NEGOCIATIONSDIRECTES
ISRAELIENS/
PALESTINIENS
AVANCEESPASAPAS
Source :lefigaro.fr en ligne le 2 septembre
à 23h 58
sur Diasporablog, le 3 septembre, à 0h 21
Proche-Orient :
accord pour
des négociations régulières
Les pourparlers israélo-palestiniens ont débuté jeudi. Le président Obama détient peu de cartes, mais il entend les jouer.
Une brise porteuse d'un frêle espoir de paix souffle depuis deux jours de Washington vers le Proche-Orient. Elle était palpable dès mercredi soir, quand Barack Obama est apparu, digne et concentré dans la salle Est de la Maison-Blanche, pour conjurer ses hôtes, l'Israélien Benyamin Nétanyahou et le Palestinien Mahmoud Abbas, de «saisir la chance de la paix» avec l'aide du roi Hussein de Jordanie et du président égyptien Hosni Moubarak, parties prenantes aux pourparlers directs qui s'ouvraient…
Le fait que le président des États-Unis ait promis d'engager résolument le poids de son pays dans ce nouveau processus, censé aboutir «en un an» à un accord, ouvrait soudain une fragile perspective de sortie d'un conflit vieux de six décennies sur lequel tant de présidents américains se sont cassé les dents, épuisant leur capital politique sans jamais réussir à arracher de solution durable. Mais c'est surtout quand le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a pris la parole que l'assistance s'est prise soudain à y croire un peu, malgré le profond scepticisme que les précédents échecs ont généré. Ce faucon de la droite israélienne, sur lequel personne ne pariait, a exprimé avec une force inaccoutumée son engagement à trouver une solution au conflit avec les Palestiniens, appelant Mahmoud Abbas «son partenaire pour la paix». «Je ne suis pas venu ici pour me disputer, je suis venu pour faire la paix. Je ne suis pas venu ici pour chercher des coupables, un jeu auquel tout le monde est perdant… Je suis venu ici trouver des solutions», a-t-il lancé sur un ton solennel et ému.
«Concessions mutuelles
douloureuses»
Jeudi, après un dîner au cours duquel les deux parties israélienne et palestinienne auraient confirmé qu'il était possible de parvenir un accord sur tous les sujets en un an, le dirigeant israélien a de nouveau tendu la main au président de l'Autorité palestinienne. «Je comprends le désir de votre peuple pour la souveraineté, il est possible de réconcilier ce désir avec le besoin de sécurité d'Israël», a dit Nétanyahou, estimant que «pour avoir un compromis durable, chaque partie devrait faire des concessions mutuelles douloureuses».
Pour Israël, la priorité est de faire en sorte qu'un État palestinien souverain sis en Cisjordanie ne se transforme pas en base arrière d'attaques terroristes comme cela a été le cas avec Gaza et le Hamas. Insistant ce sur ce point, le premier ministre a cité la Bible et la réconciliation de deux «frères», Isaïe, père du peuple juif, et Ismaël, père du peuple palestinien, qui «se sont mis ensemble pour enterrer leur père» Abraham. Le Palestinien Mahmoud Abbas a répondu sur le même ton d'ouverture. Puis les deux hommes se sont penchés l'un vers l'autre pour se serrer la main longuement, tandis que la secrétaire d'État Hillary Clinton, assise entre eux, souriait.
Cette brise favorable permettra-t-elle de surmonter les vents contraires de l'extrémisme qui semblent condamner les bonnes intentions affichées d'Obama et de ses hôtes ? «Je suis prudemment optimiste, mais je suis optimiste…», a noté le président américain. «Ceux qui s'opposent à la cause de la paix feront tout pour saboter le processus…», a toutefois averti Hillary Clinton.
Propositions américaines
Au cours de la longue marche qui attend les délégations, l'Amérique promet d'être très présente. L'envoyé spécial américain, George Mitchell, a promis de faire des «propositions de conciliation» à chaque blocage. Les experts estiment que cette forte implication américaine, qui avait tant manqué sous Bush, sera un facteur décisif. «Nous savons que si nous laissons les deux parties toutes seules, il n'y a aucun moyen qu'elles surmontent leurs divergences», estime le professeur Daniel Kurtzer, de Princeton.
Nétanyahou et Abbas se sont d'ores et déjà mis d'accord pour se rencontrer tous les quinze jours à compter du 14 septembre. Mais le Palestinien a prévenu qu'il y mettrait fin si Israël relance la colonisation. La première mission de Mitchell sera donc de convaincre Nétanyahou de renouveler le moratoire, qui expire le 26 septembre. Pour y parvenir, l'Administration usera sans doute de toute sa persuasion vis-à-vis de son partenaire stratégique, qui a plus que jamais besoin du soutien américain face à l'Iran. La journaliste de CNN, Suzanne Malveaux, croyait savoir que cet argument iranien serait également utilisé par l'Administration Obama pour convaincre les pays arabes de parvenir à une paix globale avec Israël. «L'ennemi de mon ennemi est mon ami», expliquait-elle hier.
Barack Obama et Hillary Clinton ont toutefois rappelé tous deux que l'Amérique «n'imposera pas la paix entre Israéliens et Palestiniens». «C'est à vous seuls qu'il appartient d'imposer le choix courageux» d'une «solution avec deux États» vivant en paix, a dit la secrétaire d'État jeudi. «Je crois avec ferveur que les deux hommes assis à côté de moi peuvent faire de ce rêve une réalité.»
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