SOUSLESOLEIL
DEGAZA
Source : le site Hudson New York en ligne
le 20 juillet 2011
La vie des Palestiniens
dans la Bande de Gaza s’est améliorée,
alors pourquoi y envoyer une flottille ?
Par
Khaled Abu Toameh
Le week-end a été très chaud pour les Palestiniens de la Bande de Gaza. C’est ce qui a poussé des milliers d’entre eux à passer du bon temps sur les plages proprettes, à nager, prendre le soleil, faire du cheval, de la voile, à fumer le narguilé ou à faire des grillades.
Ces photos n’ont pas été diffusées par un photographe juif ou par quelque naïf reporter occidental qui se serait trouvé dans la Bande de Gaza la semaine dernière.
Les photos ont en fait été publiées par un site web affilié au Hamas dans une tentative de démontrer que la situation dans la Bande de Gaza, sous la domination du Hamas, n’est pas si mauvaise que ce que pensent beaucoup.
Personne n’affirme que la situation dans la Bande de Gaza est particulièrement bonne. Elle ne l’a en fait jamais été- ni lorsque le territoire était dominé par l’Egypte, ni lorsqu’Israël l’a pris en 1967, ni lorsque l’OLP en a assumé le contrôle en 1994, ni sous le régime du Hamas aujourd’hui.
Il y a toujours eu une grande pauvreté dans la Bande de Gaza. Plus de 80% des gens y sont dépendants des distributions de l’UNRWA et des dizaines d’organisations d’aide internationales.
Mais le côté ironique de l’histoire, c’est que, en comparaison avec le passé, la situation dans la Bande de Gaza est actuellement bien meilleure. Le taux de criminalité est tombé à son plus bas niveau depuis des décennies et beaucoup de Palestiniens disent ne pas regretter l’anarchie, la corruption et l’absence d’Etat de droit qui prévalait sous le règne de l’Autorité Palestinienne, dominée par le Fatah.
C’est dans quelques semaines seulement que le plus grand centre commercial palestinien doit ouvrir ses portes dans la Bande de Gaza, offrant aux Palestiniens une gamme entière de services, notamment des cinémas, des coffee-shop modernes et des boutiques arborant les emblèmes de marques internationales telles qu’Armani, Ralph Lauren, Polo, Tommy Hilfiger ou encore Nautica.
Si l’on en croit les Palestiniens vivant dans la Bande de Gaza, il n’y a aucune pénurie de denrées et les pénuries périodiques de matériel médical sont souvent attribuées à la permanente querelle de pouvoir entre le Fatah et le Hamas, dont les représentants dans la Bande de Gaza sont parfois accusés de retenir les médicaments dans un effort de punir le gouvernement du Hamas.
Le Premier Ministre du Hamas, Ismail Haniyeh, s’est vanté la semaine passée du fait que, contrairement au gouvernement de Salam Fayyad, largement soutenu financièrement par l’Occident, son gouvernement à lui n’a pas de dettes et n’a pas de difficulté à payer les salaires des dizaines de milliers de personnes qui travaillent pour lui.
A la lumière de toutes les bonnes nouvelles en provenance de ce territoire, l’on peut se demander à quoi peut servir la nouvelle flottille de bateaux vers la Bande de Gaza. L’objectif est-il vraiment d’aider les Palestiniens de la Bande de Gaza ou s’agit-il simplement de défier Israël ?
Il est toujours honorable d’envoyer de l’aide humanitaire aux personnes qui en ont besoin, et il n’y a aucun doute que de nombreux Palestiniens de la Bande de Gaza ont besoin d’une telle aide.
Mais n’y a-t-il pas d’autres façons d’aider les Palestiniens de la Bande de Gaza, cela sans défier et provoquer Israël ? Pourquoi, par exemple, ne pas envoyer l’aide humanitaire dans la Bande de Gaza par le point de passage de Rafah via l’Egypte ? Et pourquoi les organisateurs de la Flottille ne protestent-ils pas contre les restrictions de circulation continues imposées aux Palestiniens par le gouvernement Egyptien ? Pourquoi également les nouveaux dirigeants de l’Egypte empêchent-ils les marchandises et l’aide humanitaire d’entrer dans la Bande de Gaza en passant par leur territoire ?
En fin de compte, cela n’aurait-il pas été préférable que les organisateurs de la flottille s’engagent dans un voyage à la frontière entre la Turquie et la Syrie afin d’aider les milliers de réfugiés syriens qui ont fui leur pays ces dernières semaines ? Ces réfugiés ne peuvent pas aller à la plage ou dans les centres commerciaux et beaucoup d’entre eux se plaignent du manque de nourriture de base et de médicaments. Et pourquoi pas une flottille pour venir en aide aux milliers de familles libyennes qui ont fui dans les pays voisins dans les mois passés ? Ou une flottille vers l’Arabie Saoudite pour exprimer de la solidarité avec ces femmes qui se font arrêter pour avoir osé conduire une voiture ?
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