FRANCE
ELECTIONS
CANTONALES
2011/2èTOUR
FACEAUFN
LEPREMIERMINISTRRESE
DEMARQUEDUPRESIDENT
DELAREPUBLIQUE
Source : leparisien.fr en ligne le 21 mars
à 18h 56
sur Diasporablog à 19h 14
Duels PS-FN :
Fillon appelle à voter contre le FN
En cas de duel PS-FN au second tour des élections cantonales, le Premier ministre François Fillon aurait appelé lundi, devant le bureau politique de l'UMP, les électeurs de la majorité à «voter contre le Front national».
François Fillon prend-il le contre-pied de Nicolas Sarkozy ? En cas de duel PS-FN au second tour des élections cantonales, le Premier ministre aurait appelé lundi, devant le bureau politique de l'UMP, les électeurs de la majorité à «voter contre le Front national». C'est en tout cas ce qu'affirment des participants à cette réunion à huis clos.
Le parti présidentiel s'est réuni ce lundi à 17h15 un bureau politique extraordinaire pour tirer le bilan du premier tour des cantonales. A priori, cette réunion visait à «confirmer cette ligne» arrêtée à l'Elysée avant le premier tour. Alors qu'en 2007, Nicolas Sarkozy se targuait d'avoir « tué le FN », la stratégie élyséenne a fait long feu. Le premier tour des cantonales a vu le Front national s'installer comme la troisième force politique du pays avec la possibilité de se maintenir dans un canton sur cinq sur fond d'abstention record (55,5%).
Dès lors se pose la question de la stratégie à appliquer. Alors que la gauche appelle au front républicain dans les 394 cantons où le FN peut jouer les trouble fête, Nicolas Sarkozy a confirmé lundi matin devant l'état-major de l'UMP la consigne du «ni vote FN ni PS» dans les quelque 200 duels qui vont opposer ces deux partis dimanche prochain. Le parti présidentiel doit réunir ce lundi à 17h15 un bureau politique extraordinaire pour tirer le bilan du premier tour des cantonales et «confirmer cette ligne» arrêtée à l'Elysée avant le premier tour, ont rapporté plusieurs responsables présents.
Dès dimanche soir, Jean-François Copé, le secrétaire général de l'UMP, avait rappelé cette ligne de conduite : « Pas d'alliance avec le FN, car nous n'avons pas les mêmes valeurs » ni de « front républicain, car il n'y a rien non plus de commun entre la droite et la gauche ». Une attitude que la gauche n'a pas tardé à contester.
Plusieurs ténors de l'UMP, dont les ministres Valérie Pécresse et Nathalie Kosciusko-Morizet, et les leaders des partis centristes, alliés de la majorité, tels Jean-Louis Borloo (Parti radical) et Jean-Christophe Lagarde (Nouveau centre), ont pris le contre-pied en appelant sans ambiguïté à voter pour la gauche face au FN. Le président a regretté ces appels au «front républicain qui ne traduisent «rien d'autre que la volonté de se construire une personnalité sur le dos de sa famille politique», selon un participant à la réunion à l'Elysée lundi matin.
Les réactions à droite à l'idée
d'un front républicain
Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, a tenté de clarifier lundi au micro de RTL la consigne de vote de son parti pour le second tour des cantonales en expliquant qu'il n'avait « jamais interdit de voter pour le PS », insistant sur la « liberté de choix » des électeurs de droite.
François Baroin, porte-parole du gouvernement, affirme que la stratégie d'un front républicain avec la gauche contre le FN n'est « pas la bonne réponse électorale », estimant que ceux qui la défendent au sein de la majorité font « un peu le jeu du PS ».
Henri Guaino, conseiller spécial du président Sarkozy, est en « opposition totale » à un front républicain au second tour des cantonales, jugeant que ce serait « une erreur politique majeure ». au micro de RMC, il a ensuite préciser sa position personnelle : « Il y a ce que moi je ferais et il y a ce que j'appellerais à faire ». « Moi, je voterais pour le candidat qui n'est pas FN (....) mais je suis tout à fait opposé à ce que l'on appelle le front républicain ».
Frédéric Lefebvre, secrétaire d'Etat aux PME et au Tourisme : « On veut nous amener à faire un cadeau au Front national qui serait d'annoncer un front républicain. Or, le Front national prospère en disant que l'UMP et le PS, c'est la même chose. »
Christian Jacob, député de Seine-et-Marne, chef de file des députés UMP : «On a toujours fait barrage au FN, on continuera à le faire» et «bien entendu la ligne, c'est aucun accord, aucune alliance avec le Front national». «En même temps on n'a pas envie de faire la campagne du PS quand on voit la manière dont (il) gère les collectivités, l'agressivité, la violence envers Nicolas Sarkozy» pendant la campagne. «Les Français son propriétaires de leur voix (...). Localement les gens ajusteront leurs positions, au second tour dimanche prochain, a-t-il dit en précisant pour sa part: "A titre personnel, jamais de ma vie je n'ai mis un bulletin FN" dans l'urne.» «Je comprends bien le coup de gueule, le coup de colère» des électeurs qui ont voté FN, mais ce parti «n'est porteur d'aucune proposition», «d'aucun espoir», selon le député de Seine-et-Marne. «Il nous propose quoi ? Le retour au franc, la peine de mort pour les dealers, c'est ça un projet ?».
Valérie Pécresse, ministre UMP de l'Enseignement supérieur : «Ce que je souhaite, c'est qu'il n'y ait aucun canton Front national». La présidente du groupe UMP au conseil régional d'Ile-de-France a déclaré dimanche soir que «s'il y avait un duel entre un FN et un candidat qui ne soit pas extrême gauche, je voterais personnellement pour faire battre le candidat du FN».
Jean-Louis Borloo, le président du Parti radical (associé à l'UMP), appelle la majorité présidentielle à «faire barrage au Front national» dans le cas de duels PS-FN. «Au Parti radical, nous avons une position très claire : il est exclu qu'il y ait une voix de notre famille pour le Front national. A ses yeux, «la question des alliances avec le FN n'est pas un sujet, de toute façon il n'y a pas d'alliance, ni de fusion de liste au second tour des cantonales». «Le sujet est assez simple. On peut ne pas être d'accord avec le PS, ce qui est le cas du Parti radical qui le montrera à l'occasion d'autres échéances. Pour autant, on touche là à quelque chose d'essentiel: nos valeurs. Il faut faire barrage au FN», a répété dimanche soir l'ex-numéro deux du gouvernement.
Jean-Christophe Lagarde, président exécutif du Nouveau centre, parti partenaire de l'UMP, appelle «les électeurs attachés aux valeurs de la République» à voter pour «le candidat démocrate restant en lice" dans les duels de deuxième tour face au FN aux cantonales.
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