"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

lundi, août 16, 2010

LECINEMAISRAELIEN
ALHONNEUR
AUFESTIVALDELOCARNO
Source : israelvaley.cxom via lemonde.fr
en ligne le 16 août




Le Festival de Locarno rend hommage
à Menahem Golan Installé en Israël
il a été l'empereur du cinéma israélien
dans les années 1970 et prépare un film
sur l'Holocauste "très différent
des autres".


Dans un programme qui réunit Lubitsch et la fine fleur du cinéma d’auteur, la présence de Menahem Golan, à qui le Festival de Locarno rend hommage, détonne un peu. L’octogénaire (il est né en 1929) a été l’empereur du cinéma israélien dans les années 1970, producteur de Lemon Popsicle, l’équivalent local d’American Graffiti, réalisateur d’Opération Thunderbolt (1977), hommage au fait d’armes de Tsahal à Entebbe. Ensuite, Menahem Golan, avec son cousin Yoram Globus, a pris la tête de la Cannon, un petit studio américain spécialisé dans les film déshabillés. Pendant dix ans, ils en ont fait le trouble-fête d’Hollywood.

La Cannon a collectionné les succès imprévus avec des séries B, tout en s’affirmant comme un asile pour les auteurs, de John Cassavetes à Robert Altman en passant par Jean-Luc Godard. En 1989, la Cannon surendettée, liée au Crédit lyonnais, fait faillite et Golan quitte la société. Restent quelques souvenirs qui font aujourd’hui partie de l’histoire du cinéma.

A quoi vous occupez-vous ces jours-ci ? Ah bon, on va parler du futur ? Je prépare un film que je vais tourner à Prague et à Karlovy Vary, Le Festival de Badenheim. Ce sera un film sur l’Holocauste très différent des autres. On ne verra pas la guerre, ni les camps. On verra des aristocrates juifs qui se rendent tous les ans dans la ville imaginaire de Badenheim pour un festival. Je suis en train de faire le casting, j’espère que le rôle principal, celui du Docteur Pappenheim, sera tenu par Liam Neeson.


Vous produisez et vous -réalisez
… J’ai acheté les droits du livre -d’Aharon Appelfeld (Badenheim, 1939, Points, 2009). Je travaille sur le scénario depuis trois ans, je réaliserai. J’ai des partenaires italiens, anglais et allemands, c’est un budget de 10 millions de dollars.

Ce sera donc joué en anglais ?
Oui, avec une majorité d’acteurs britanniques qui auront une pointe d’accent allemand.

Vous êtes installé en Israël aujourd’hui. Hollywood ne vous manque pas ?
Non. Quand mes filles ont eu fini leurs études, elles ont voulu rentrer en Israël. C’est mon pays, je suis né à Tibériade, la ville la plus basse en dessous du niveau de la mer dans le monde. J’ai grandi là-bas, j’ai participé à la guerre d’indépendance, j’ai voulu entrer dans l’armée de l’air, mais finalement je suis allé étudier le théâtre à Londres.

Vous ne veniez pourtant pas d’une famille très artistique ? Laissez-moi vous raconter une histoire sur ma famille : mon grand-père était très riche ; il vivait en Pologne ; il entretenait une famille de cinquante personnes. En 1938, mon père, qui était à Tibériade, est allé le voir pour le convaincre de venir en Palestine. Mon grand-père a répondu : “Là-bas, on tire sur les juifs ; ici, que veux-tu qu’il nous arrive ?” Ils sont tous morts à Auschwitz. Cette histoire est restée dans ma tête, jusqu’à ce que je trouve le livre d’Appelfeld.


Pendant les dix ans passés à Hollywood, vous sentiez-vous toujours un étranger ?

Ils ne m’aimaient pas. Je ne travaillais pas avec les syndicats, je faisais des films à petit budget et j’en faisais beaucoup. On ne me voyait pas dans les soirées, nous étions une compagnie indépendante. Les gens venaient à nous parce que les autres répugnaient tellement à prendre des risques ! Peu à peu, des artistes sont venus nous voir : John Cassavetes, Robert Altman, Barbet Schroeder…


Vous étiez content de les voir arriver ?
Oui, je pouvais produire des films de grande valeur artistique. J’ai toujours été jaloux de ces gens merveilleux… J’ai inventé le film de ninja, mais j’étais fier d’être accepté à Cannes.


De tous les auteurs, quel est celui avec lequel vous avez eu le plus de plaisir à travailler ?
Cassavetes. Il donnait tout au cinéma. Il a tourné le film (Love Streams) dans sa propre maison, à Los Angeles. Mais il détestait Hollywood et a monté le film à New York. Il m’a appelé pour me dire que le montage était fini, j’ai pris l’avion. Le film faisait deux heures et quart. Je lui ai demandé de couper un quart d’heure. Il m’a dit de revenir une semaine plus tard. Et quand je suis revenu, le film faisait trois heures. Je lui ai demandé s’il était fou…


Et le plus difficile ?
Altman : il était impossible de le faire bouger.


Et vous ne vous ennuyiez pas à produire en même temps des séries B ?
Non, parce que c’étaient des vaches à lait. Les films d’action sont plus faciles à vendre en Orient, en Amérique latine. J’ai inventé le film de ninja en regardant des films d’arts martiaux de Hongkong. J’ai lu un article d’encyclopédie sur les ninjas et nous avons produit L’Implacable Ninja (1981).


Comment expliquez-vous la chute de Cannon Films ?
Par l’achat des circuits de salles en Europe. Nous étions trop endettés vis-à-vis du Crédit lyonnais. A cette époque, j’ai vu les plus hauts personnages d’Europe, d’Italie, de France accepter des dessous-de-table. Si je parlais, des ministres iraient en prison. Mais pourquoi parler ?


Vous avez gardé des liens avec les grands d’Hollywood, après la faillite ?
Avec les acteurs et les réalisateurs. Mon nom est encore respecté à Hollywood. Nous avons payé tout le monde, l’argent que nous devions, nous le devions aux banques.


Vous avez travaillé avec -Stallone ?
Je l’ai dirigé dans Over the Top(en 1987), le film sur les compétitions de bras de fer. J’avais appelé son avocat. Il m’a dit : " C’est impossible, il prend 6 millions de dollars par film." Je lui ai offert 10 millions. Je me suis dit, quelle différence entre 6 et 10 ? En une semaine, il a signé. J’ai vendu le film à la Warner et il a rapporté de l’argent. Ce n’est pas un grand film, mais il est très populaire.

Vous avez aussi découvert – Jean-Claude Van Damme
Dans un restaurant français à Hollywood ; il était serveur. Je dînais avec ma femme, il s’est approché de notre table en portant deux assiettes de soupe à bout de bras. Il m’a demandé en français – il ne parlait pas anglais : “Vous êtes monsieur Golan ?” et il a passé son pied par-dessus ma tête en m’effleurant les cheveux, sans que les assiettes de soupe ne bougent. Je me suis dit qu’un homme capable de ça serait sûrement une star.

Propos recueillis par Thomas Sotinel

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