"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

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de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

jeudi, janvier 03, 2013

SYRIE
DESPALESTINIENS
AUBORD
DUPRECIPICE
Source : lemonde.fr en ligne le jeudi 3 janvier 2013


Les Palestiniens de Syrie
déchirés par les combats




Par
Khaled Sid Mohand
Beyrouth
Correspondance



Des réfugiés palestiniens du camp de Yarmouk, ici à Damas le 20 décembre, s'apprêtent à regagner leurs maisons après avoir fui les combats.

C'est sous une pluie d'obus de mortier que le plus grand camp de réfugiés palestiniens de Syrie, Yarmouk, situé à 20 kilomètres au sud de Damas, a "célébré" le passage à la nouvelle année. Le camp, où sont retranchés des rebelles, est assiégé depuis le 22 décembre 2012 par les troupes loyales au régime de Bachar Al-Assad. La situation humanitaire et sécuritaire s'y détériore de jour en jour.

Les vivres et les médicaments ne parviennent aux réfugiés que grâce à la témérité d'activistes qui arrivent à déjouer l'attention des snipers de l'armée postés aux différents points stratégiques du camp. Leurs tirs seraient à l'origine de la mort d'une cinquantaine de personnes, selon des témoignages recueillis par des habitants.

Longtemps circonscrits à la périphérie de Yarmouk, les combats ont gagné l'intérieur du camp après qu'il eut été pris pour cible par un avion de chasse, le 16 décembre. L'intensification des combats entre insurgés et troupes loyalistes a jeté sur les routes de l'exil des dizaines de milliers de familles.



RÉUNION INTERPALESTINIENNE

Le calme relatif qui y régnait jusqu'à la mi-décembre avait attiré un nombre important de déplacés des villes environnantes, durement touchées par les affrontements.

Une Palestinienne, ex-réfugiée au camp de Yarmouk, en Syrie, attend à l'entrée du bureau libanais de contrôle de l'immigration, à Al-Masnaa, à la frontière libano-syrienne, le 18 décembre.

Selon des militants palestiniens hostiles à Damas, les combattants de l'Armée syrienne libre (ASL) auraient déclenché les hostilités contre les "comités populaires", une milice armée et financée par le Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG) d'Ahmed Jibril. Fidèle allié du régime, le FPLP-CG ainsi que sa milice auraient prêté main-forte aux troupes loyalistes lors de combats qui les opposaient aux insurgés aux abords du camp. Assaillis par les rebelles, ils ont dû battre en retraite après avoir essuyé de lourdes pertes et subi de nombreuses défections dans leurs rangs.

Une réunion interpalestinienne s'est tenue à l'ambassade de Palestine à Damas, le 18 décembre, pour tenter de revenir à un statu quo ante. Cependant, les trois factions qui ont ouvertement pris position dans le conflit syrien n'y ont pas participé : le FPLP-CG et le parti Baas palestinien Saïka – tous deux de solides alliés du régime syrien – ainsi que le Hamas, qui a graduellement pris ses distances avec le président Assad avant de soutenir officiellement les insurgés.



Les autres factions palestiniennes telles que le Jihad islamique, le Fatah, le Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP) et le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) ont réaffirmé leur neutralité dans le conflit et demandé le retrait de l'ASL et de l'armée gouvernementale de Yarmouk. Une demande restée lettre morte auprès des belligérants, comme en témoigne la violence des affrontements en cours.


ABSENCE DE NEUTRALITÉ

La neutralité chère aux organisations palestiniennes a, en réalité, volé en éclats dès les premières semaines de la révolte syrienne. Si Yarmouk n'a pas connu de manifestations de masse contre le régime, nombreux ont été les jeunes du camp à se joindre aux mouvements de protestation organisés dans la périphérie de Damas.

Extrait d'une vidéo postée sur YouTube le 17 décembre 2012, montrant des corps dans une mosquée du camp palestinien de Yarmouk, après un bombardement opéré par l'armée syrienne.
AFP/-

Bien avant que la contestation ne gagne la banlieue de la capitale, le journal Al-Watan, proche du pouvoir, faisait des Palestiniens les boucs émissaires des émeutes de la ville de Deraa (sud de la Syrie), qui furent le point de départ de la révolte syrienne. Le quotidien les accusait d'avoir incendié, le 21 mars 2011, le palais de justice de la ville situé à 200 mètres du camp de réfugiés palestiniens local. Si la présence des Palestiniens est avérée parmi les émeutiers, leur nombre a été largement exagéré par la presse officielle.


"CONSPIRATION"

Le 26 mars 2011, Boutheina Chaabane, conseillère politique et médiatique du président Bachar Al-Assad, dénonçait à son tour, au cours d'une conférence de presse, un "projet de conspiration" ourdi par les Palestiniens. Des allégations aussitôt démenties par les leaders des organisations palestiniennes.

En outre, la manifestation organisée, en juin 2011, par le FPLP-CG à la frontière du Golan, un territoire occupé par Israël depuis 1967, a contribué à l'impopularité du régime auprès des Palestiniens. Les 18 victimes tombées alors sous les balles de gardes-frontières israéliens ont déclenché la colère de leurs familles, qui y ont vu une manoeuvre de diversion du régime. Leurs funérailles ont été le théâtre de violents affrontements opposant de jeunes Palestiniens armés de pierres aux hommes du FPLP-CG armés de Kalachnikov et de fusils à pompe. Cinq personnes y ont perdu la vie, dont deux responsables du FPLP-CG.

"Ces événements, selon Mohammed S., un habitant de Yarmouk, témoin et acteur de cette manifestation, ont fait basculer la majorité des Palestiniens dans le camp de l'opposition." L'homme ajoute aussitôt que Bachar Al-Assad conserve encore des partisans parmi les Palestiniens. A commencer par ses parents, qui, bien qu'hostiles au FPLP-CG, restent résolument attachés au régime du président syrien, qui incarne, selon eux, le front du refus face à Israël, "comme le prouve son indéfectible soutien aux organisations de résistance que sont le Hezbollah et le Jihad islamique."


DÉTRESSE

Cette opinion est loin d'être marginale, aujourd'hui encore, parmi les Palestiniens. Les partisans du régime Assad rappellent qu'à l'exception du droit de vote, notoirement inutile, la Syrie est le seul pays de la région à accorder une pleine égalité de droit aux Palestiniens.

La détresse des réfugiés palestiniens de Syrie arrivés au Liban dans le sillage des bombardements du camp de Yarmouk inquiète Salah Salah, représentant des réfugiés au Conseil national palestinien. "Nous faisons toujours les frais des grands bouleversements régionaux, que cela soit en Irak, au Koweït, en Libye ou ailleurs, se désole-t-il. J'ai bien peur que la Syrie n'échappe pas à la règle."



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