ISRAËL
QUIPOURRAIT
SOPPOSER
ABIBI?
Source : le site du jerusalem post
en français en ligne le 4 janvier



Qui pour succéder à Netanyahou ?



Par
GIL HOFFMAN


Certains leaders des implantations se sont engagés à mettre fin à la carrière politique du Premier ministre s'il décidait de renouveler le moratoire. Mais ils se sont vite rendu compte que Binyamin Netanyahou était "politiquement puissant" et ne craignait la concurrence d'aucun membre particulier de son parti.

D'autant plus qu'une grande partie de la Droite aurait trop peur de déloger le chef du gouvernement - la dernière fois que cela s'est produit, la Gauche a repris le pouvoir. Si Kadima devance le Likoud dans certains sondages récents, la chef de l'opposition ne semble pas bénéficier de suffisamment de soutien du Centre-Gauche pour détrôner le Premier ministre aux prochaines élections. Alors, Netanyahou a de bonnes chances de conserver son siège, même au-delà de son mandat actuel. A moins qu'il ne commette une erreur irréparable ou que le candidat idéal ne fasse son apparition.

Quoi qu'il en soit, l'une des questions les plus fréquemment posées aux analystes politiques reste celle de ses successeurs potentiels. Pour établir une telle liste, il est très facile de se laisser porter par les "modes" du moment. Mais, ni le journaliste Yaïr Lapid ni le chef d'état-major Gabi Ashkenazi ne semblent être de sérieux concurrents pour Bibi.

Idem en ce qui concerne le ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman. Le leader d'Israël Beiteinou, qui a remporté 15 sièges parlementaires aux dernières élections législatives, reste très populaire parmi les immigrants d'ex-Union soviétique et les électeurs de la frange droite du Likoud. Mais, directeur-général du bureau du Premier ministre sous le premier mandat de Binyamin Netanyahou, Lieberman est pessimiste quant aux chances de succès du processus de paix. Il estime que l'Etat hébreu devrait plutôt se concentrer sur des solutions à long terme, plutôt que de se précipiter pour conclure un accord d'ici un an. Le ministre risque, par ailleurs, d'être inculpé dans le cadre de plusieurs affaires de corruption.

Par conséquent, les sept personnes les plus susceptibles de reprendre la tête du gouvernement sont les suivantes (par ordre alphabétique) :

Tzipi Livni : Cela ne fait aucun doute, le pays est prêt à accueillir une deuxième femme à la tête du gouvernement - après Golda Meïr. Livni a battu Netanyahou, en nombre de voix, aux dernières élections. Et, depuis, elle a su écouter les conseils avertis de ses conseillers en stratégie qui lui ont soufflé de rester en dehors du gouvernement actuel pour privilégier son rôle dans l'opposition. Ceci dit, elle devra se réconcilier avec les partis ultra-orthodoxes (haredis) pour avoir des chances de diriger le prochain gouvernement. Pour ce faire, elle a d'ores et déjà tenté de bâtir des ponts avec les futurs leaders potentiels de Shas - Arieh Deri et Ariel Attias.

Shaoul Mofaz : Grâce à son expérience comme ministre de la Défense et chef d'état-major, il dispose des qualités nécessaires pour diriger le pays. Considéré, par ailleurs, comme étant plus à droite que l'actuelle dirigeante Kadima et disposant de meilleures relations avec les partis religieux, il pourrait être un meilleur candidat que sa principale adversaire. Mais Livni contrôle son parti d'une main de fer. Et si elle remporte le scrutin interne une seconde fois sur Mofaz, la carrière politique de ce dernier pourrait toucher à sa fin. Par conséquent, la meilleure stratégie, en ce qui le concerne, pourrait consister à simplement renoncer aux prochaines primaires et attendre de succéder à Livni si elle perd les prochaines élections nationales face à Netanyahou.

Shimon Peres : Cela fait quarante ans que Peres apparaît sur toutes les listes des Premiers ministrables. Il a certes fait savoir qu'il n'avait aucune intention de retourner à la vie politique, à la fin de son mandat présidentiel en 2014. Il sera alors âgé de 90 ans. Mais, il a déjà fait de telles déclarations par le passé... avant de se lancer dans la course à la dernière minute. Les électeurs israéliens n'ont traditionnellement pas tendance à considérer l'âge des élus comme un obstacle. Alors, si le public et les sondages appellent Peres à revenir sur le devant de la scène, le doyen de la classe politique israélienne aura certainement beaucoup de mal à refuser.

Guideon Saar : Numéro 2 du Likoud, Saar se sert de son mandat de ministre de l'Education pour bâtir sa réputation. Il s'est toujours montré loyal envers Netanyahou et a refusé, à plusieurs reprises, de céder aux invitations d'autres camps politiques, de Droite comme de Gauche. Saar est un homme politique intelligent et il continuera de se construire à son propre rythme. Seule ombre au tableau : ses récentes querelles avec les haredim pourraient lui nuire.

Silvan Shalom : Il est l'unique candidat potentiel qui a occupé les fauteuils de ministre des Affaires étrangères, de ministre des Finances, de vice-Premier ministre et de vice-ministre de la Défense. Shalom est ainsi, de loin, l'homme le plus qualifié, techniquement, pour prendre la tête du gouvernement. Mais les fidèles de Netanyahou, toujours majoritaires au sein du Likoud, feront tout pour bloquer sa progression. Shalom devra donc prendre ses précautions et faire en sorte de ne pas apparaître comme un ennemi du Premier ministre, même s'il a encore du mal à se remettre de ne pas avoir reçu de portefeuille au moment de la formation du gouvernement. S'il suit cette stratégie, il pourrait très bien devenir le prochain Premier ministre.

Youval Steinitz : Le ministère des Finances a toujours été considéré comme une véritable tombe politique. En tous cas, jusqu'à ce que Netanyahou s'en serve pour relancer sa propre carrière. Le Premier ministre avait beaucoup surpris en confiant ce portefeuille à son allié, Steinitz. Ce ne serait, en revanche, pas étonnant qu'il décide de le promouvoir en lui offrant les Affaires étrangères, lors de son prochain mandat - anglophone, Steinitz conviendrait parfaitement à ce poste. Si c'est le cas, plus rien ne pourra l'arrêter.