"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

vendredi, janvier 14, 2011

LEPOLEMISTE
DERTLETDUFIGARO
COMDAMNE
AMINIMA
Source : lepoint.fr en ligne le 14 janvier



Eric Zemmour,
"politiquement incorrect"
ou "réellement dangereux" ?




Encore une fois, Eric Zemmour a cristallisé les opinions : pendant les trois jours de son procès pour diffamation et incitation à la haine raciale qui doit se terminer vendredi 14 janvier, deux camps se sont affrontés. Ceux pour qui l'animateur a le droit d'exprimer son opinion et n'est que la victime du "politiquement correct" et ceux qui estiment qu'il ne fait qu'attiser le feu des extrémistes en tenant des "propos dangereux".


Si M. Zemmour se retrouve aujourd'hui devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, c'est à cause de deux déclarations faites le 6 mars. Dans un premier temps, sur France Ô, l'animateur qui cumule les postes au Figaro, à RTL, sur France 2 et i-Télé avait déclaré que les employeurs "ont le droit" de refuser d'embaucher des Arabes ou des Noirs. Pour ça, il est accusé de "provocation à la discrimination".



Un peu plus tard, invité à l'émission "Salut les Terriens" de Thierry Ardisson, sur Canal+, il avait déclaré que "la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c'est comme ça, c'est un fait". Ce sont surtout ces derniers propos qui avaient retenu l'attention des associations qui avaient alors lancé des poursuites judiciaires — SOS Racisme en tête —, estimant que ces propos tendaient à "assimiler l'origine des personnes et la délinquance", une discrimination passible d'une sanction pénale.



A aucun moment des trois jours de procès, Eric Zemmour n'a renié ces propos. "Quand on décrit la réalité, on est criminalisé", avait-il regretté, mâchoires serrées, au premier jour de son audience estimant porter "une parole qui ne veut pas se coucher devant le politiquement correct". "Je ne provoque pas et je suis pour la liberté d'expression", a martelé M. Zemmour.


"DISCRIMINER,
ÇA N'A RIEN D'INFAMANT"

A propos des représentants associatifs, il avait ajouté : "La réalité n'existe pas pour ces messieurs. Il faut qu'elle rentre dans les cadres idéologiques qu'ils ont créés il y a trente ans. (…) Si on en sort, on est traité au mieux de provocateur, au pire de nazi."

"Quand l'équipe de France de football gagne la Coupe du monde de 1998, c'est Black Blanc Beur, on fait des papiers pour glorifier leur origine", avait brocardé le prévenu, mais "quand on montre l'envers du décor, alors là…" Concernant les propos sur la discrimination au travail, "discriminer, ça n'a rien d'infamant", s'est défendu Eric Zemmmour. "On choisit ses employés, ses amis, ses amours… La vie humaine est une machine à discriminer. On a choisi ce mot pour nous imposer une certaine pensée."

Parmi ses soutiens, M. Zemmour peut se targuer de compter plusieurs hommes politiques dont l'ancien ministre socialiste Jean-Pierre Chevènement. Dans un courrier adressé au tribunal, il a écrit : "Il suffit, comme j'ai eu l'occasion de le faire, de consulter les listings de la direction centrale de la sécurité publique du ministère de l'intérieur, pour constater que plus de 50 % des infractions constatées sont imputables à des jeunes dont le patronyme est de consonance africaine ou maghrébine." L'ex-ministre de l'intérieur et sénateur MRC du Territoire de Belfort a dit "craindre que le politiquement correct ne finisse par tuer le débat républicain".


"SURVEILLANCE GÉNÉRALISÉE
DE LA PENSÉE"

De son côté, Lionnel Luca, député UMP des Alpes-Maritimes — qui s'était fait remarquer en jugeant, en mai dernier que le film de Rachid Bouchareb, Indigène, sur la guerre d'Algérie était "antifrançais" — a également apporté son soutien à Eric Zemmour, tout comme Jacques Myard, autre député UMP, pour qui "il faut appeler un chat un chat et il faut cesser l'hypocrisie". La députée villiériste Véronique Besse (non inscrite) s'est quant à elle "inquiétée que la France ne soit plus aujourd'hui le pays de la liberté d'expression mais celui de la surveillance généralisée de la pensée".

