REVOLTES
DESPEUPLESARABES
PREMIEREREACTION
OFFICIELLE
DUNDIRIGEANT
DELACOMMUNAUTEJUIVE
FRANCAISE
Source : la newsletter du CRIF diffusée
le 22 février
DIASPORABLOG
accueille...
L'Editorial
de Richard Prasquier,
Président du CRIF :
Libye, circulez, il n’y a rien à voir !
Le psychopathe meurtrier qui dirige la Libye depuis son coup d’Etat il y a 42 ans a reçu ces dernières années les honneurs de la communauté internationale. Il lui a suffi d’accepter des arrangements financiers pour certains des attentats qu’il avait perpétrés (discothèque de Berlin, explosion de l’avion de la Pan Am à Lockerbie, UTA 772…), de se déclarer contre Al-Qaïda, de proclamer qu’il démantelait une industrie nucléaire inopérante et de rendre, à l’insistance de Nicolas Sarkozy, des infirmières bulgares emprisonnées pour des motifs hallucinants pour passer pour un dirigeant respectable, voire même pour un exemple à suivre, malgré des foucades répétées, grotesques et insultantes auxquelles ne répondait qu’une complaisance légèrement agacée.
L’histoire dira l’étendue de ses crimes, notamment envers la population berbère, particulièrement méprisée et persécutée sans que les indignés spécialisés protestent. Et l’histoire notera aussi avec stupéfaction qu’en 2003 la Libye a été élue (33 voix pour, 3 voix contre dont les USA mais pas la France….) à la Présidence de la Commission des Droits de l’Homme, sans parler d’autres nominations prestigieuses que ce pays et son chef ont reçues ces dernières années. D’ailleurs, il y a un prix international Kadhafi des Droits de l’Homme : dans la liste des récipiendaires on ne s’étonnera pas de trouver les noms de Castro, Chavez, Ortega (Nicaragua), mais aussi Garaudy et le Suisse Jean Ziegler.
Et parmi les nombreux fils de Kadhafi, il y a Seif el Islam, ce playboy sympathique, ouvert, modéré, tellement occidental pour tout dire, le même qui vient de promettre aux protestataires des rivières de sang. Il a fallu ces déclarations pour qu’on se rende compte que la réaction du pouvoir libyen est d’une violence à laquelle les autocrates tunisien et égyptien n’ont pas osé ou pas réussi à recourir. Les régimes les plus durs résistent plus efficacement à la protestation que ceux où l’armée hésite à tirer dans la foule. Et le blocage des medias a failli occulter les massacres de Libye : pas de journaliste, pas d’information, pas d’indignation : ce blocage est certes plus difficile que dans le passé, mais il pèse encore considérablement sur nos réactions aux événements et de ce point de vue Israël, avec son information ouverte, les journalistes qui y travaillent sans contrainte, représente le contre-exemple absolu : le prix nécessaire, mais lourd, que doit payer une démocratie….
On aurait pu envisager une protestation du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, voire une réunion d’urgence du Conseil de sécurité au sujet de la Libye. Vous n’y êtes pas. Le Conseil était occupé à voter une motion concernant le caractère illégal des implantations israéliennes en Cisjordanie. Un sujet de contention dont on sait qu’il ne peut être résolu que par des négociations directes entre Israéliens et Palestiniens ; un thème dont la mise en exergue n’a qu’un seul résultat et probablement qu’un seul objectif, affaiblir la position des Israéliens avant même que ces négociations commencent. Il a fallu le veto des USA pour que cette motion ne fût pas acceptée. On regrette que les autres pays membres du Conseil, la France en particulier, aient accepté une simplification unilatérale d’un problème légal et politique aussi complexe.
Et peut-être entendra-t-on bientôt monter la rumeur que, en ce qui concerne les massacres en Libye, ce sont les sionistes qui, au fond, en sont les responsables !
Richard Prasquier
Revue de presse, panorama du monde, blog de lutte contre l'antisémitisme et le racisme, ouvert au dialogue, l'autre image d'Israël, la culture juive à la rencontre de toutes les cultures, le monde juif tel qu'il est.
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