CAMPAGNE
ELECTORALE
AMERICAINE
Source : le blog de Robert Melcher en ligne le 15 ocotbre
Quand George Bush aide Obama
Par Melcher Robert,
La question raciale sera-t-elle décisive le mardi 5 novembre lorsque les Américaines auront à
choisir entre John McCain et Barack Obama pour remplacer George W. Bush à la Maison Blanche ? Loin de penser qu'il sera victime d'un "effet Bradley" -où un candidat noir, favori des sondages, perd victime de racisme présumé- le candidat démocrate devrait au contraire profiter de ce qu'on pourrait appeler "l'effet Condi Rice". Voici pourquoi.
Peut-on mesurer le poids du facteur racial dans les urnes ? L'institut de sondage Gallup semble le croire, qui note que "6% des électeurs" américains pourraient ne pas voter pour Barack Obama "parce qu'il est noir". Mais cette même enquète constate que 9% des personnes interrogées se disent - a contrario- "plus susceptibles" de voter pour le démocrate du fait de sa race!
Comme le relève John Davidio professeur à l'université de Yale *: "Aux USA, il existe un faible pourcentagede gens qui admettent qu'ils ne voteront pas pour un candidat noir à la présidence.
Mais il existe un facteur plus important: ceux qui pensent qu'ils ne sont pas racistes"... alors qu'ils le sont. Plusieurs études situent ces "racistes inconscients" aux alentours de 10% aux Etats-Unis. Selon Nicholas Kristof du New York Times, une bonne partie d'entre eux sont de toute manière ancrés très à droite et n'auraient donc pas voté pour un démocrate, quelle que soit sa couleur de peau.
Bradley victime du vote par correspondance
On a beaucoup glosé sur "l'effet Bradley", du nom de Tom Bradley le maire -noir- de Los Angeles, candidat au poste de gouverneur de Californie en 1982, qui perdit l'élection alors qu'il était donné gagnant par les sondages dits 'sorties des urnes'. Longtemps, on a cru que certains des électeurs interrogés auraient menti pour ne pas apparaitre racistes. Or, plusieurs études réalisées depuis semblent démontrer que les sondages n'auraient en fait pas tenu compte du vote par correspondance qui a fait basculer le résultat, de très peu (100.000 voix).
Plus intéressant encore, le travail d'analyse post-doctoral effectué par Daniel Hopkins* à Harvard. En étudiant plus d'une centaine d'élections entre 1989 et 2006, il note un "effet Bradley" qui aurait couté, en moyenne, - 3% (par rapport aux sondages) aux candidats noirs. A partir de 1996, la tendance s'inverse et les candidats noirs obtiennent, en moyenne, 3 % de plus que ce que leur prédisaient les sondages. Explication du chercheur: le durcissement des lois sociales cette année-là et une baisse de la criminalité auraient réduit les points de crispation raciaux.
Reste à relever le clin d'oeil -ironique- de l'Histoire qui fait de George Bush un vecteur essentiel du prochain succès d'Obama. Car c'est bien au président Bush que l'on doit d'avoir hisser tour à tour Colin Powell puis Condoleezza Rice à la tête des affaires étrangères de son pays, et d'avoir ainsi levé les derniers barrières raciales empêchant l'accession des Noirs américains aux plus hauts postes à responsabilité. (Certains y rajouteraient la série 24 heures chrono, qui a -la première- popularisé la notion d'un président noir en Amérique).
C'est encore au président Bush que le candidat démocrate doit la décision - erreur a priori fatale- de ne pas sauver Lehmann brothers, ce qui a précipité la Bourse américaine (et les marchés) dans une crise de confiance telle que l'économie est, aujourd'hui, LE sujet principal de la campagne électorale. Economie qui est LE point fort de Barack Obama.
Merci qui ?
cité par le NY Times
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