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accueille...
VIVIANE TEITELBAUM
Députée belge
Seules les négociations
permettront d'avancer...
Voici mon intervention en séance plénière du 15 juillet au Parlement bruxellois sur la résolution relative à la reconnaissance unilatérale de l’État palestinien en septembre 2011. Je n’ai pas voté le texte. Je me suis abstenue car je crois à la négociation et pas à la politique des faits accomplis, ni en Belgique, ni au Moyen-Orient. Ce sont véritablement les négociations politiques qui permettront d’avancer.
Le texte complet est sur mon blog http://www.vitelu.be/
Comme en commission, je tiens à saluer le climat dans lequel a été débattu ce texte. Il est des sujets sur lesquels il est difficile de s’exprimer à la tribune et je suis heureuse de pouvoir le faire pour la première fois sur ce sujet sans être huée. C’est même un plaisir.
Je m’appelle Teitelbaum, mais je demanderais à mon collègue M. Hutchinson de ne pas m’assigner à résidence identitaire malgré mon nom. En effet, ce n’est pas mon approche.
Outre le climat, je salue aussi le texte issu du débat, à mon sens meilleur que celui du Sénat. Je pense qu’il faut défendre des valeurs et non des électorats. Avec ce texte un effort a été fait dans ce sens. Répondre positivement à notre demande d’amendements participait de cette démarche et je tiens à saluer le fait.
Je ne suis pas dans l’émotion, M. Mouhssin, car je peux en parler très calmement. Je vis en Belgique, je suis citoyenne belge ; nous devons pouvoir parler de tout, calmement.
En commission, ce midi, je me suis abstenue. Je vous explique pourquoi: le texte comporte des améliorations mais nous devons vivre avec le fait qu’il y a différentes parties dans un texte comme celui-ci, dont certaines ne peuvent être modifiées. J’aurais pu participer à son élaboration, et cela aurait été différent mais tout est allé très vite.
(...)
Le message important est d’admettre la création d’un État palestinien à côté d’un État juif, comme le prévoyait le plan de partage en 1947. Ces deux États doivent vivre côte à côte, dans la paix et la sécurité, mais il est important que l’issue se trouve dans la négociation. On considère que la création d’un État, par exemple même d’un État flamand, doit être négociée. Une déclaration unilatérale ne résout pas les problèmes.
Quant aux frontières, je relèverai l’intervention de M. Gosuin : il a dit que l’État palestinien et l’État d’Israël doivent avoir la maturité pour négocier leurs frontières tout comme les autres éléments pratiques leur permettant de vivre en bon voisinage. Cela ne doit pas être imposé d’ici.
De fait, trop d’enfants, de femmes et d’hommes meurent tous les jours. Pourtant tout le monde a le droit de vivre sur sa terre, de manière indépendante et confortable.
Mon regret principal est le manque de contextualisation. Il convient de tenir compte systématiquement, à travers tous les textes, des deux narratifs si l’on veut amener une solution, à travers un rapprochement. C’est en cela que nous avons un rôle à jouer.
(...)
Que vous ayez accepté d’inverser les deux premiers paragraphes dans le dispositif est important. Cette reconnaissance mutuelle constitue un préalable : les deux États doivent coexister l’un à côté de l’autre.
(...)
Très sincèrement, je pense qu’à ce moment-là, on aura tout gagné. Je ne pense pas que c’est la déclaration unilatérale qui permettra de remplacer cette négociation. D’ailleurs, M. Mahmoud Abbas le dit lui-même : même si l’on se dirige vers la déclaration unilatérale, je préfère les négociations.
Il faut pouvoir entendre ce message aussi. C’est une réalité, et le fait de s’asseoir autour de la table pour négocier est très important.
Comme je l’ai dit et ainsi que l’a également rappelé Mme Olivia P’tito, quand on parle du réveil démocratique du monde arabe, il est exact que l’on nourrit un espoir fou. Cependant, le premier point mis à l’ordre du jour par la haute instance en Tunisie dans le domaine de la politique internationale est le refus de normaliser les relations avec Israël. C’est dommage, mais il faut en tenir compte. Je suis toute prête à rêver avec vous et je veux croire à cet espoir fou d’assister à ce réveil démocratique du monde arabe. Croyons-y ensemble. Cependant, de là à affirmer que c’est ce qui va tout résoudre… Non. Gardons les pieds sur terre.
Pour conclure, nous sommes évidemment d’accord avec la création d’un État palestinien. Dans ce cadre, je m’abstiendrai et je ne voterai pas contre cette résolution. Quant à l’opportunité de la déclaration unilatérale, nous sommes quelques-uns à être un peu plus sceptiques. Pour moi, ce sont véritablement les négociations politiques qui permettront d’avancer, que cela soit ici, en Belgique, concernant notamment BHV, ou là-bas.
Ceci dit, faisons preuve de modestie, car nous-mêmes avons nos propres dossiers épineux à régler, comme la question de Bruxelles, plutôt que Jérusalem ou de la périphérie bruxelloise, plutôt que la question des réfugiés. Ne pensons pas que les questions entre Israël et les Palestiniens soient simples à résoudre parce que nous les appréhendons depuis Bruxelles.
Faire preuve de modestie est important dans ce contexte. La modestie est un peu la ligne Maginot des responsables politiques. Je veux la préserver, tout en y croyant. Je m’abstiens donc quant à la proposition de résolution, mais ne m’abstiens pas à croire à la paix au Moyen-Orient.
Viviane Teitelbaum, députée
http://www.facebook.com/viviane.teitelbaum
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