"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

lundi, mai 04, 2009

AVIGDOR
LIEBERMAN
MISENQUARANTAINE
PARLEUROPE
Source : le blog de Jean Daniel en ligne le 4 mai



L’épreuve juive d’Obama


On peut comprendre l’embarras qu’aura causé à l’Élysée la visite de M. Avigdor Lieberman, nouveau ministre israélien des Affaires étrangères. Fallait-il que Nicolas Sarkozy accepte de recevoir celui dont un ancien ministre, lui aussi israélien, Shlomo Ben Ami, a déclaré que sa nomination constituait une « provocation » à l’égard de tous les pays engagés dans les accords de paix (il s’agit de l’Onu, de l’Union Européenne, de la Russie, de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis, réunis sous le nom de Quintet) ?

M. Lieberman, dont on a souvent rapproché les propos de ceux de Jean-Marie Le Pen et dont les écarts de langage à l’égard des Arabes ont été sévèrement jugés, n’a qu’une obsession : renoncer à tous les accords conclus précédemment et travailler à faire d’Israël un Etat des juifs, pour les juifs et peuplé uniquement de citoyens juifs.

Nicolas Sarkozy a choisi de se contenter du protocole : seul Bernard Kouchner, homologue du ministre israélien, le recevrait. Bien qu’il se soit voulu, et avec quelle flamme !, « le meilleur ami d’Israël », il a maintes fois rappelé que la France, comme l’Union européenne, était partisane de l’établissement de deux Etats souverains, l’un palestinien et l’autre israélien. Or, le chef du gouvernement d’Israël, Benyamin Netanyahu, a décrété que cette solution ne s’imposait plus et il a chargé son ministre de plaider sa cause auprès de plusieurs gouvernements européens avant de le faire lui-même à Washington. Un porte-parole de l’Élysée a observé qu’il y avait désormais une « stratégie franco-américaine » au Proche-Orient. Ce qui, soit dit en passant, signifie qu’au bout de deux années de pouvoir, le président français renie son inclination pathétique en faveur de George Bush pour se rallier à la politique d’un Barack Obama pour lequel ses sentiments sont un peu moins évidents. D’ailleurs, tout ce que les commentateurs et universitaires ont écrit sur l’atlantisme des uns et l’anti-américanisme des autres est désormais obsolète.

Selon nos confrères israéliens, Avigdor Lieberman a pour instructions de reprendre une argumentation bien mise au point par Ariel Sharon depuis la croisade contre le terrorisme. Cette fois-ci, cependant, il ne s’agit plus de l’Irak mais de cet Iran diabolique qui fait peser sur l’Occident, comme sur le monde arabe dit modéré, une menace éventuellement nucléaire. Il convient donc de persuader les pays qui s’éloignent d’Israël depuis la tragique expédition de Gaza, qu’ils doivent revenir à une hiérarchie plus réaliste des urgences. Il n’y a qu’un seul ennemi et c’est l’Iran devant lequel toute attitude de faiblesse constituerait une capitulation rappelant celle des Européens devant Hitler en 1938. La négociation avec les Palestiniens peut très bien attendre.

En rejoignant avec zèle la croisade de George Bush contre l’Irak et « l’axe du mal », Ariel Sharon savait quel parti il pourrait en tirer pour éviter de négocier avec Yasser Arafat. Il suffisait (en négligeant soudain le Hamas !) de présenter le leader palestinien comme le meilleur allié de Saddam Hussein. Combattons l’ennemi numéro un, l’Irak. Pour les Palestiniens, on verrait plus tard. C’est une manoeuvre qui ne peut plus surprendre Barack Obama. Mais cette stratégie, qui faisait le jeu d’un George Bush désireux d’en découdre avec l’Irak, ne peut séduire un Barack Obama soucieux de faire la paix avec l’Iran. Au bout de son centième jour de pouvoir, le président américain a maintenu la vision du Proche-Orient, des Arabes et de l’islam qu’il s’était construite pendant la campagne pour la présidentielle. J’en ai déjà parlé mais je la résume ici : la lutte contre le terrorisme ne doit à aucun prix prendre l’aspect d’une croisade contre l’Islam et ne rassembler que des Occidentaux en ignorant l’ONU. D’autre part, le rassemblement des Arabes et des musulmans dans une coalition anti-terroriste ne peut se faire que grâce à une paix entre Palestiniens et Israéliens.

On pouvait être sceptiques devant la permanence de telles convictions, d’autant qu’elles impliquaient une unité des Palestiniens qui n’a pu se réaliser. Mais force a été de constater que Barack Obama confirmait sa fermeté dès après la conférence internationale des Nation Unies contre le racisme (Durban II) qui eut lieu à Genève en avril dernier. Il vaut la peine de s’y attarder. La décision des États-Unis de boycotter cette conférence, parce qu’elle était organisée par les Libyens et les Cubains et que les textes de discussion proposés par eux ne mettaient pratiquement en accusation qu’Israël, a été diversement interprétée. Après avoir entendu le discours toujours outrancier du président Ahmadinejad, on s’est demandé si Barack Obama n’entendait pas désormais mettre un bémol à sa politique d’ouverture.

Or, la conférence de Genève n’avait pas encore pris fin qu’un porte-parole de la Maison-Blanche faisait connaître que les Etats-Unis maintenaient leur « désir de pourparlers avec les autorités iraniennes » ! Bien plus, le même jour, Barack Obama annonçait sa décision d’inviter à Washington successivement les présidents égyptien, palestinien et israélien. Enfin, pour couronner le tout, des commentaires à peine officieux soulignaient que, pour inacceptables qu’ils fussent, les propos du président iranien laissaient transparaître un infléchissement : il n’était plus question de nier qu’il y avait eu un holocauste, ni de stigmatiser les juifs dans leur ensemble. Quant au sort réservé à l’Etat d’Israël, dont la création devait être une solution aux souffrances des juifs, c’était aux Palestiniens d’en décider.

Ahmadinejad, par une évocation des prophètes de la Bible, avait même manifesté un relatif respect pour la religion juive. Restait une explication, conforme à celle du fondateur de la république des mollahs, selon laquelle l’exploitation des souffrances de juifs lors du génocide avait conduit des étrangers de tous les pays à s’installer dans une terre qui appartenait aux Palestiniens. Les circonstances se chargeraient de faire disparaître cette opération d’usurpateurs. Ce n’était pas, sans doute, un grand changement pour les Israéliens, ni pour les juifs, ni pour tous les partisans du respect des lois internationales. Mais pour les diplomates experts en iranologie, ce n’était pas sans signification.

Si bien qu’en dépit du problème devenu gigantesque d’un Pakistan talibanisé, en dépit de la crise économique mondiale qui conduit des industries à la déroute et à une progression exponentielle du chômage, tournant le dos aux débats dramatiques sur l’opportunité d’opérations de guerre contre l’Iran, Barack Obama maintient intactes sa vision, ses convictions et sa stratégie. Cela promet une épreuve de force. Non pas avec les juifs américains dans leur ensemble - 72% des juifs américains ont voté pour Barack Obama - mais avec l’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC), le lobby le plus puissant après l’American Riffle Association et qui, depuis une dizaine d’années, accorde un soutien inconditionnel au parti du Likoud de M. Netanyahu. Simplement, il se trouve que, depuis deux ans, d’autres lobbies bien plus libéraux sur la question israélienne paraissent disposés aujourd’hui à aider Barack Obama.


J.D.

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