure régulation... Il m'a aidé à convaincre le Premier ministre chinois sur les paradis fiscaux », a indiqué Nicolas Sarkozy.
Lui qui exagérait volontairement sans doute les risques d'échec du G20 il y a quelques jours n'a en tout cas pas hésité hier, à l'instar de ses 19 homologues, à en faire une victoire. « Les résultats vont au-delà de ce que nous pouvions imaginer », a-t-il lancé. Les grand-messes de ce type ont toujours leur part de jeu de rôle mais, en l'occurrence, l'objectif était de rétablir la « confiance » qui permettra aux économies mondiales de renouer avec la croissance, a-t-il justifié.
CÉCILE CORNUDET,
Les Echos
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