REVOLTES
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VASTEMANIFESTATION
DUPEUPLE
DUBAHREIN
CONTRELEGOUVERNEMENT
Source : dépêche AFP diffsuée le 22 février
Bahreïn:
une manifestation massive
à Manama conspue
le gouvernement
De Taïeb MAHJOUB
MANAMA
Une manifestation massive a envahi mardi le centre de Manama pour exiger la chute du gouvernement, en dépit des tentatives de conciliation du régime dynastique de ce petit Etat du Golfe.
Au soir de cette journée de mobilisation, qui s'est terminée sans incident, l'opposition a réitéré son exigence d'une monarchie constitutionnelle dans cet archipel où règne la lignée sunnite des Al-Khalifa.
Une large avenue conduisant à la place de la Perle, épicentre de la contestation entamée le 14 février, s'est remplie de protestataires sur quelques trois kilomètres, à l'appel de l'opposition dominée par les chiites.
Une foule estimée par des journalistes de l'AFP à plusieurs dizaines de milliers de personnes, dont beaucoup de femmes, a marché derrière les portraits des sept victimes de la répression des manifestations la semaine dernière.
Les manifestants scandaient des slogans appelant à l'éviction des Al-Khalifa, dynastie sunnite au pouvoir depuis plus de 200 ans à Bahreïn, dont la population d'1,2 million d'habitants est majoritairement chiite.
Aux chants de "le peuple veut la chute du régime", le slogan emblématique de la révolte égyptienne, la marche a rejoint les centaines de protestataires qui campent depuis des jours sur la place de la Perle, rebaptisée place Tahrir (place de la Libération), comme celle du Caire.
La foule était encadrée par un service d'ordre de volontaires portant des gilets orange. Aucune présence des forces de sécurité n'était visible, mais un hélicoptère a survolé la marche.
"Non au dialogue! Non au dialogue!" scandait la foule, sourde aux promesses du prince héritier Salman Ben Hamad Al-Khalifa de procéder à des "réformes réelles". Lundi, le roi Hamad Ben Issa Al-Khalifa a cédé à l'une des revendications de l'opposition en ordonnant la libération de détenus chiites.
Les Etats-Unis, qui ont fait du petit royaume un élément important de leur dispositif militaire dans le Golfe, ont appelé les autorités à la retenue après la répression sanglante de la semaine dernière.
En visite dans la région, le plus haut gradé américain, l'amiral Mike Mullen, a estimé que les troubles à Bahreïn étaient plus dus à des raisons internes qu'à des manoeuvres de l'Iran, bête noire des Etat-Unis au Moyen-Orient.
L'opposition avait assuré être capable de mobiliser 100.000 personnes pour faire entendre ses revendications. Dans un communiqué, les sept mouvements de l'opposition, dont le puissant Wefaq chiite, ont renouvelé mardi soir leur exigence d'une "véritable monarchie constitutionnelle".
Sur la place de la Perle, les protestataires affichaient leur détermination à en finir avec la monarchie bahreïnie, de la même manière que les révoltes populaires en Tunisie et en Egypte ont pu faire chuter des régimes autoritaires.
"Nous réclamons la chute du régime", "Assez de 230 ans d'injustice. Partez!" pouvait-on lire sur de larges banderoles dressées au milieu de la place. Pour la première fois, des drapeaux noirs, bannières des chiites, côtoyaient des drapeaux rouge et blanc de Bahreïn.
"Nos revendications se résument aujourd'hui au départ des Al-Khalifa", a déclaré Jaafar Hussein Atir, un étudiant de 18 ans, assurant parler au nom des jeunes à l'origine de la révolte du 14 février.
L'opposant chiite bahreïni en exil Hassan Machaimaa, qui avait annoncé son retour dans le pays mardi, a décidé de reporter ce voyage. Cet opposant est jugé par contumace pour terrorisme mais pourrait être concerné par la décision du roi de libérer les opposants.
En raison des troubles, le royaume a annoncé lundi qu'il ne pourrait pas accueillir le 13 mars le Grand prix de Sakhir, première épreuve de la saison de Formule 1. Et l'agence de notation Standard and Poor's a baissé d'un cran la note du Bahreïn, passée de A à A-.
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