LEPROCES
DESASSASSINS
DILANHALIMI
ENAPPEL


ZOOM SUR UNE MANIFESTATION


Lancée depuis une quinzaine de jours à partir de facebook à la suite du réquisitoire de l'avocat général, Me Philippe Bilger, jugé par trop "indulgent" par la partie civile, la manifestation qui devait être une manifestation de contestation de ce réquisitoire, puis du verdict, c'est rapidement transformée en une manifestation appelée à être "silencieuse" en mémoire d'Ilan halimi, après que la Garde des Sceaux, Madame Michèle Alliot-Marie, ait annoncé quelques heures auparavant la décision de l'autorité publique de faire appel du verdict prononcé par les jurés de la Cour d'Assise de Paris sur l'affaire du gang des barbares. Une bande maffieuse qui, il y a trois ans, a kidnappé, séquestré, puis mis à mort un jeune pour son seul tord d'avoir appartenu à la communauté juive. Cette décision de faire appel, prise avec une rare célérité par la Ministre de la Justice, a été mal vécue par le monde de la magistrature et pourrait faire des vagues dans les prochaines semaines. Le patron du syndicat de la magistature a jugé l'appel de ce procès "inutile".

On gardera donc de cette manifestation qui a réuni quelques centaines de personnes, toutes de la communauté juive de France, cette image inattendue à une demi-heure de la dispersion, où on a vu arriver une dizaine d'Africains venus dire aux manifestants leur dégout pour ce crime odieux et sans pitié commis par un des leurs en leur nom et apporter leur soutien sans faille à la famille d'Ilan Halimi et à travers elle, à la communauté juive.

Un geste fort apprécié par la petite foule venue à leur découverte et qui a permis sans doute que la fin de ce rassemblement se déroule dans le calme.

L'appel à une manifestation silencieuse a été quasiment respecté à l'exclusion, ici ou là, de quelques slogans abusifs vociférés par un petit groupe de jeunes juifs, membres du Bétar, une organisation sioniste proche de l'extrême-droite israélienne, drappés du drapeau d'Israël.

On sentait bien chez ceux qui s'étaient donnés rendez-vous dans l'espace qui leur avait réservé par les forces de l'ordre, à quelques mètres seulement du Ministre de la Justice, Place Vendôme à Paris, poindre une sourde colère face à cette barbarie immonde qui dépeça un individu parce que juif. Qui aurait pu être quelque part un des membres de leur famille.

Si les principaux responsables des Insitutions la communauté juive étaients présents (Richard Prasquier, Haïm Musicant, Meïr Habib pour le C. R. I. F., Joël Mergui pour les deux consistoires, de Paris et israëlite de France), l'amertume était palpable chez la plupart des manifestants constatant l'absence à ce stade de leur mobilisation, de responsables politiques de tous bords .

Constat de se sentir bien seul dans ce difficile combat qu'ils mènent contre l'antisémitisme. Pas gagner d'avance.

Après la décision de l'appel, bien des étapes restent encore à franchir.


Bernard Koch