"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

lundi, mars 21, 2011

FRANCE
CANTONALES2011
1erTOUR
POUSSEEINQUIETANTE
DUFN
LAVOCATDESOSRACISME
REAGIT

Source : le site de la Règle du jeu en ligne
le 21 mars



Cantonales :
à Marine, la France méconnaissante


Patrick Klugmann



Les élections cantonales, scrutin parcellaire et mineur s’il en est, permettent de tirer un enseignement triste mais précieux pour l’avenir : dans la vaste recomposition électorale à laquelle nous assistons, il n’est nullement question d’une évolution du FN mais d’une involution de l’UMP.

Cette défaite, la seule qui soit certaine, a été préparée de longue date.

Nous avions en effet entendu dire ces derniers temps que le parti présidé par Madame Le Pen n’aurait plus rien à voir avec celui présidé il y a encore trois mois par Monsieur Le Pen. Tout se passe comme si, en dépit des différences de genre, de style – et par la force des choses – de générations, quelques voix mal habiles ou trop habiles faisaient mine d’ignorer que le Front National demeurait parfaitement inchangé.

Au soutien de cette illusion, un argument instillé avec soin par les communicants du Front National est maintenant asséné à l’identique par les idiots utiles de la « normalisation » du FN, qui sont tous étonnamment proches de l’actuel locataire de l’Elysée : Marine Le Pen aurait reconnu la singularité de la Shoah tandis que son père l’avait qualifiée de «détail de l’Histoire».

C’est un peu court pour liquider la succession du principal parti d’extrême droite français en faisant fi de son passé ou plutôt de son passif.

Madame Le Pen a été élue le 16 janvier dernier au terme d’une compétition âprement disputée à Bruno Gollnisch. Le congrès frontiste avait alors bénéficié d’un retentissement médiatique nettement supérieur à tout événement analogue d’une autre formation politique. Le moins que l’on puisse dire c’est que l’extrême droite française n’a pas profité de cette occasion majeure pour décider d’un Bad Godesberg ou d’un aggiornamento plus discret qui aurait été souhaitable autant que nécessaire.

Quoi qu’en pensent de savants esprits étonnamment oublieux, quand on succède sans mot dire et sous les brava à l’homme aux 25 condamnations ; quand l’on porte un patronyme qui est la marque notoire du racisme en France pour en poursuivre le même emploi, à savoir de la politique au nom des mêmes idéaux et dans le même parti, il est des silences qui valent mieux que des aveux.

Le message est clair. On change de visage, pas d’idées ni de méthodes. Bien au contraire : quinze minutes après avoir échangé quelques mots avec la présidente nouvellement élue au congrès de Tours, un journaliste de France 24 a été isolé, insulté et molesté par ses sbires au motif, notamment, d’avoir un « nez de juif ».

D’ailleurs, lorsque le tribunal de Paris a jugé au mois de décembre 2010, l’ultime affiche de campagne électorale de Jean-Marie Le Pen qui présentait les Algériens de France comme des envahisseurs, c’est Marine Le Pen et elle seule qui s’est déplacée à l’audience pour faire sienne une cause qui procéduralement ne la concernait pas.

Ceux qui confondent un ravalement avec une révolution en seront pour leurs frais : Marine Le Pen est assurément plus proche, s’agissant de l’œuvre de son auteur, du « bilan globalement positif » de Monsieur Marchais que du droit d’inventaire invoqué naguère par Lionel Jospin. Mais, si le FN est inchangé, il n’en va pas de même du reste de la droite.

De manière incontestable, nous assistons dans le silence et l’indifférence à un effondrement moral sans précédent de la droite républicaine. En effet, Nicolas Sarkozy liquide avec obstination la part la plus noble de l’héritage de son prédécesseur, à savoir la digue méticuleusement érigée pendant vingt cinq ans entre la droite dite de gouvernement et la droite radicale. Au train où vont les choses, il ne restera en 2012, ne serait-ce qu’une ligne Maginot de la muraille qui avait si bien tenu depuis 1986.

Pour ce dernier suffrage avant l’échéance présidentielle, l’UMP a pris le parti de l’aventure avec une position qui se prête à toutes les combinaisons : ni alliance avec le FN ni front-républicain ; position encore réitérée ce 20 mars au soir du premier tour des cantonales.

Ce cadre trop lâche ne protège pas de l’entente électorale et incite à la compromission idéologique. Celle-ci a été mûrement préparée tout au long de ces dernières semaines : lancement d’un débat contre-nature sur la place de l’islam ; ovation faite au repris de justice Zemmour à l’UMP ou dérapage de la députée Chantal Brunel appelant à mettre au sens propre les immigrés à la mer. Pour parfaire cette ambiance de discrètes fiançailles, le ministre de l’intérieur, plus proche collaborateur du président de la république, vient d’être promu « adhérent d’honneur du Front National ».

S’affranchir des frontières jadis indépassables, qui séparent les droites dans notre pays depuis 1945, les rendre imperceptibles, Nicolas Sarkozy dont la place dans l’Histoire est encore incertaine, aura eu au moins cette gloire qui est le sommet de sa honte… et de la nôtre.

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