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A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
mercredi, octobre 04, 2006
SUR
LABOBINE
Cette semaine
L'AVIS DE DIASPORABLOGJ
INDIGENES
Un film de Rachid Bouchareb
avec :
Djamel Debouze
Sami Naceri
Roshdy Zem
Sami Bouajila
Bernard Blancan
LE 7è ART
AU SERVICE DE L'HISTOIRE
Il sera bien difficile d'échapper, mercredi 27 septembre, au matraquage publicitaire de ce film qu'il faut bien le dire est à tout point remarquable. Et cette ruée des médias n'est pas cette fois-ci,une fois n'est pas coutûme, usurpée.
Avant même de sortir en les salles, le film "INDIGENES" s'inscrit déjà dans la catégorie des films mythiques, et vient d'obtenir une première victoire éclatante: l'Etat français décide, à titre de pension de guerre, de débloquer 400 000 euros pour les 80 000 derniers anciens soldats survivants de l'armée française d'origine étrangère qui ont participé au combat contre l'occupant nazi durant la seconde guerre mondiale
Ils venaient du Maroc!...Ils venaient d'Algérie!...Ils venaient de Tunisie!...Ils venaient de l'Afrique de l'Ouest!...Ils venaient tous de l'Empire colonial de la France. Près de 300 000 hommes, presque tous volontaires. Tous près à rejoindre le bataillon qui, avec l'appui de l'armée américaine, allaient, dès 1942, libérer la France de l'emprise de l'Allemagne hitlérienne.
Plus qu'une rage au ventre de vaincre, ces hommes du Sud s'engageaient aux côtés des combattants de la liberté, résistants et armées clandestines, au nom de leur patrie, au nom de la patrie française, le drapeau tricolore en avant. Défendre le drapeau national était au fond d'eux leur arme indestructible. Rien ne les arrêterait. Se battre au nom d'une liberté, de la liberté de la France et de ses valeurs, et de l'amour et l'espoir qu'ils portaient en elle. Cette guerre était aussi la leur. Comme la libération, leur libération. Au propre comme au figuré.
En racontant l'histoire de ces "INDIGENES", Rachid Bouchareb leur rend une juste dignité. Il rend ces hommes à l'Histoire de France qu'ils n'auraient jamais dû quitter et rétablit enfin leur mémoire. C'est une réalisation rigoureuse, d'une précieuse minutie où les petites histoires de chacun des protagonistes se fondent dans la grande Histoire pour amener les personnages du film à leur dimension humaine. Bouchareb refuse ici le cliché, le surfait. Pas de grandiloquence, pas de fierté excessif et surtout pas de manichéïsme. Juste des hommes, héroïques, sans jamais chercher à se prendre pour des héros.
Le réalisateur porte un regard attentif sur le moindre détail jusque dans le jeu des comédiens.
Et là, sans hésiter, les quatre INDIGENES au centre des 300 000 autres, sont prodigieux. Djamel Debouze, Sami Naceri, Roshdy Zem (déjà remarquable dans"Va, vis et deviens"), Sami Bouajila et Bernard Blancan dans le rôle de Martinez, sont tous de la taille des Robert de Niro, des Al Pacino d'antan. Après leurs prix d'interprétaion à Cannes 2006 qu'ils n'ont d'ailleurs pas volé, on peut leur faire confiance pour les prochains oscars.
Quand le 7è art se met au service de l'Histoire, la mémoire universelle est sauve. INDIGENES de Rachid Bouchareb est une réussite dans ce sens. Un précédent.
Bernard Koch
ndlr : Le film de Rachid Bouchareb vient d'atteindre plus de 700 000 spectateurs pour sa première semaine d'exploitation et place INDIGENES en première place des fréquentations.
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