"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

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de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

mardi, septembre 09, 2008

JUIFS
MUSULMANS
Source : lexpress.fr en ligne le 9 septembre



Juifs, musulmans, l'intégration en péril


Par Eric Mettout,




C'était en 2003, cinq ans avant l'agression dont a été victime, le week-end dernier, un jeune juif dans le XIXe arrondissement de Paris. Mais déjà, entre l'école Beth Haya Mouchka et la mosquée de la rue de Tanger, entre juifs et musulmans, la tension était vive. Elle n'a fait que monter depuis.



Reportage.

Ce sont des ados presque comme les autres, grandes gueules, rigolards, gentiment provocants. Mais eux n'arborent ni baskets, ni capuche, ni Walkman. Chez les juifs hassidim, ces signes extérieurs de la puberté sont proscrits, comme le spécifie le règlement du complexe scolaire Beth Haya Mouchka, devant lequel ils traînent. Kippa ou chapeau traditionnel pour les garçons, collants épais et jupes «ni trop longues ni trop courtes» pour les demoiselles. A la fois centre communautaire et école, l'établissement accueille près de 2000 élèves, de la maternelle au lycée. Il a transfiguré la rue Petit, longtemps réputée pour son habitat insalubre. Religieux en manteau noir et magasins kasher ont remplacé squatters et immeubles murés.La métamorphose ne plaît pas à tout le monde.

Cette commerçante de la toute proche rue Laumière parle à mots à peine couverts d' «invasion» et redoute de devoir bientôt «fermer boutique». Un locataire raconte que, dans nombre d'immeubles, les Digicode, parfois les minuteries, sont désactivés, shabbat oblige, du vendredi soir au samedi soir, poussant les non-juifs, mais aussi les juifs non orthodoxes, à déménager. Plus grave: des incidents antisémites, crachats, insultes, voire menaces physiques, ont fait monter la tension dans cet arrondissement qui accueille la plus importante communauté juive d'Europe - 40 000 âmes sur 180 000 habitants.

Rue Secrétan, une mère d'élèves de l'école israélite Lucien-de-Hirsch, la plus vieille de France, se dit «préoccupée»: les petits ne vont plus au stade sans être accompagnés de vigiles.Au nord, de l'autre côté du canal de l'Ourcq, rue de Tanger, c'est autour de la mosquée Adda'wa, la seule du XIXe, que s'organise la vie de la communauté musulmane. Là aussi, les commerces ont muté. «On ne trouve que des boucheries halal ou kasher, se plaint, en riant, une habitante de la cité Michelet. C'est comme nos immeubles: les uns ne sont habités que par des juifs, les autres que par des Arabes. On se rassemble par origine et par affinités.» «Il y a une volonté politique d'ostracisme social et ethnique», dénonce plus brutalement un éducateur de Danube-Solidarité, un ensemble d'immeubles HLM à proximité des Buttes-Chaumont. «Qui est responsable de ces regroupements? s'interroge Larbi Kechat, le débonnaire recteur de la mosquée.

Le XIXe est un microcosme de la France plurielle, mais il faut y repenser l'intégration à la française.»S'il dit n'avoir enregistré que «quelques accrocs», Gérard Rosenthal, patron du commissariat du XIXe, admet que ses policiers doivent se montrer «extrêmement vigilants» face à la cohabitation, en ces temps de désordres internationaux, de trois groupes religieux de tailles sensiblement égales. «Un tiers de juifs, un tiers de musulmans, un tiers de chrétiens», résume-t-il. Compte non tenu de la très opaque et plus réduite communauté asiatique, concentrée dans le haut de la rue de Belleville. Michel Guillot, diacre de la paroisse Notre-Dame-des-Foyers, entretient des relations idylliques avec les responsables de la mosquée de la rue de Tanger, située en face de son église. Mais il reconnaît qu'entre les fidèles le courant ne passe pas.

«Pourtant, c'est une chance pour le XIXe, se félicite Michel Bulté, l'ancien maire UMP de l'arrondissement: aucune communauté n'écrase les autres.»Son successeur est plus circonspect. Roger Madec pointe du doigt les «pratiques religieuses ostentatoires» et la «volonté de certains de reconstituer des ghettos». «J'ai refusé qu'on serve des repas kasher ou halal dans les écoles, se défend-il, désabusé. Mais je ne peux empêcher l'installation des familles ou des commerces: c'est un droit.» Le rabbin Nissenbaum approuve, sans réserve. Le leader de l'importante communauté loubavitch refuse de voir dans l'atomisation ethnique et religieuse de l'arrondissement le fruit d'une démarche délibérée: «C'est une question pratique: les gens s'installent là où ils trouvent les services qui leur conviennent.» Roger Madec dit vouloir éviter au XIXe un «repli communautaire à la new-yorkaise». Le défi n'est pas gagné.










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