AUMAROC
DESFEMMES
LUTTENTCONTRE
LEVIOL"LEGALISE"
Source : lefigaro.fr via l'AFP en ligne le 17 mars 2012
Des Marocaines réclament
une réforme de la loi sur le viol
À l'appel d'associations des droits de la femme, elles étaient 200 à manifester devant le Parlement pour dénoncer une loi qui permet au violeur d'une mineure d'éviter des poursuites s'il épouse sa victime.
Une semaine jour pour jour après le suicide d'une adolescente contrainte d'épouser son violeur, environ 200 Marocaines se sont rassemblées devant le parlement pour réclamer une réforme législative. «Nous sommes des Amina», «Halte aux violences contre les femmes», «Abrogez la loi» scandaient les militantes et sympathisantes des associations des droits de la femme qui ont répondu à l'appel de Woman-Shoufouch, un groupe et réseau social anti-harcèlement.
Elles réclamant l'abrogation ou la refonte d'un article du code pénal qui punit le violeur d'emprisonnement si la victime est mineure, sauf en cas de mariage. Dans ce cas, les poursuitres contre l'agresseur sont abandonnées. Un article du code de la famille prévoit par ailleurs que la décision du juge autorisant le mariage d'un mineur - comme cela a été le cas dans cette affaire - n'est susceptible d'aucun recours. «C'est la loi, une règle sociale absurde, grotesque, que celle qui veut remédier à un mal, le viol, par un autre encore plus répugnant, les épousailles avec le violeur (...) Qui punissons-nous au final, la victime ou son bourreau?», écrit le journal Al Sabah (indépendant) dans son éditorial.
«Ma femme m'y a obligé pour faire taire la honte»
«Amina et les autres, victimes de l'article 475 du code pénal», lisait-on sur une banderole d'Anaruz, mot berbère qui signifie espoir. Anaruz est un mouvement d'écoute des victimes d'agressions sexuelles qui travaille en coordination avec l'Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM). «En 2008, le gouvernement avait déposé un projet, qui est resté lettre morte, pour réclamer la refonte du code pénal en vue de mettre fin à la discrimination et à la violence», a indiqué Houda Bouzil, présidente du bureau de Rabat de l'ADFM.
Le suicide le 10 mars d'Amina Al Filali, 16 ans, contrainte d'épouser l'homme qui l'avait violée, a fait l'effet d'un électrochoc au Maroc où se sont multipliés les appels à la réforme d'une loi qui bénéficie le plus souvent davantage au violeur qu'à sa victime. «Je ne voulais pas aller avec eux chez le juge pour les marier. Mais ma femme m'y a obligé. Elle m'a dit qu'il fallait le faire pour que les gens arrêtent de se moquer de nous, pour faire taire la honte», a déclaré il y a quelques jours le père de la victime, Lahcen Al Filali, présent à un premier sit-in dans la localité de Larach, près de Tanger (nord) d'où la famille est originaire.
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