LATUNISIE
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Source : liberation.fr en ligne
le 14 janvier
Tunisie:
les promesses de Ben Ali
plutôt bien accueillies
par l'opposition
L'opposition tunisienne, longtemps laminée par le régime du président Zine El Abidine Ben Ali, a réagi plutôt positivement au discours du chef de l'Etat promettant de libéraliser le système politique et de renoncer à un nouveau mandat présidentiel.
Après près d'un mois d'émeutes provoquées par un geste de désespoir d'un jeune de Sidi Bouzid (centre-ouest), qui s'est immolé par le feu pour protester contre la confiscation par des agents municipaux de son étal de fruits et légumes, Ben Ali est apparu à la télévision pour apaiser les tensions.
«Le fait positif, c'est que le président ait décidé de ne plus se représenter», a jugé dans une déclaration à la presse Mohammed Néjib Chebbi, chef historique du PDP (Parti démocratique progressiste - une formation légale mais non représentée au Parlement).
Dans son discours, M. Ben Ali a promis de ne pas se représenter à la présidentielle de 2014 pour ne pas consacrer la présidence à vie, de libéraliser l'information et l'accès à internet, qui était censuré, et d'arrêter les tirs contre les manifestants qui ont fait 66 morts en moins d'un mois, selon des défenseurs des droits de l'Homme.
Il a également promis de réviser à la baisse les prix de produits de première nécessité comme le lait, le pain et le sucre.
«Ce discours ouvre des perspectives», a déclaré de son côté, Mustapha Ben Jaafar, chef du Forum démocratique pour le travail et les libertés, membre de l'Internationale socialiste. «Il reste à appliquer ces intentions».
«C'est positif, le discours répond à des questions qui ont été soulevées par notre parti», a jugé pour sa part, Ahmed ben Brahim, chef du parti Ettajdid (ex-communiste, un député au Parlement).
La militante des droits de l'Homme Bouchra Bel Haji a évoqué «un discours historique». «Il nous a libérés et s'est libéré lui même», a-t-elle déclaré à propos du chef de l'Etat tunisien souvent perçu comme un dirigeant qui a hérité de sa formation militaire une certaine raideur dans le discours et le geste.
Les sceptiques à l'image de l'avocat et défenseur des droits de l'Homme, Mohamed Abbou, a dit ne pas croire le Président en déclarant que ce dernier «se moque des Tunisiens avec des promesses sans lendemain».
La télévision publique Tunis 7 a donné pour la première fois jeudi soir à des personnalités comme le président de la Ligue des droits de l'Homme, Mokhtar Trifi, ou l'ancien chef du syndicat des journalistes Naji Beghouri.
Pendant cette émission inédite, des appels ont lancés pour la libération le chef du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT, non autorisé), Hamma Hammami, interpellé mercredi à son domicile, près de Tunis.
Des appels similaires ont été lancés en faveur de Fahem Boukaddous, un journaliste qui purge une peine de prison après avoir été jugé pour avoir donné de la publicité à un mouvement social dans le bassin minier du centre-ouest de la Tunisie.
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