"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

jeudi, mars 05, 2009

INTERVIEW
DEDUSTINHOFFMAN
Source : parismatch.com en ligne le 5 mars



Dustin Hoffman :
"Je suis passé à côté de tellement de choses..."


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La bande-annonce de "Last chance for love"

Paris Match a rencontré l’interprète du « Lauréat », venu à Paris recevoir un César d’honneur, se voir décoré comme commandeur des Arts et des Lettres par Christine Albanel et présenter son nouveau film, « Last chance for Love ».


Interview
Dany Jucaud - Paris Match


Paris Match. Lorsque la ministre de la Culture vous a élevé au grade de commandeur des Arts et Lettres, vous avez fondu en larmes. Vous pleurez souvent ?

Dustin Hoffman.
Tout le temps ! Je pleure autant que je ris. J’ai 71 ans, à mon âge, on ne réprime plus ses émotions. Hier soir, je n’arrivais pas à dormir à cause du décalage horaire. Je lisais un ­roman dans lequel l’auteur, se ­remémorant les débuts de son ­mariage, avant que les choses ne commencent à aller mal, racontait comment il chantait des berceuses à sa fille, pour l’endormir. Ça m’a bouleversé, ça me rappelait l’époque où nos enfants étaient tout petits. Je me suis dit que je n’avais pas su assez apprécier à leur juste valeur ces moments si précieux qui ne reviendront ­jamais. Je suis passé à côté de tellement de choses...


Quand on vieillit, on se sent comme un paria. En Amérique, les actrices de plus de 40 ans sont bonnes à jeter...

Pas les hommes !On est en sursis. Si vous faites votre carrière avec un fusil, vous gagnez quelques années. Le problème, c’est que je ne suis ni Harrison Ford ni Sean Connery !
Expliquez-moi pourquoi, dès que Paris leur remet une médaille, les stars américaines arrivent en courant ? Qu’est-ce qui vous fascine tellement en France ?Je l’ignore. Ce que je sais, en revanche, c’est que les Américains sont persuadés que les Français les détestent. Je pense qu’en fait c’est encore pire : les Français détestent tout le monde en commençant par se détester entre eux ! [Il éclate de rire.



Quelle est la première chose que vous demanderez à Dieu quand vous arriverez au paradis ?

Trente centimètres de plus et un autre physique.


Pourquoi vous ne vous êtes-vous jamais fait refaire le nez ?

Dans les années 50, toutes les minorités qui n’étaient pas anglo-saxonnes essayaient d’effacer leurs signes ethniques. Ma mère, qui était juive, s’est fait refaire le nez et n’a eu de cesse de me demander de faire la même chose, mais je n’ai jamais cédé. Je n’aurais plus été la même personne.



Qu’est-ce qui vous définirait le mieux ?

Je suis imprévisible. Ma femme dit que suis né sans le gène de la censure : je dis toujours tout ce qui me passe par la tête.



Vous êtes marié à Lisa depuis vingt-huit ans, et il y a trente-deux ans que vous vivez avec elle. Avez-vous su, dès que vous avez croisé son regard, qu’elle était la femme de votre vie ?

Je vais vous raconter exactement comment les choses se sont passées... Je suis né à Los Angeles en 1937, dans un milieu très modeste d’origine russe. Au-dessus de chez nous habitait une famille, les Salter, avec laquelle ma mère s’est liée d’amitié. Blanche Salter avait deux filles, Suzie et Marcha, laquelle Marcha allait avoir deux enfants. Contre l’avis de tous, j’ai décidé de partir à New York pour devenir acteur. Comme je galérais pour gagner un peu d’argent, j’ai fait tous les métiers : serveur, pompiste, pianiste dans un cours de danse... En vacances chez mes parents, fatigué de m’entendre dire sans cesse que j’étais un raté et qu’avec mon physique je ferais mieux de changer d’objectif dans la vie, j’ai décidé, pour me changer les idées, d’aller prendre un verre chez les voisins. La fille de Marcha, Lisa, m’a raconté qu’elle prenait des leçons de danse. Je lui ai dit d’enfiler son tutu, je me suis mis au piano et elle a dansé pour moi. J’avais 27 ans, elle en avait 10.
Trois ans plus tard, vous devenez une star avec “Le lauréat”...Ma vie, en un jour, a basculé. Je me suis marié peu après avec une danseuse de chez Balanchine, qui mesurait 20 centimètres de plus que moi. Des années plus tard, je retourne à Los Angeles pour un tournage. Lisa vient juste de terminer son collège. Pendant un enterrement auquel nous assistons, son père m’implore de lui trouver un job. Je lui propose de devenir mon assistante.



Où en étiez-vous de votre mariage ?

Un désastre ! Quand on devient célèbre, on développe chez les autres un terrible sentiment d’insécurité. Je passais des heures à expliquer à Lisa, qui m’écoutait patiemment, que je courais à la catastrophe. Elle me donnait des conseils et, au fur et à mesure que je lui parlais, je m’apercevais que j’étais en train de tomber amoureux d’elle. [Sa voix, soudain, se fait plus grave, et il essuie une larme sur son visage.] Un soir, alors que j’étais assis par terre, dans le salon, je lui ai dit : “Lisa, je vois dans tes yeux quelque chose que je n’ai encore jamais vu chez une femme : une famille !”



Soudain, d’étranges aboiements interrompent notre conversation. Le visage caché par une masse de cheveux blonds, une femme fait son entrée dans la pièce à quatre pattes en aboyant. Bouche bée, Dustin Hoffman ne comprend pas tout de suite ce qui se passe.
La femme se relève d’un bond.« Marthe ! – Dustin ! »

Liés d’amitié depuis « Marathon Man », Dustin Hoffman et Marthe Keller ne s’étaient pas revus depuis des années. Morts de rire, ils se jettent dans les bras l’un de l’autre.« Je ne faisais que passer avant d’aller à l’Opéra, explique Marthe. Je voulais juste te dire que je t’ai adoré dans ce film !– Tu ne changes pas, comment fais-tu ? [Il me prend à témoin.] Regardez-la, elle est sublime. Voilà une vraie artiste, et une femme qui a toujours cru en moi. C’est toi, Marthe, que j’aurais dû épouser !– Tu as oublié qu’à l’époque tu étais marié !– [Il éclate de rire.] J’étais en train de me séparer de ma première femme, mais je ne le savais pas ! »On se dirige tous vers l’ascenseur. L’éclairage, violent, nous éblouit. Dustin s’empare de la lon­gue écharpe bordeau que j’ai au cou et l’enroule autour de son visage : « J’ado­re la lumière, mais celle-là est vraiment trop forte ! »

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