"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

jeudi, juillet 16, 2009

LARAFLE
DUVELDHIV
PASSEDELHISTOIRE

AUCINEMA
Source : lejdd.fr en ligne le 16 juillet


En ce jour terrible de juillet 42

Par Carlos GOMEZ,
à Budapest
Le Journal du Dimanche



Actuellement en tournage à Budapest, La Rafle, de Roselyne Bosch fait revivre les événements du Vél' d'Hiv, où le 16 juillet 1942, trois jours après leur arrestation par la police de Vichy, plus de 13 000 juifs français, dont de nombreux enfants, ont été déportés vers les camps nazis. Une fresque ambitieuse qui fera l'événement en mars 2010 pour sa sortie en salles.


Bien sûr il y avait eu Monsieur Klein, et puis Les Guichets du Louvre. C'était au milieu des années 1970 et, à travers ces films, le cinéma français avait tenté d'évacuer un peu de notre mal-être collectif vis-à-vis de ce qui s'était passé le 16 juillet 1942, à hauteur du pont de Bir-Hakeim, à Paris. Ce jour-là, dans l'enceinte du vélodrome d'Hiver, la police de Vichy faisait s'entasser 13 152 personnes. Elles avaient été arrêtées aux premières heures du jour, pour le fait d'être juives. Trois jours durant, le Vél' d'Hiv allait être le début de leur calvaire, avant la déportation vers les camps.

Le film de Joseph Losey, comme celui de Michel Mitrani, excellents, n'offraient qu'une vision parcellaire et périphérique de ce qui s'était réellement passé, en ce jour du terrible été 1942. On a oublié notamment qu'un tiers des prisonniers de ce lieu sinistre étaient des enfants, comme s'attachera à illustrer La Rafle, le film que réalise en ce moment Roselyne Bosch. Ex-reporter au Point, entrée en cinéma comme scénariste de 1492 pour Ridley Scott, Roselyne Bosch est aujourd'hui à mi-parcours des quatre-vingts jours de tournage que comptera au final cette fresque ambitieuse, produite par Alain Goldman, son mari à la ville. Le film dira qu'il y eut au moins un enfant survivant, toujours de ce monde, Joseph Weissmann, un septuagénaire attachant, invité sur le plateau.


Avec l'Education nationale
et contre les idées reçues

"Je fais un film sur la vie, moins que sur la mort, dit Roselyne Bosch. Je fais un film pour l'avenir, moins que pour le passé. Et je le fais pour mes enfants, qui portent le nom de leurs grands-parents, inquiétés à la même époque." Le ministère de l'Education nationale apportera un soutien effectif à La Rafle, lors de sa sortie publique, en mars. La réalisatrice souhaite que le film permette de lutter contre quelques idées reçues. "Sur la lâcheté des Parisiens, par exemple. Il y en eut, bien sûr, mais aussi des gens courageux, sortis de la guerre la tête haute, puisqu'ils surent désobéir aux ordres pour sauver des vies." Le scénario dépeint d'ailleurs bien cette France paradoxale qui, en dépit du zèle de sa police vis-à-vis de l'occupant, fut le pays d'Europe où la déportation fut la moins efficace.

L'écriture du scénario a accaparé la réalisatrice deux ans et demi. "Je voulais qu'il ne soit fait que d'épisodes réels. Lorsque Pétain ou Hitler parlent, lorsque René Bousquet, chef de la police de Vichy, parle, ce sont leurs mots, tels que consignés dans les minutes de procès ou dans les livres de référence." Hitler, notamment, apparaît sous un jour méconnu, en vrai junkie surmédicamenté; shooté à l'adrénaline par ses médecins personnels.

Début juin, les premières prises de vues ont eu Montmartre pour cadre, dans un luxe de décors qui a laissé le voisinage bouche bée. Depuis fin juin, l'équipe s'est installée dans les studios Mafilm de Budapest, le Cinecitta hongrois où Rappeneau tourna son Cyrano et Nicolas Cage récemment une superproduction fantastique. Six cents figurants ont été mobilisés, dont une majorité d'enfants, pour les scènes qui font revivre la détention interminable au Vél' d'Hiv, mais aussi l'internement dans le camp de Beaune-la-Rolande. "On a trouvé en périphérie de Budapest un coin de verdure qui rappelle le Loiret à s'y méprendre", raconte Olivier Raoux, chef décorateur sur La Môme, un grand film déjà produit par Alain Goldman.


La première à Berlin?

La difficulté majeure lorsqu'on travaille à son poste sur une histoire aussi dramatiquement vraie? "Eviter les décors par trop... décoratifs, justement. Faire réaliste, mais sans faire peur. Garder la photogénie en tête, mais ne pas se rendre à elle. Des gens sont morts dans cet univers que nous avons récréé." Un même sentiment d'étrangeté a été expérimenté par l'équipe de Pierre-Jean Larroque, chargé des costumes et de l'impression de milliers d'étoiles jaunes, patinées pour donner l'impression de différents niveaux d'usure.

Olivier Raoux a fait tirer 30 km de faux barbelés (aux picots en caoutchouc, couverts de peinture rouille) afin que les enfants ne se blessent pas lorsqu'ils devront tourner ici. Les principaux rôles sont tenus par Mélanie Laurent (en infirmière courage), par Jean Reno (un médecin), Sylvie Testud, Anne Brochet, Samuel Le Bihan, et Raphaëlle Agogué dont les débuts ne passeront pas inaperçus. Et puis il y a Gad Elmaleh qui interprète le père du petit Weissmann. Gad, qui après Coco trouve ici une nouvelle occasion de travailler avec Alain Goldman. "Je connaissais de manière floue l'histoire du Vél' d'Hiv et comme beaucoup de séfarades j'ai une sorte de complexe de culpabilité vis-à-vis de la communauté ashkénaze, du fait de ce qu'elle a subi. Nous avons la même religion, pas la même histoire. C'est une fierté pour moi de participer à un tel projet, qui oeuvre à l'éducation des générations futures."

Les chaînes de télé aussi l'ont compris au-delà de leur concurrence habituelle: pour la première fois, un film sera cofinancé par TF1 et par France 3. Alain Goldman a pourtant peiné à trouver immédiatement un distributeur. Il les a tous vus, mais c'est Gaumont qui a accepté le projet. Jeudi, Goldman a invité des exploitants de salles de province à découvrir un premier montage de six minutes. Un bout-à-bout de premiers rushes qui vibrent déjà d'une émotion qui ne trompe pas. Alain Goldman rêve d'ouvrir le festival de Berlin en février prochain avec La Rafle. Au nom de l'amitié, autant que du souvenir.

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