LUCFERRY
ETLECLIMATDELETERE
ENFRANCE
Source : lefigaro.fr en ligne le 1er septembre
La France de Sarkozy
au bord du fascisme ?
Quelle ânerie !
Encouragée par le Pape, l'ONU et quelques ministres partis ou sur le départ, la gauche se frotte les mains. Ce serait «l'été de la honte» et le gouvernement de la France, paraît-il, tournerait au fascisme des années trente. Un évêque a lu en chaire, en guise d'homélie, des documents sur la déportation des Juifs, tandis que Michel Rocard déclarait sans rire, s'agissant de l'expulsion des Roms en situation irrégulière, qu'on «n'avait pas vu ça depuis les nazis». Ben voyons!
Pas de malentendu: pour légales qu'elles soient, ces expulsions n'enchantent personne. En admettant qu'elles règlent une petite part de nos problèmes, elles aggravent sans doute ceux d'une population qui incarne toute la misère du monde.
J'ajoute que je suis peu favorable à une modification des lois sur la déchéance de nationalité. Purement symbolique, elle sera inefficace et donnera inévitablement le sentiment qu'on revient sur l'heureuse suppression de la double peine que Nicolas Sarkozy s'était honoré de mettre en place. Le gouvernement aurait tout intérêt à suspendre cette mesure qui à coup sûr, j'en prends le pari, se retournera contre lui.
Aux antipodes du racisme
Mais ces réserves faites, la bonne conscience de gauche ne m'en apparaît pas moins aussi détestable qu'injustifiée. Car à l'encontre de ce que je lis et entends ici ou là, la question de l'intégration des Roms de nationalité étrangère est bien réelle. Il ne s'agit pas, tant s'en faut, d'une simple manœuvre politique de diversion lancée par un Nicolas Sarkozy aux abois, mais d'un problème que personne, apparemment, ne veut prendre à bras-le-corps: ni la gauche, ni les communes, ni l'Église, ni l'ONU, ni les gouvernements bulgare et roumain, qui s'en lavent les mains depuis des décennies et sont les premiers artisans de cette émigration massive qu'autorise désormais l'adhésion de leurs deux pays à l'Union européenne.
Pour l'instant, seule la loi Besson a proposé des avancées. Entre dix et quinze mille Roms étrangers, qu'on doit se garder de confondre avec les «gens du voyage», vivent aujourd'hui sur le territoire français et il faut être d'une singulière mauvaise foi pour nier que leur intégration soit un échec absolu.
Sans même évoquer le saccage d'un village qui a marqué les esprits au cours de l'été, il suffit de se rendre gare du Nord, en plein Paris, à n'importe quelle heure de la journée, pour en faire le constat: à peine sorti du métro, on est aussitôt harcelé par des hordes de jeunes femmes que des souteneurs d'un genre nouveau contraignent à la mendicité. Elles portent des bébés, comme des poupées de chiffon, pas forcément les leurs du reste, que leurs petits chefs d'exploiteurs ont collés dans leurs bras pour attirer le client.
Ces enfants des rues n'iront jamais à l'école. Est-ce acceptable? Élevés dans la misère et la mendicité, quel est leur avenir? Comment nier sérieusement que la délinquance soit pour eux le plus grand risque? Comment les y arracher, comment les scolariser? N'est-ce pas là la vraie question?
Nicolas Sarkozy, à juste titre et aux antipodes du racisme, tient que cette situation est à la fois scandaleuse et inacceptable. Il pense, on peut en discuter mais c'est son droit, que c'est aux autorités roumaines et bulgares de la prendre en charge puisqu'il s'agit de leurs ressortissants. Que proposent la gauche, l'Église, l'ONU et autres bonnes consciences? Rien, rigoureusement rien, hors quelques rustines caritatives. Ils ont les mains pures, certes, mais ils n'ont pas de mains.
Encore et toujours, ils ferment les yeux en se drapant dans des allusions aux années trente aussi faciles que désarmantes de bêtise. Comme le fameux «CRS-SS» de notre jeunesse, ce n'est pas seulement une insulte faite à la République française, mais surtout une formidable et intolérable banalisation du nazisme. On aurait rêvé que Hitler fût CRS.
Je respecte le Pape, mais j'aurais préféré que Benoît XVI s'occupât de ses affaires, entre autres de ces évêques révisionnistes et antisémites qu'il a si opiniâtrement protégés ces derniers temps. On peut penser que la politique à l'égard des Roms étrangers reste encore à définir, que rien ne justifie la précipitation, que les vrais problèmes de violence sont ailleurs, dans nos banlieues, qu'ils demeurent encore intacts et que c'est en priorité à eux qu'il faut s'attaquer.
Accuser la France de Nicolas Sarkozy d'être au bord du fascisme n'en est pas moins une ânerie sans nom qui dissimule mal une absence dramatique de proposition constructive.
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