NOSTALGIE
DESCOLONSJUIFS
EXPULSESDEGAZA
Source : la newsletter d'ouest-france.fr
diffusée le 17 août
L'amertume des ex-colons juifs
de Gaza
Il y a tout juste cinq ans, le Premier ministre israélien de l'époque, Ariel Sharon, faisait démanteler les vingt et une colonies juives de Gaza et évacuer de force leurs 8 500 occupants.
Durant dix-neuf ans, Laurence Beziz a habité le Goush Katif, bloc d'une vingtaine de colonies juives au coeur de la bande de Gaza. Elle dirige aujourd'hui une association d'aide à la réinsertion. Originaire de la région parisienne, elle s'était installée dans les colonies par idéal, celui du Grand Israël : « Les gens pensent que nous étions contre ce retrait parce nous voulions garder nos maisons, dit-elle. C'est faux. Nous avions une mission. Nous protégions les frontières d'Israël. »
Comme l'immense majorité des ex-colons et une bonne partie de la droite israélienne, Laurence Beziz considère le démantèlement ordonné par le Premier ministre d'alors, Ariel Sharon - toujours plongé aujourd'hui dans un coma profond - comme une grande erreur.
Pour Sharon, la fin de l'occupation de Gaza était un pas sur la route de la paix avec les Palestiniens. Or, depuis, la situation a empiré. « Après notre départ, le Hamas a été élu. Puis des milliers de roquettes se sont abattues sur Israël (qui a riposté par des bombardements massifs sur le Liban, en 2006, et sur la bande de Gaza, à la fin 2008). L'image d'Israël est sans cesse traînée dans la boue à l'étranger. Je ne vois pas très bien à quoi notre déracinement a servi », déplore Laurence Beziz.
Quelques semaines avant le retrait, des villages de mobile-homes avaient été construits à la hâte, non loin de Gaza. Les anciens colons devaient y rester quelques mois. Mais cinq ans après, ils sont encore plusieurs centaines dans ces maisons de fortune. « Il y avait beaucoup d'agriculteurs là-bas. Il est très difficile de remonter une exploitation, passé la cinquantaine. Ceux qui sont restés longtemps au chômage ont déjà dépensé l'indemnisation de l'État destinée à se racheter une maison, et ils se retrouvent en détresse », indique Laurence Beziz.
Tous les ans, les anciens du Goush Katif se retrouvent le long de la frontière avec Gaza, aujourd'hui hermétiquement fermée. Toutes les maisons ont été rasées par l'armée après l'évacuation. De leurs anciens villages restent quelques synagogues calcinées. Qu'à cela ne tienne : chaque année, les ex-colons se promettent de retourner vivre à Gaza.
du correspondant
de Ouest-France à Jérusalem
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