"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

samedi, août 08, 2009

LACOLEREDESJUIFS
ORTHODOXES
ENISRAËL
Source :lefigaro.fr en ligne le 7 août


Un parking ravive
«la guerre du shabbat»

Adrien Jaulmes, de notre correspondant à Jérusalem



L'initiative de la nouvelle municipalité laïque de Jérusalem donne lieu chaque semaine à de violents heurts entre la communauté ultraorthodoxe et la police, au pied des remparts de la vieille-ville.

Caftans noirs ou dorés, coiffés de chapeaux noirs ou du stremmel, gros couvre-chef circulaire de fourrure, leurs papillotes soigneusement roulées au fer, la barbe fournie, des rangées de juifs orthodoxes sont alignées le long des rambardes qui surplombent l'entrée du parking Carta, au pied des remparts de la vieille-ville de Jérusalem. Certains s'allongent sur la route qui entre dans ce nouveau parking souterrain, encouragés par la foule qui psalmodie d'un ton lugubre : «Shebbet, shebbet», mot yiddish pour le shabbat, jour de repos hebdomadaire dont ils défendent la stricte observation. Depuis plusieurs semaines, les ultraorthodoxes, ou haredims (les «craignants-Dieu») comme ils s'appellent eux-mêmes, manifestent leur opposition à l'ouverture de ce nouveau parking municipal.

Déployés dans la rue, les unités antiémeute de la police israélienne traînent sans ménagement les manifestants couchés par terre. D'autres repoussent brutalement les groupes de juifs religieux qui se forment derrière les barrières de sécurité. Deux policiers montés sur de grands chevaux trottent au-devant des manifestants qui reculent en lançant des invectives.

«Nazis ! Nazis !» crient aussi les haredims lorsque l'un d'eux est traîné au sol par les policiers. Quelques juifs laïques échangent avec les orthodoxes des invectives.

«Mettez une kippa ! Respectez le shabbat ou allez vivre ailleurs ! Jérusalem est une ville sainte !» leur lance un vieux rabbin entouré de ses disciples.

La police finit par disperser les manifestants. De façon musclée. «Je ne suis pas orthodoxe, mais j'ai été choquée par la violence des policiers à l'encontre de gens qui ne font que manifester de façon pacifique», explique une Franco-Israélienne de passage à Jérusalem au moment de la manifestation de samedi dernier.

La «guerre du shabbat», entre une communauté ultraorthodoxe qui représente près du tiers des habitants de Jérusalem et une municipalité redevenue laïque depuis les dernières élections à l'automne dernier, s'est rallumée avec la décision du nouveau maire de Jérusalem, Nir Barkat, de rouvrir un parking souterrain à proximité de la vieille-ville.


«Au nom de principes millénaires»

«La question des relations entre les haredims et l'État d'Israël est ancienne», explique le rabbin Nathan Kahn, rédacteur en chef de la revue Kountrass, magazine ultraorthodoxe francophone. «Nous sommes une minorité qui était là avant les autres, avant même l'existence de l'État, et qui pour rien au monde n'abandonnera ses principes, vieux de plusieurs millénaires.»

À la mi-juillet, une autre affaire est venue enflammer encore un peu plus les relations tendues entre les «hommes en noir» et les services de l'État. L'arrestation d'une femme ultraorthodoxe d'une trentaine d'années, accusée de mauvais traitements à l'encontre de son fils de 3 ans, hospitalisé dans un état de grave malnutrition. Les manifestations massives de la communauté orthodoxe ont contraint les services sociaux à libérer cette mère de cinq enfants, enceinte du sixième.

C'est peu dire que les ultraorthodoxes ont mauvaise presse en Israël. Vivant dans des quartiers qui rappellent les shtetls d'Europe centrale, en communautés soudées derrière leurs rabbins, vêtus de noir pour les hommes, en perruque et jupe longue pour les femmes, avec leurs familles nombreuses et leur stricte observance de la Torah et de la Halakhah, la jurisprudence rabbinique, les haredims incarnent pour les sionistes laïques la survivance d'un monde juif anachronique et obscurantiste.

Un accord de statu quo passé entre les orthodoxes et Ben Gourion en 1948 les exempte du service militaire, donne au rabbinat le contrôle des mariages et des cérémonies religieuses, et leur permet de fermer de barrières leurs quartiers pendant le shabbat. Depuis les relations entre les haredims et l'État d'Israël oscillent entre une tolérance mutuelle émaillée d'incidents et une profonde suspicion.


Reclus dans Mea Sharim

Dans les faits, la majorité des haredims se sont accommodés de l'existence d'Israël. Ils sont représentés à la Knesset par des partis ashkénazes, Agudat Israël et Degel Ha Torah, rassemblée dans la Liste unie pour la Torah, et le Shas séfarade. Mais d'autres groupes réduisent au strict minimum leurs contacts avec le monde laïque.

Toldot Aaron, la petite communauté haredim à laquelle appartient la mère accusée de mauvais traitements, est l'une des plus radicales. «Nous refusons d'avoir quoi que ce soit à voir avec l'État», explique son porte-parole, Shmuel Haïm Papenaïm, dans son caftan rayé et ses culottes noires. «Nous refusons les aides sociales, ne participons à aucune élection. Nous ne demandons à l'État que de nous laisser vivre en conformité avec la Torah. Mais nous ne sommes pas traités comme des citoyens. Nous sommes hélas obligés de manifester pour nous faire entendre», explique-t-il.

Avec ses propres écoles, ses abattoirs et ses bains rituels, les membres de Taldot Aaron vivent reclus dans les ruelles étroites de Mea Sharim, l'un des plus anciens quartiers orthodoxes de Jérusalem, n'en sortant que pour se rendre d'un pas pressé au mur des Lamentations, perdus dans leurs prières et indifférents au monde extérieur.

Aucun commentaire: