"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

mercredi, janvier 16, 2008

MILLEFEUILLES


L'AVIS DE DIASPORABLOG


"MAIS QU'EST-CE
QU'ON VA FAIRE DE TOI?"

de MICHEL DRUCER

Editions Robert Laffont



SOUVENIRS D'ENFANCE D'UN AUTODIDACTE





















Quel gamin n'a-t-il pas entendu prononcer cette phrase par ses parents "Mais qu'est-ce qu'on va faire de toi?". Cette phrase lancinante, sans cesse répétée, comme un leitmotiv, par un père inquiet de l'avenir de ses enfants, va hanter toute son existence jusqu'à en devenir le titre d'une autobiographie pas tout à fait comme les autres. Non, le gendre idéal que rêvent d'avoir la plupart des mères téléspectatrices, celui qui depuis plus d'une quarantaine d'années promène sa silhouette de gentil présentateur et nous invite régulièrement, et sans jamais se lasser, dans sa demeure principale, LA TELE, ne nous raconte pas les menus détails d'une vie pourtant, déjà chargée de souvenirs et sans doute, pleine d'anecdotes savoureuses et cocasses. Non, sa bio bien contrôlée, s'arrête sur deux ou trois moments clés de sa vie. Son enfance, et plusieurs pages sont consacrées à ce père. Un père, Abraham Drucker qu'il qualifie de "caractériel, colérique, généreux, gueulard, séducteur" qui formait avec sa mère, Lola Schafler, venus l'un et l'autre d'Ukraine, un "couple sonore" pour reprendre une expression de Michel Galabru, et qui n'aura qu'un seul objectif en tête : faire pression sur ses fils, Jean, Jacques et Michel pour qu'ils atteignent le summum de la réussite sociale. Sauf que la seule ombre à cet obectif ambitieux d'un père toujours anxieux, toujours sur ses gardes, c'est Michel. Un fils à qu'il aurait aimé passé le témoin, lui le médecin, le médecin de campagne apprécié par ses malades, lui le médecin des camps de Drancy et de Campiègne, et qui a exercé sa profession jusqu'au dernier souffle de sa vie. Michel, lui, avait l'esprit ailleurs, l'esprit buissonnier. La tête dans les étoiles. Les étoiles des grands noms du monde sportif. Celles des hommes qui se surpassent, qui se dépensent, qui vont bien au-delà de leur limite. Il ne raterait pour rien au monde un tour de France, un match de foot. Il se voyait en Kopa, en Fontaine, en Robic. C'est bien par le sport, qu'à dix-sept ans, il entamera carrière de journaliste grâce à l'appui de ses maîtres, Marcillac, Zitrone, Couderc, Darget, le haut du pavé de l'ORTF, la télévison des années 60. La Télé estampillée "Cognacq-Jay" du nom de la rue, dans le VIè arrondissment de Paris où se trouvaient les studios de l'époque. Dans son livre, Michel Drucker raconte cette anecdocte qui ne manque pas de piquants : le lendemain de sa première prestation, en direct, devant la caméra, son premier texte, le Directeur de la chaîne, Raymond Marcillac reçoit un appel téléphonique. A l'autre bout du fil, Abraham Drucker :"...il ne faut absolument plus jamais le mettre devant la caméra! Il n'a aucun diplôme, il manie mal la syntaxe, sa grammaire est approximative, il n'a pasde culture, c'est un instable, incapable de se concentrer, c'est d'ailleurs pour cela qu'il a échoué dans toutes ses études", insistant avec autorité auprès de son interlocuteur, il exigera : "il faut l'arrêter tout de suite!"
Et l'on connait la suite.



L'autre volet de ce livre qui se lit avec beaucoup de gourmandise, c'est ce retour vers ses racines juives que le producteur-animateur le plus adulé du PAF entreprend pour la première fois publiquement.

L'arrestation de son père, la déportation de ses parents, les années où, avec sa mère et son frère, il est caché par la famille Le Lay, le baptème, une éducation juive très peu présente, un lien plutôt distant avec Israël, même si Lola, sa maman, fut une sioniste convaincue : "je suis allé, reconnait-il, qu'une fois en Israël, sur le tournage de RAMBO voir Sylvester Stallone, et je me souviens ma mère levant les yeux au ciel, -qui sait ce Stallone- aurait préféré que j'aille me recueillir sur les tombes de Golda Meïr ou de David Ben Gourion". L'antisémitisme, aussi dont il fait parfois l'objet à travers les courriers qu'il reçoit. Mais "Plus le temps passe, plus j'ai envie de revenir sur les lieux de mes racines, dans cette Roumanie (aujourd'hui Ukraine) d'Abraham Drucker" admet-il.
Michel Drucker n'a pas oublié d'où il vient, d'où il est parti pour parvenir là où il est aujourd'hui. Il revient sur ce passé familial avec un mélange de tendresse, de mélancolie et d'amertume. Comme si, dans le tourbillon de sa gloire, cette partie lui avait, un moment échappé, emporté dans ce tourbillon.

Bien sûr, par petites touches, il raconte ses premiers pas dans l'audiovisuel, ses rencontres dans l'univers du show-biz (Hallyday, Polnareff, Tati, Brel, Dalida,...). Mais là, dans ces châpitres, on reconnaîtra, sans mal, ce qui a fait sa notoriété dans le métier, sa gentillesse, son amabilité légendaire. Pas un mot de travers, ni de règlements de compte, ni de propos désobligeants ou provocateurs. L'esprit de famille toujours présent.

"Mais qu'est- ce qu'on va faire de toi," est un livre attachant. Un livre à l'image de son auteur et de son parcours atypique.


Bernard Koch


Ce livre est dédié à son frère Jean. Jean Drucker qui le fut le premeir patron de M6.

VIVEMENT DIMANCHE de MICHEL SERRAULT

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