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Source : lbnannews en ligne le 29 décembre
DEBATTONS
Gaza: Le choc des civilisations
Par Alexandre Baz -
Beyrouth, le 28 décembre - Le décès de Samuel Huntington, alors que se déroule l’offensive israélienne contre le Hamas, rappelle avec force sa théorie sur le choc des civilisations. Il avait en effet théorisé que les conflits ne seront plus d’ordre politique ou économique mais d’ordre culturel.
Les évènements récents de Gaza constituent un nouvel exemple de ce choc des civilisations avec l’imposition d’une culture “exotique” occidentale dans un environnement arabe, générateur d’un conflit dont on ne voit guère la fin depuis 1948, Israël ayant été créé pour expier la faute occidentale du nazisme au détriment des populations palestiniennes.
Aujourd’hui, Israël est une réalité, aucun pays arabe ne pourra en venir à bout. Il n’est plus question d’un quelconque aventurisme militaire. Mais Israël doit apprendre à vivre avec son environnement arabe si elle souhaite vivre en paix. Après tout juifs ou arabes, il s’agit tout de même de sémites, et la Bible nous rappelle même qu’Isaac, père spirituel de la nation juive et Ismaël, père de la nation musulmane, sont demi-frères.
Le conflit qui s’est instauré depuis 1948 est un cycle de violences qui ne connaissent pour l’heure aucune fin. L’extrémisme des 2 bords poussent vers plus d’extrémisme. Les mouvements israéliens Khash ne valent pas mieux que le Hamas palestinien, les germes de la violence éclosent et ramènent encore plus de violence, le cycle est sans fin.
Que dire de la démocratie dans un conflit? Les théories de Huntington étaient généralement accompagnées par celles de Fucoyama estimant que les démocraties ne pourraient se faire la guerre. Le Liban fut l’une des seules démocraties des pays arabes balayées en 1975 par ce choc des civilisations. Le Liban, dans sa grande tolérance, accepta d’héberger plusieurs centaines de milliers de réfugiés palestiniens qui, petit à petit, ont déstabilisé sa démocratie. La démocratie libanaise fut emportée par la guerre civile, par le jeu machiavélique de Hafez el Assad et par l’invasion israélienne. Des évènements de 1982, naquit le Hezbollah, tout comme de l’Intifada de 1987, naquit son pendant palestinien, le Hamas qui démocratiquement, il faut tout de même le signaler, a gagné les élections en 2005 sous surveillance internationale.
A qui la faute principale dans ce cas? Israël, par la politique qu’elle a suivi, n’a jamais su se placer dans son environnement arabe. Certes, Tel Aviv n’a peut-être pas contribué directement à créer l’OLP en Palestine et tous les mouvements satellites de triste mémoire comme le FPLP, ou le Hezbollah au Liban, ou le Hamas à Gaza, mais Tel Aviv en est indirectement le principal soutien, le principal pourvoyeur de combattants. Quand on pousse les gens au désespoir, il faut bien s’attendre à ce qu’ils deviennent de plus en plus extrémistes.
La clé aujourd’hui pour rendre enfin la paix à la région, du côté israélien, n’est pas de voter pour les éléments les plus extrémistes, c’est une stratégie où tout le monde, palestiniens, israéliens et arabes seront tous perdants. Pour rendre la Paix à la région, un courage politique est nécessaire pour rompre le cycle de la violence, pour soutenir les éléments les plus modérés et non les accabler.
Ce courage, certains l’ont eu en 1993 en s’engageant dans un processus de paix aujourd’hui au point mort. Espérons que d’autres prendront ce même chemin, courageusement et les prochaines élections israéliennes démontreront par le vote de leurs citoyens s’ils font le choix d’une paix sincère et juste ou de la poursuite d’un conflit.
En attendant, 300 personnes ont trouvé la mort bien inutilement aujourd’hui.
Par
Alexandre Baz
Libnanews
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