Jeudi, c'est en groupe qu'une trentaine de députés UMP ont apporté leur soutien au prévenu. Membres du Collectif parlementaire pour la liberté d'expression, 28 députés de la majorité ont estimé que sous couvert de lutte contre le racisme, "on prétend faire taire un journaliste qui exprime une opinion, qu'elle soit vraie ou non, parce qu'elle dérange".

Pour les signataires, ce procès "en dit long sur la dérive qui conduit à bâillonner la liberté d'expression par les tyranneaux de la pensée unique de l'antiracisme". Parmi les 28 signataires figurent notamment, outre messieurs Luca et Myard, Bernard Debré, Christian Vanneste et Marc Le Fur, vice-président de l'Assemblée nationale.

Enfin, le compère de M. Zemmour sur France 2, Eric Naulleau a simplement jugé qu'"il y a d'autres lieux qu'un tribunal pour les débats d'idée" en déplorant que, via ce procès, les associations antiracistes ne viennent "régler le compte de Zemmour pour l'ensemble de son œuvre".


"LE RACISME, ÇA SE COMBAT !"

De l'autre côté, chez les accusateurs, peu de figures politiques, si ce n'est le député PCF Maxime Gremetz qui juge que "ce qu'a dit Zemmour est inadmissible. Et sur la base de quel rapport Chevènement dit-il que la moitié des délinquants sont arabes ou autre chose ? Il y a des statistiques là-dessus ? Il n'y en a pas. Chevènement s'abaisse en lui donnant son soutien. Le racisme, ça se combat !".

Côté associations, qui sont cinq à s'être portées parties civiles (SOS-Racisme, la Licra, le MRAP, l'UEJF et J'accuse), les propos d'Eric Zemmour sont jugés d'une "immense gravité". SOS-Racisme s'était étonné des arguments avancés par Eric Zemmour lors des premières audiences. "Il devra assumer, ce qu'il a eu beaucoup de mal à faire devant les juges, que son 'politiquement incorrect' consiste en la contestation des lois d'une République qu'il invoque pourtant régulièrement", dit l'association.

Pour le président de l'association, Dominique Sopo, Eric Zemmour ne voit la réalité que via des "lunettes racialisées". "Il a une façon de décrypter la réalité de manière assez spéciale et, à partir de là, il définit une population criminogène", a-t-il estimé.



"LA DISCRIMINATION
N'EST PAS UN DROIT,
C'EST UN DÉLIT"

"Les propos d'Eric Zemmour comportent de réels dangers", avait enfin jugé l'ancien président de la Haute Autorité de lutte contre la discrimination et pour l'égalité (Halde), Louis Schweitzer qui a regretté qu'aujourd'hui la discrimination soit "un délit qui n'est pas souvent condamné pénalement", alors qu'on la rencontre quotidiennement. Ainsi, a-t-il témoigné contre Eric Zemmour, "à qualification égale, les candidats du sud de la Méditerranée ont quatre à cinq fois moins de chances d'obtenir un emploi" qu'un candidat d'origine française "et neuf fois moins de chances d'obtenir un logement".

"Nous ne sommes pas face à un dérapage, à un accident", a plaidé vendredi devant la cour l'avocat de SOS-Racisme, Me Patrick Klugman. "Nous sommes témoins, comme toute la France, d'une gradation dans la violence", a-t-il lancé. Me Klugman a surtout regretté que "chez M. Zemmour, les monstruosités [soient] toujours des évidences".

Enfin, lors de ses réquisitions, la procureur s'en est pris aux "vieux stéréotype qui assimile la délinquance à l'immigration", ajoutant que "la discrimination n'est pas un droit, c'est un délit, et c'est un procureur de la République qui vous le dit monsieur Zemmour".

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