TOUR
DHORIZON
DUNESEMAINE
BIENAGITEE
Source : ccjl.be en ligne le 10 janvier
Au début était le Verbe
La semaine écoulée a été riche en déclarations diverses et variées. Certaines franchement désagréables, d’autres clairement rassurantes. Florilège.
(Très) mauvais esprit
Décidément, les gauchistes israéliens ne se tiennent plus. « Dans ce gouvernement, je ne vois aucun responsable qui traite de la démocratie et des valeurs juives. On exige des Palestiniens de reconnaître un Etat juif, mais on ne s'occupe pas de la façon de préserver nos propres valeurs », a osé prétendre l’un d’eux.
Et d’ajouter : « Un mauvais esprit traverse le pays. Il s'agit de la peur, que les responsables exploitent pour nous convaincre que le monde est contre nous, et que nous devons nous unir au détriment des étrangers. Ils nous poussent à les haïr ».
Comment s’appelle « l’alter-Israélien » qui a tenu ce langage de haine envers son propre pays ? Ah, c’est une femme ? Une ancienne du Mossad (services secrets israéliens) ? Ex-ministre des Affaires étrangères ? Tsipi Livni ? L’actuelle chef du très centriste parti Kadima ? Décidément les traîtres sont partout….
Dire et contredire,
c’est toujours parler
Laissons ricaner les sceptiques : le Premier ministre Benjamin Netanyahou veut la paix. Il est partisan de la création d’un Etat palestinien aux côtés d’Israël. Il l’a dit et répété. Pourquoi ne pas le croire ?
Il a aussi dit à la Knesset la semaine passée que Hébron, Shilo et Bet El devraient rester entre les mains d’Israël, parce que « que nos droits historiques sur ces lieux sont bien plus valables que ceux des Palestiniens ».
Par ailleurs, il a dit approuver l’idée que « des populations installées depuis longtemps sur un territoire ne peuvent en être expulsées ». Comme les colons de Cisjordanie, par exemple.
Il a également dit et répété que la vallée du Jourdain devait rester en possession des Israéliens pour des raisons de sécurité. Et que Jérusalem-Est faisait partie de la capitale éternelle d’Israël.
La semaine passée aussi, Benjamin Netanyahou a dit à Mme Catherine Ashton, chef de la diplomatie de l'Union européenne qu’il était toujours partisan de négociations « sans conditions préalables » avec les Palestiniens. Parce qu’il veut la paix. Et la création d’un Etat palestinien. Pourquoi ne pas le croire ?
Le Pen, la honte
Dans une interview au quotidien israélien Haaretz*, Marine Le Pen, très probable future chef du Front National, a tenu des propos très intéressants sur la répugnante lettre de 300 rabbins invitant les Juifs à ne pas louer aux Arabes en Israël.
« Ces Arabes sont des Israéliens, n'est-ce pas ? Alors dans ce cas, il faut se comporter avec eux comme n'importe quel autre citoyen », a-t-elle affirmé. « C'est à l'Etat de décider qui obtient la citoyenneté, mais à partir du moment où quelqu'un devient citoyen du pays, il doit bénéficier des mêmes droits que les autres ».
Avant d’en remettre suavement une couche : « Si nous disions en France ne serait-ce qu'un millième de ce qui est dit en Israël, nous irions immédiatement en prison pour incitation à la haine raciale ».
Voilà où nous en sommes rendus grâce à ces « ayatorahs » : à ce qu’une dirigeante d’extrême droite, fille de l’homme du « détail de l’histoire » et adhérent convaincu de la thèse du « complot judéo-maçonnique », vienne donner des leçons de démocratie à l’Etat juif.
A crever de honte, d’autant plus qu’il est impossible de contredire Mme Le Pen. Elle a, hélas, tout à fait raison.
* www.haaretz.com/weekend/week-s-end/the-daughter-as-de-demonizer-1.335743
Bernheim, le soulagement
Il fut une époque, pas si lointaine, où les propos du Grand Rabbin de France, Gilles Bernheim, seraient passés inaperçus tant ils relevaient de l’évidence. Mais, par les temps qui courent et les rabbins israéliens qui délirent, ils ont un côté rassurant et même soulageant.
Qu’a dit M. Bernheim sur Radio J, média communautaire français ce dimanche, 9 janvier 2011 ? Que les Juifs de France tombaient trop souvent dans une paranoïa aussi excessive que nuisible : « Il y a un chantage à l'antisémitisme inacceptable qui est un outil d'instrumentalisation, un terreau dont se nourrit l'antisémitisme ».
Il a également condamné sans équivoque le glissement d’une partie de la communauté vers l’extrême droite, y compris vers le Front National avant de conclure avec force : « Jamais un message de haine ne doit sortir de la bouche d’un Juif ».
Ce qui est aussi une critique des prises de position révoltantes de certains de ses « collègues » israéliens. Oui, il est bon d’entendre un rabbin rappeler que ces gens-là ne sont pas la religion juive.
Reste qu’on aimerait aussi entendre les autres rabbins européens (y compris belges) condamner hautement toute déclaration haineuse et raciste envers quelque être humain que ce soit. Même les Grands Rabbins ashkénaze et sépharade d’Israël l’ont fait. Alors, pourquoi ce silence qui devient assourdissant ?
O.W.
Revue de presse, panorama du monde, blog de lutte contre l'antisémitisme et le racisme, ouvert au dialogue, l'autre image d'Israël, la culture juive à la rencontre de toutes les cultures, le monde juif tel qu'il est.
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