LESANTILLES
ENCOLERE
Source : lenouvelobs.com via l'Associated Press
en ligne le 7 mars à 11h 54
sir Diasporablog 12h 55
Martinique :
Fort-de-France est frappée par de violents affrontements
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Des échauffourées ont éclaté alors que des chefs d'entreprises organisaient une "manifestation pacifique", pour demander la libération des sites industriels, occupés par les grévistes. Le préfet appelle au calme.
Fort-de-France s'embrase. Tirs de grenades lacrymogènes, jets de pierre et de bouteille, feux de véhicules et de poubelles, Fort-de-France a été frappée de plein fouet par de violents affrontements une bonne partie de l'après-midi du vendredi 7 mars.Des "incidents extrêmement graves", c'est en ces termes que le préfet de la Martinique a qualifié les événements, vendredi soir, en direct sur RFO. Ange Mancini a lancé "un appel solennel à tous ceux qui n'ont rien à faire en ville", les incitant "à rester chez eux".Ange Mancini a également précisé que, "ce soir, avec la mairie de Fort-de-France, le même système de sécurisation que celui déployé après les deux nuits d'émeute, a été de nouveau mis en place", ajoutant que le centre-ville était "maîtrisé". Des centaines de gendarmes mobiles, casqués et munis de boucliers, occupaient toutes les entrées de la ville vendredi soir, où un calme relatif semblait revenir.
"Une souricière"
L'explosion de violences, survenue dans l'après-midi, s'est produite, alors que des chefs d'entreprises, des agriculteurs et des représentants du BTP (Bâtiment et Travaux Publics) organisaient une "manifestation pacifique", demandant au préfet de libérer les sites industriels, occupés par les grévistes depuis 30 jours, pour pouvoir "reprendre le travail".De leur côté, les grévistes barraient l'accès à Fort-de-France à ce cortège de véhicules, qui s'étirait sur plusieurs kilomètres, les empêchant de pénétrer dans la capitale martiniquaise. Alors que le "collectif des entreprises" avait déjà fait demi-tour, des dizaines de personnes l'ont forcé à s'arrêter sur la rocade, l'axe qui contourne Fort-de-France, au niveau de Trénelle et du quartier populaire de Foyalais.Des tracteurs et des 4x4 ont alors été attaqués et certains dirigeants d'entreprise ont reçu des coups, selon les premiers éléments officiels. "On a été pris dans une souricière, il y a des gens qui ont été tabassés et leurs voitures saccagées. Les premiers incidents ont éclaté à 13h20 et les gendarmes ne sont arrivés qu'à 14h45!", s'est exclamé Jean-François Hayot, membre de ce "collectif des entreprises".
Suspension des discussionsDe même, Juvénal Rémir, président du Codema-Modef, l'un des principaux syndicats agricoles, s'est dit "scandalisé": "Les chefs d'entreprises et les salariés qui veulent travailler n'ont pas le droit de manifester! C'est déplorable pour la démocratie, car je tiens à préciser que cette manifestation pacifique n'était absolument pas une provocation".A la préfecture, où les négociations sur la fonction publique territoriale allaient commencer, le "collectif du 5 février" a, de son côté, décidé de suspendre toutes les discussions en cours après ces incidents."La provocation du grand patronat béké, voulant venir à Fort-de-France, a produit les effets qui étaient prévisibles et cela traduit la même arrogance qu'ils expriment dans les négociations", a estimé Philippe Pierre-Charles du syndicat CDMT, tout en se disant prêt à reprendre les négociations dès ce samedi.Le maire de Fort-de-France, Serge Letchimy, qui se trouvait au coeur des affrontements, a été pris d'un léger malaise à cause des fumées lacrymogènes.
Il s'est ensuite montré rassurant sur son état de santé et a demandé "un retour au calme" et à ce que le "collectif, l'Etat, les collectivités et tous ceux qui sont dans les discussions signent un document qui répertorie les points déjà actés, afin que cesse cette violence qui s'installe".
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