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Source : israelvalley.com en ligne
le 16 janvier
SPÉCIAL TUNISIE –
RÉVÉLATIONS:
malgré l'absence de relations diplomatiques,
les échanges commerciaux et touristiques entre Israël et la Tunisie se sont toujours poursuivis.
Par Jacques Bendelac, à Jérusalem
La chute du président Ben Ali aura-elle un impact sur les relations économiques, touristiques et diplomatiques, entre Israël et la Tunisie? Pendant longtemps, les relations israélo-tunisiennes sont restées cachées: malgré l’absence de relations diplomatiques, les relations économiques et touristiques se poursuivent entre les deux pays. Même si elle n’a jamais été en guerre avec l’Etat juif, la Tunisie s’est toujours alignée sur la position des autres pays de la Ligue Arabe, refusant pendant des dizaines d’années le moindre contact avec lui.
Le rapprochement de 1996 à 2000
Le dernier rapprochement entre les deux pays a eu lieu entre 1996 et 2000 avec l’échange de chargés d’affaires à la suite des accords d’Oslo. La Tunisie faisait alors partie des trois pays d’Afrique du Nord (avec le Maroc et la Mauritanie) qui ont noué des relations diplomatiques avec Israël. En avril 1996, Israël a ouvert un bureau d’intérêt en Tunisie et la Tunisie en a fait de même six semaines plus tard, en mai 1996. Mais dès le début de la deuxième Intifada, en septembre 2000, la Tunisie a rompu ses relations diplomatiques avec Israël; néanmoins, certaines relations commerciales et touristiques se sont poursuivies.
Malgré l’impasse du processus de paix israélo-palestinien, des Israéliens viennent de temps à autre sur le sol tunisien, qu’il s’agisse de personnalités officielles (dans le cadre de congrès internationaux) ou de touristes. Ainsi, en novembre 2005, la visite en Tunisie de Sylvain Shalom, Ministre des Affaires Etrangères lui-même originaire du pays, s’est inscrite dans le cadre du Sommet mondial sur la Société de l’Information (SMSI). A ses côtés, une délégation de l’Institut israélien des Exportations et de la Coopération Internationale l’accompagnait.
Plus récemment, en septembre 2007, Tsipi Livni, alors Ministre des Affaires Etrangères du gouvernement d’Ehoud Olmert, s’est entretenue avec son homologue tunisien au siège de l’ONU à New York bien que les deux pays n’aient pas repris de relations diplomatiques. A l’occasion de cette rencontre, Israël a tenté de créer un front uni des pays arabes modérés pour promouvoir le processus de paix dans la région.
Des touristes et du commerce
De même, de nombreux touristes israéliens se rendent régulièrement en visite en Tunisie. Il s’agit souvent d’Israéliens qui sont originaires de Tunisie, et qui effectuent notamment un pèlerinage à la « Ghriba » de Djerba.
Un coup d’œil sur la balance commerciale d’Israël réserve une surprise: malgré l’absence de relations diplomatiques, les échanges commerciaux avec la Tunisie n’ont jamais été totalement interrompus, même s’il s’agit de quantités insignifiantes. En 2009, Israël a vendu à la Tunisie pour 130.000 dollars de marchandises, essentiellement sous le poste « produits chimiques organiques ». En sens inverse, la Tunisie a vendu à Israël pour 40.000 dollars enregistrés sous la dénomination douanière de “boissons alcoolisées”.
En définitive, la Tunisie a toujours occupé une position médiane au Maghreb: elle se trouve entre l’Algérie qui fait preuve d’un antisionisme virulent, et le Maroc qui entretient des relations plus transparentes, mais non officielles, avec Israël. La chute du président Ben Ali ne devrait pas modifier le refus tunisien de renouer des relations officielles avec Israël; mais elle permettra peut-être à la Tunisie d’œuvrer davantage à une réconciliation israélo-arabe.
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