PEUT- ELLE INDIGNER?
Extrait de l'interview de Stéphane Essel
publié dans LE MONDE daté
du Samedi 15 janvier 2011
Stephane Essel
Cible priligiées
de la communauté juive
de France
Il y a encore quelques mois, Stéphane Essel était un personnage peu connu du grand public. Juste par un milieu restraint. Il a fallu une polémique et une petit livre sans prétention pour que la figure de Stéphane Essel apparaisse et ébranle la société française. Un phénomène.
Les pages des médias sont aujourd'hui pleines de son invitation à s'indigner. Fallait-il attendre qu'on nous commande d'être indigne pour l'être? Ne sommes-nous pas tous des «indignés» de nature? Des gens en permanence en opposition avec le sens de la vie qu'on nous impose. Dans chacun de nous, ne sommeillle-t-il une arme de révolte?
Stépahne Essel nous apprend-il quelque chose, alors? Non, pas vraiment! Et sur certains points qu'il incrimine, il peut y avoir d'autres indignations à ses indignations. C'est toute la force d'un débat que nous devons avoir face à ses indignations. Au lieu de le censurer! Censure-t-on les responsables des partis racistes et antisémites?
Et c'est dans cet esprit de débat que je publie sur ce blog un extrait de l'interview qu'il a accordé, ce vendredi au quotidien LE MONDE.
Le jour-même où un colloque auquel il devait participé a été annulé sous la pression de la communauté juive de France organisée.
Dans cette interview, Stéphane Essel revient sur ses origines juives et nuance ses propos sur le conflit israélo-palestinien.
Bernard Koch
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Votre engagement pour la cause palestinienne est connu. Mais pourquoi vous êtes-vous associé à la campagne demandant le boycottage des produits israéliens ? Et n'êtes-vous pas indulgent à l'égard du Hamas ?
Stéphane Essel :
J'ai applaudi à la création de l'Etat d'Israël, qui reste un Etat démocratique. Mais le comportement d'un certain nombre de gouvernements israéliens à l'égard des Palestiniens et des Arabes israéliens est insupportable.
Quant au boycottage, il ne s'applique qu'aux produits des colonies, qui ne sont pas légales. Il est bon de mettre le gouvernement israélien face à ses responsabilités. Et à l'égard du Hamas et du terrorisme, je n'ai aucune indulgence. Mais la légitimité d'une révolte contre une oppression fait qu'on ne peut pas condamner sans comprendre.
Vous sentez-vous juif ?
Stéphane Essel :
Oui et non. Je n'ai pas eu d'éducation religieuse. Et je n'ai malheureusement pas baigné dans la culture juive, mon père étant nourri de mythologie grecque.
Mais dès que je vois le moindre soupçon d'antisémitisme, je me sens juif et je le revendique.
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