"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

lundi, avril 09, 2012

TOUSCONTRE
LEFRONTNATIONAL


Source : laregledujeu.org en ligne le 8 avril 2012



Pour un Front populaire


Guy Konopnicki



Il y a en Europe des terres d’immigration et des terres d’émigration. L’extrême droite est présente dans les deux. Même si le discours du nationalisme xénophobe est le même, il a des racines diamétralement opposées. Le nationalisme exacerbé est ainsi l’expression de populations déclinantes, comme les Ukrainiens uniates, installés sur des terres confisquées par Staline à la Pologne. Longtemps assistés par l’URSS, qui payait le prix d’une paix civile imposée tardivement – après la mort de Staline en 1953 – les Ukrainiens émigrent pour travailler dans l’Union Européenne et même en Russie. L’extrême droite n’est que l’expression d’un peuple déclinant qui se raccroche à une histoire nationale, dont les héros, Chmielnicki, Petlioura et Banderas furent surtout des massacreurs de juifs. Ce n’est pas trop inquiétant pour les juifs d’Ukraine, qui vivent essentiellement dans les régions russophones.
Le nationalisme ukrainien est seulement profanateur de la Galicie, cette terre d’épanouissement de la culture juive, qui n’est plus que le vaste cimetière des victimes de la Shoa. Les monuments aux pogromistes fleurissent à Brody et à Lemberg et partout où subsistent des vestiges de la vie juive. Ce nationalisme là revendique, presque ouvertement son passé nazi. Pourquoi se gênerait-il, quand le président de la Lettonie, membre de l’Union Européenne, fait l’éloge de la légion SS lettonne, et organise un référendum pour valider une purification linguistique, au détriment de la forte minorité russe, 40% de la population, dont plus de la moitié se trouve privée de droit de vote.

Si l’Union Européenne tolère les pratiques de la Lettonie, comme pouvons-nous combattre, ici, la banalisation de l’extrême droite ?

En Europe occidentale, nous sommes évidemment sur des terres d’immigration où l’extrême droite joue – et malheureusement elle n’est pas la seule – sur le rejet de l’immigration. En même temps, ce rejet est alimenté par des phénomènes que certains n’ont pas voulu voir arriver depuis trente ans, à savoir la montée d’idées ultra réactionnaires au sein de l’immigration. Je veux tout simplement parler de l’islamisme, de la mise en cause de la laïcité, du refus du peuple français de la République au profit d’un communautarisme fermé et remettant en cause un certain nombre d’acquis progressistes. Des maires de banlieues ne peuvent plus accrocher d’affiches de lutte contre le sida parce qu’elles sont déchirées, lacérées… L’information sur la contraception et l’IVG ne peut pénétrer dans les quartiers où les droits des femmes reculent sous la pression de l’islamisme.

Nous sommes ainsi pris dans une contradiction terrible, nous qui avons toujours défendu les droits de l’immigration. Nous affrontons une idéologie que l’on peut qualifier d’extrême droite, l’islamisme radical. Des compromis ont été faits de manière extrêmement dangereuse dans certaines villes, dans certains quartiers ; des compromis sur l’école, sur les cantines scolaires, sur la relation aux associations… Certes, il s’avère parfois nécessaire de faire des entorses à la loi de 1905 pour permettre la liberté de culte, la liberté d’un culte qui n’existait pas en 1905 (c’était alors un culte colonial). Par exemple, la ville de Paris entreprend une gymnastique pour stabiliser le 18e arrondissement, et concède un local municipal à un tarif extrêmement bas de manière à ce que la prière ne soit plus dans la rue, mais dans une mosquée. C’est un compromis nécessaire que Bertrand Delanoë a passé avec la population, comme un tas d’autres maires. Il l’a fait car il arrive un moment où sommes pris entre deux feux. Il devient nécessaire de pacifier les situations. Mais ceci ne doit pas nous masquer qu’une grande partie de la population qui va voter à l’extrême droite réagit à un réel problème, la montée de l’islam dur et intégriste qui conteste les valeurs de la République.

Nicolas Sarkozy joue sa réélection sur la récupération des frayeurs entretenues par le Front National. Claude Guéant marche sur les brisées de Le Pen, en multipliant les dérapages xénophobes. Le principal stratège de la campagne Sarkozy 2012, Patrick Buisson, n’a jamais rompu avec l’idéologie maurrassienne. Il travaille les slogans et les discours en visant la seule réserve dont dispose le candidat sortant pour le second tour, l’électorat du Front National. Le spectre d’un nouveau 2002, assurant l’élection de Nicolas Sarkozy face à Marine Le Pen, s’est éloigné. Les hommes du président travaillent donc à la récupération de la droite extrême. Ils ont besoin d’un FN en troisième position.

Marine Le Pen a fort peu de chance d’être deuxième à la prochaine élection présidentielle, comme on a pu le craindre. Il est désormais possible qu’elle ne soit même pas la troisième. Car il y a aujourd’hui un phénomène nouveau à gauche: les deux gauches s’expriment sans trop se combattre en vue du premier tour de l’élection présidentielle. Contrairement à l’extrême gauche de 2002 et aux Verts, Jean-Luc Mélenchon se situe dans la tradition du socialisme républicain. Il rend leur dignité aux catégories populaires qui, jadis, votaient communiste. Il les renvoie au meilleur de l’histoire du PCF, le Front Populaire et la Résistance. Pour lutter contre le Front National, il faut commencer par ne pas le laisser s’emparer des symboles de la France républicaine. Dans les meetings de Jean-Luc Mélenchon, comme dans ceux de François Hollande, on reprend, enfin, La Marseillaise et le drapeau tricolore. Comme en 1936. De cette gauche recomposée, peut naître un Front populaire, en composant, à partir du mot peuple, non plus un populisme, mais une politique populaire. Retrouver la France, retrouver le peuple, dans toutes ses composantes, lui rendre son audace de peuple souverain. Ceci devient possible. L’échec de Marine Le Pen à la présidentielle serait l’échec de la relève et permettrait donc de réduire durablement l’influence du FN.

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